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"Jeunes et banlieues" d'Isabelle Garcin-Marrou

Fiche de lecture : "Jeunes et banlieues" d'Isabelle Garcin-Marrou. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Avril 2023  •  Fiche de lecture  •  1 571 Mots (7 Pages)  •  303 Vues

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Isabelle Garcin-Marrou, auteure de notre étude, travaille à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon en tant que maitre de conférences. Professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, elle dirige le laboratoire ELICO ( Équipe de recherche de Lyon en sciences de l'information et de la communication) et elle travaille sur les représentations médiatiques des violences, des territoires et du genre. Elle a fait plusieurs thèse et a écrit 3 livres : « Récits et dispositifs du fait divers », « terrorisme, médias et démocratie » en 2001, puis « des violences et des médias » en 2007.

Elle a publié un article s’intitulant « Des « jeunes » et des « banlieues » dans la presse de l’automne 2005 : entre compréhension et relégation », qui s’inscrit dans le journal « Espaces et Sociétés », n 128/129, publié en 2007.

Cet article reprend le contexte du jeudi 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, lorsque deux jeunes de 15 ans et 17 ans meurent électrocutés dans un transformateur EDF. En effet, les deux jeunes et leur groupe ont été dispersés par un contrôle de police. De peur, nos deux jeunes, Bouna et Zyed, ont pris la fuite et se sont réfugiés vers le transformateur EDF. Par la suite, 200 jeunes du quartier s’affrontent face à 200 policiers pendant 20 heures. Et dans cet article, Isabelle Garcin Marrou va se demander : comment ces violences sont interprétés par différents journaux de France ?

Son argumentation va se diviser en trois parties pour lesquelles elle a donné un titre. Par ailleurs, elle ne va qu’analyser le récit des trois premiers jours du drame, qu’elle qualifie comme « le temps chaud de la crise ». Elle va analyser le récit médiatiques de ces différents journaux.

La première partie s’intitulant « Les « causes » des émeutes : violences sociales ou violences urbaines ? ». Elle va donc identifier les causes des émeutes selon cinq différents journaux : La Croix, Le Figaro, Le Monde, L’Humanité, Libération, Le Parisien et enfin La Tribune de Genève. Elle constate dès le début qu’une rumeur va s’installer : les jeunes auraient en fait cambrioler une banque, d’où le contrôle de police, selon Nicolas Sarkozy, premier ministre à cette époque. Rumeur ressenti comme « une injustice ».

Puis, deux avis différents vont se dessiner sur les causes des émeutes : soit une faute policière et sécuritaire, soit une faute juvénile. L’Humanité et Libération vont plutôt pencher vers la faute policière et sécuritaire en prenant défense des jeunes, et en mettant en avant les conditions et impasses sociales et politiques des jeunes. Les violences ici ne sont pas justifiées du fait de leur localisation.                                                                                                    La Tribune de Genève et Le Parisien sont dans l’entre deux. Ils n’accusent pas directement les jeunes mais accentuent bien sur le fait qu’ils sont « dans les quartiers difficiles », où règne une « violence urbaine constante ».                                                                                         Le Figaro, Le Monde et La croix s’opposent radicalement à ce que nous venons de voir. Premièrement ils défendent la police, et insistent grossièrement sur les problèmes récurrents de violence dans les banlieues. Pour eux, il n’existe pas de violence sécuritaire dans cette histoire.

Nous voyons donc ici déjà une différenciation entre les positions et les représentations faites par les différents journaux.

Cette différenciation va être confirmée par l’arrivée du second thème traité : « Les auteurs des violences : « des jeunes » et leurs territoires ». Cette partie va traiter des différentes représentations et désignations de ces jeunes habitants de Clichy-sous-Bois que nous donnent les journaux.                                                                                                                                                    On retrouve L’Humanité et Libération qui ne vont pas les juger selon leur territoire, et vont les défendre en affirmant qu’ils sont victimes « d’un jugement social préétabli et stigmatisant » ,tandis que Le Monde, La Croix et Le Figaro vont employer une série de termes péjoratifs pour les désigner : « émeutiers », « caillassant », « caïds du quartier », « sauvages » … et désignent leur territoire de « cités sensibles », « violences urbaines », « quartiers difficiles »… Ils ne leur accordent aucune légitimité, et leur appartenance territoriale en est la cause.

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