L’ascension des Pippinides

L’ascension des Pippinides

Introduction

Plusieurs années après la conquête de la Gaule par Clovis et ses descendants, le royaume franc est en proie à des guerres fratricides. La richesse des Mérovingiens a cessé de croître à cause de la cupidité des fonctionnaires en charge de la levée d’impôts ainsi que par l’absence de victoires militaires qui priva le royaume de ses butins et tributs.

Ainsi les derniers Mérovingiens étaient contraints de dilapider leur fortune pour acheter la fidélité de leurs hommes. Privé de ses richesses, le pouvoir royal s’affaiblit considérablement au profit d’une riche famille aristocrate d'Austrasie : Les Pippinides ancêtre des Carolingiens.

De 639 à 751, cette famille ne va cesser de porter son empreinte sur l'anarchie de la monarchie mérovingienne : elle va progressivement concentrer entre ses mains les réels pouvoirs et se montrera capable de résister aux dangers tant intérieurs qu'extérieurs.

Elle remplacera véritablement à partir de 754 la dynastie des mérovingiens et donnera naissance à la dynastie des "carolingiens".

Pépin de Landen, dit Pépin l’Ancien (580-640)

A la mort de son père, Clotaire II, en 629, Dagobert Ier devient roi des Francs et doit reconstituer l’unité des royaumes francs. Il s’entoure alors d’habiles conseillers, notamment d'un Maire du Palais.

Pendant la période mérovingienne, le roi est assisté d’un Maire du Palais qui n'est à l’origine qu'un simple intendant du Palais. Maire du Palais d’Austrasie, Pépin de Landen, un riche aristocrate qui est le premier ancêtre connu de la dynastie des Pippinides, avait contribué à la réunification du royaume sous l’égide du roi de Neustrie : Clotaire II. A la mort de ce dernier, il devient l’un des conseillers de Dagobert. Il va gagner une influence croissante de chef de l'administration, avant d’être écarté pour ses prétentions.

Pépin de Landen sera en effet maire du palais de 615 à 629 et ensuite de 639 à 640. Il a été l'un des conseillers de Dagobert avant d'être écarté pour calmer ses prétentions. Il redevient cependant Maire du Palais d'Austrasie en 639 à la demande de la régente du royaume car les fils de Dagobert 1er étaient trop jeunes pour régner, et en profite alors pour prendre possession de la moitié du trésor royal.

A la fin de son règne, Dagobert est menacé par des héritiers non directs de Chilpéric, qui alliés aux Gascons s’emparent de la quasi-totalité du royaume d’Aquitaine. A la mort du souverain, l’anarchie s'installe et la dynastie s’affaiblit définitivement : plus aucun roi n’aura un tel prestige dans tout le royaume.

Grimoald (615-657)

Fils de Pépin de Landen, il est initialement écarté de la mairie du palais d’Austrasie car, à l’instar de son père, ses ardeurs effrayaient la monarchie. Il parvient toutefois à ses fins en 640 après avoir gagné la confiance de Sigebert III, le fils de Dagobert 1er.

Les faits sont assez nébuleux car relatés de manière différente selon les sources. Il semblerait que, usant de ruse et de machinations, Grimoald réussit à faire assassiner Otton, qui occupait la fonction convoitée de Maire du Palais d'Autrasie, puis à faire adopter son propre fils par Sigebert III et à le faire monter sur le trône en tant que Childebert III L’Adopté.

Afin d'écarter le descendant légitime de Sigebert III au profit de son fils, Grimoald fait tonsurer le jeune Dagobert II et le fait enfermer dans un couvent en Irlande. Cette usurpation va générer des protestations chez les Austrasiens : Grimoald et son fils seront assassinés en 662.

Cette première tentative des Pippinides pour substituer leur dynastie à celle des Mérovingiens s’est donc terminée par un échec. Les successeurs de Grimoald agiront avec plus de prudence …

Pépin II de Herstal, dit Pépin le Jeune (645-714)

Dix ans après l'assassinat de Grimoald, son neveu Pépin de Herstal parvient à s’imposer en qualité de Maire du Palais d’Austrasie. En effet, sa puissance militaire et politique fait de lui un homme incontournable.

En 687, il conduit les grands propriétaires terriens au combat contre ses rivaux neustriens qu’il bat sévèrement à Tertry, ce qui permet aux Pippinides de s’affirmer comme maîtres incontestés des mairies du palais de tout le royaume Franc (Austrasie, Neustrie et Bourgogne). Après cette réunification, Pépin II prend le titre de « Dux et Princeps Francorum », duc et prince des Francs.

Devant le pouvoir grandissant des Maires du Palais, les descendants de Dagobert sont communément appelés “les rois fainéants” du fait de leur impuissance au trône (fait néant). En effet, la plupart d’entre eux arrivent sur le trône à bas âge et ont une espérance de vie très courte.

Mais alors que le pouvoir est entre ses mains, Pépin de Herstal n’ose s’emparer de la couronne. Il laisse donc le roi de Neustrie (Thierry III) qu’il vient de battre sur le trône de manière symbolique. Le roi ne servait plus qu’à dater des actes et des chartes, rien de plus. Pépin n’osa pas réclamer la couronne, peut-être par peur d’avoir à subir le triste sort de son oncle Grimoald.

Avec un roi marionnette, cette famille que l’on appelle les Pippinides est désormais la maîtresse incontestée de tout le royaume du Nord (Neustrie et Austrasie).

Peu avant sa mort, afin d’éviter des querelles pour sa succession comme Maire du Palais, Pépin de Herstal désigne son fils illégitime Charles Martel comme unique successeur. Mais à la mort de Pépin en 714, sa femme Pléctrude emprisonne le jeune Charles afin de faire élire ses deux fils. A la mort de Dagobert III en 715, les Neustriens libèrent un jeune clerc d’un monastère qui prétend être le fils de Childéric II, et le font couronner. La régence de Pléctrude a donc aboutit à la destruction de l’œuvre de Pépin de Herstal.

Charles Martel (690-741)

Cependant, le jeune Charles Martel parvient à s’échapper de sa prison. Fils illégitime de Pépin de Herstal mais déterminé, il rassemble derrière lui des partisans d’Austrasie.

A la mort de Pléctrude, il parvient à s’emparer de la mairie d’Austrasie en 717. Il signe une trêve avec les Frisons qui constituaient un grave danger

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