L'art est-il nécessairement beau ?

L’art est-il nécessairement beau ?

Dire d’un tableau ou d’une musique « c’est de l’art » revient implicitement à vanter sa beauté ce qui montre qu’on associe spontanément l’art et le beau. Mais l’art est-il nécessairement beau ? Pour comprendre il s’agirait d’abord de s’entendre sur la définition même de l’art et du beau. L’art du latin ars désigne aussi bien la technique, le savoir faire que la création artistique. Il est de tout manière une création de l’homme, un artifice. Le beau quant à lui pourrait se définir comme un plaisir esthétique qu’on trouve dans l’expérience de la chose, en occurrence ici de l’art au-delà de la technique. Si de prime abord les deux semblent intrinsèquement liés on peut se demander selon quoi et qui ? Comment peut-on se mettre d’accord sur la beauté d’un art ? S’agit-il d’un jugement relatif à chacun et dans ce cas tout est-il art ? A moins qu’il existe des critères préétablis où il faudrait alors savoir sur quoi fonder le beau. Malgré ce critère que deviennent les œuvres qui n’ont pas pour finalité le beau ? Ne peut-il pas exister d’art au-delà du beau ? Dans tous les cas affirmer que l’art est nécessairement quelque chose suppose qu’il y ait des critères à priori permettant de définir quelque chose comme art. Dans cette optique nous démontrerons que la beauté est une caractéristique essentielle de l’art. Toutefois il serait réducteur de se limiter à ce critère. Finalement l’art ne se distingue par des critères. Il serait intéressant de comprendre alors ce qui fait de l’art ce qu’il est.

1. L’art a une dimension esthétique. C’est ce qui la distingue d’un simple produit technique.

1. L’art doit être beau et rendre beau ce qui est naturel. L’esthétisme fait l’art puisque c’est de c’st son but.

• Nietzsche, Humain trop humain :« l’art doit avant tout embellir la vie […], l’art doit réinterpréter tout ce qui est laid » L’art représente pour sublimer la réalité

Ex : Le Parnasse (l’art pour l’art) : Boileau, Les embarras de Paris qui rend la vie difficile et désagréable une poésie aux belles sonorités

1. La beauté est un critère essentiel pour la création artistique car elle permet l’affranchissement de l’utile sinon tout serait art. Les critères sont nécessaires. Toute création n’est pas art et le devient des lors qu’il recherche le beau.

• On distingue alors l’artisan de l’artiste

Ex : Michel de Broin, Black Whole Conference est de l’art alors que la même chaise de chez Ikea n’est qu’une chaise de bureau. Il y a une recherche esthétique dans l’assemblage harmonieux des chaises.

1. Le beau n’est pas que l’apparence c’est la compréhension entière qui fait la beauté de l’art. Cette beauté est objective et on ne peut la voir que si nous sommes éduqués à la comprendre.

• Kant : la beauté ne se fonde pas sur les sens mais sur la raison elle est universelle. Il peut alors exister une « belle laideur »

Ex : Le cri de Munsch qui ne cherche pas à représenter la beau mais est beau par la manière dont il représente son message et devient de l’art. C’est ainsi qu’on distingue un dessin d’enfant qui transmet un message à une œuvre d’art : l’art est nécessairement beau

Cette conception reste limitée, l’art ne prendrait sens que par le beau. Or, l’art désigne plus de choses qu’un tableau ou une mélodie d’autant plus que la beauté si elle n’est pas subjective, reste relative.

1. C’est pourquoi le beau ne garantit pas la création de l’art, ce n’est pas le seul critère.

1. L’art comprend différents domaines qui ne sont pas caractérisés par la beauté. Si l’œuvre d’art peut être définie par sa beauté, le travail de l’artisan est également de l’art dans le sens où il créer qqch

• Les créateurs tels que les designers, les stylistes, les ébénistes, les pâtissiers

Ex : Franck Fernandez, styliste créant l’iconique robe en viande de Lady Gaga pour dénoncer la surconsommation et le caractère éphémère de la mode qui pourrit aussi vite que la viande.

1. La beauté est accidentelle et relative à son époque. Se fonder sur la beauté comme critère absolu semble incorrect car ce qu’on définit aujourd’hui de beau n’aura pas de sens demain

• L’art contemporain évolue sans cesse avec son temps et fait face aux problématiques de son genre

Ex : Kontakthoff de Pina Bausch, chorégraphe qui représente la société de son temps et reproduit des mouvements «  à la mode » de la société allemande dans les années 70.

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