L'art peut-il être immoral ?

Sujet de Philosophie : L’art peut-il être immoral ?

Introduction

Au XVIIIe siècle, toutes les grandes villes européennes ont des théâtres, comme par exemple

la Comédie Française à paris sauf Genève. De nombreux philosophes européens écrivent de courts

pamphlets pour demander l’instauration d’un théâtres dans la ville Suisse. Néanmoins, dans sa Lettre

à d’Alembert sur les Spectacles, Rousseau se positionne à contre-courant et explique pourquoi selon-

lui le théâtre est immoral. D’une part, selon, Rousseau, le théâtre est profondément immoral car il est

la reproduction dans le domaine artistique de la société de classes. D’autre part, ses opposants

considèrent le théâtre, qui est une forme d’art, comme un moyen de se cultiver intellectuellement, et

comme un divertissement agréable du fait de sa beauté.

On peut donc se demander si l’art peut être immoral.

L’art fait référence à une production humaine, réalisé dans un but de susciter une émotion

particulière. Une œuvre d’art est ainsi considérée immoral si celle-ci va à contre-courant des bonnes

mœurs dans une société, et dont la forme ou le contenu finit par choquer. Le sujet nous interroge ici

sur la possibilité de considérer une œuvre d’art comme immoral. En d’autres termes, est-il justifié de

s’intéresser à la morale dans une œuvre d’art ?

Après avoir montré en quoi à priori, l’art peut être immoral, puisqu’il peut aller à contre-

courant des bonnes mœurs d’une société, nous montrerons que cependant, une œuvre d’art est loin

d’être toujours immoral et peux même inciter les individus à adopter un comportement louable.

Finalement, dans un dernier temps, nous verrons qu’une œuvre d’art n’est immoral qu’à une période

donnée, et non pas pour une durée indéfini.

Développement

I/À priori, l’art peut être immoral, puisque qu’il peut aller à contre-courant des bonnes

mœurs d’une société

 L’art peut être immoral sur la forme ; l’artiste peut faire le choix de représenter des éléments

ou utiliser des techniques jugées comme contraire aux valeurs de la société.

Ex : Et armes et cætera, Serges Gainsbourg

 L’art peut être immoral dans son contenu ; elle peut effectivement traiter de sujets qu’on

considérait inappropriés à l’époque où celles-ci sont parues.

Ex : La Souffrance du Jeune Werther,

 L’art peut être immoral en sa nature même puisque la vocation de l’artiste est vaniteuse ; il

cherche à attirer l’attention. Or, pour cela, il faut aller à contre-sens de ce qui se fait

habituellement.

Ex : Andres Serrano, Pis Christ =>

Cf. Émile, Rousseau

II/ Cependant, l’art n’est pas immoral, et peut même au contraire, inciter les spectateurs à

adopter un comportement qui soit louable

 Pendant longtemps, jusqu’à la Renaissance, l’art a eu uniquement une fonction religieuse ;

l’art participait donc à inciter les individus à avoir un comportement saint et pieux.

Ex : Art byzantin avec par exemple la Basilique San Vitale à Byzance : la peinture et

l’architecture sont utilisés pour construire des lieux de prière à la gloire de Dieux et ainsi

inciter les byzantins à travailler => favorisait un comportement juste

 L’art n’est pas immoral puisque celle-ci peut avoir une fonction engagé : dans ce sens

permettre d’éclairer les individus sur des injustices ou inciter les individus à prendre la

défense d’une cause noble.

Ex : Guernica, Pablo Picasso, 1937

 L’art, avec par exemple la comédie peut permettre de corriger les mœurs par le rire « Castigat

Ridendo Mores » ; elle cherche ainsi à nous rendre en tant que société plus vertueux.

Ex : Le Malade Imaginaire, Molière, 1673

Cf. Aristote, La poétique

III/ Finalement, l’art a un rôle prégnant et peut participer à faire bouger les frontières de la

morale

 Si l’art peut être considéré comme immoral a une certaine époque, la moral peut évoluer et

éventuellement devenir plus laxiste au fil du temps.

Ex : Le déjeuner sur l’Herbe, Manet, 1863

 De même, si l’art est vu comme tout à fait en phase avec les valeurs et les normes d’une

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