Les fatimides
Dissertation : Les fatimides. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nour.Z • 3 Avril 2024 • Dissertation • 1 662 Mots (7 Pages) • 124 Vues
13/04/2022
Les fatimides
Ce fut dans l’actuelle Kabylie que naquit la dynastie fatimide dont l’histoire comporte deux périodes. Dans la première, les Fatimides furent les maîtres du Maghreb central et orientale, puis dans la seconde période , ils transférèrent leur pouvoir en Egypte .Cette dynastie arabe régna au Maghreb et en Égypte de 909 à 1171. Les Fatimides se disaient descendants directs d’Ali et de Fatima, fille du Prophète, et il semble qu’ils appartiennent à l’origine, au même mouvement chiite ismaélien que les Qarmates.Avec les fatimides, l’unité califale fut rompue puisqu’ils existaient deux califats à la fois qui étaient concurrents, celui du Caire et celui de Bagdad.
Ainsi, il ici intéressant de se demander Dans quelles mesures la dynastie fatimide eu une place considérable dans le monde musulman du Xème au XIIème siècle?
Dans une première partie, nous étudierons comment le califat fatimide s’est imposé en Orient à travers la prise du contrôle du Maghreb et une période de prospérité en Égypte, puis dans une seconde partie, nous verrons de quelles manières ce califat à impacter l'Orient notamment à travers le renouvellement des institutions, et à travers les Arts.
Un propagandiste, Abou Abdallah , endoctrina en Arabie des pèlerins berbères, les Kutama, qu’il suivit en Ifriqiya (Tunisie actuel); avec leur aide, il chassa les Aghlabides en 909. Il fit alors proclamer comme calife Ubayd Allah, présenté comme le petit-fils d’Ismaïl (Fils du sixième imam chiite Jafar as-Sâdiq).Tirant son nom de Fatima, fille du prophète Muhammad et épouse de Ali, dont les califes fatimides prétendaient descendre , le nouveau pouvoir était issu d’un mouvement sectaire chiite: celui de l'ismaélisme. Les Fatimides , depuis leurs capitales , Mahdia, puis Mansouria ( près de Kairouan), engagèrent une lutte contre les Omeyyades de Cordoue pour le contrôle du Maghreb et surtout des routes de l’or transsahariennes.Leurs fiscalité écrasante , alliés au différends religieux provoqua plusieurs révoltes des sunnites et surtout des kharidjites puritains (notamment celle d’Abou Yazid, en 943).
Cependant, pour les Fatimides ; mus par un désir d’expansion politique, religieux et économique; le Maghreb n’était qu’un tremplin pour la conquête de l’Orient musulman .
Après l'échec de plusieurs expéditions menées vers l’Égypte, le général Djawhar réussit en 969 à en éliminer la dynastie des Ikhshidides. Il fonda aussitôt le Caire et bâtit la mosquée El Azhar ; le calife arriva en 973 après avoir laissé l’Ifriqiya au gouverneur Bologgin ibn Ziri. Poursuivant leur rêve qui était de renverser les Abbassides, les Fatimides s’emparèrent des villes saintes et de la Syrie , mais leur domination ne fut jamais très solide.
Une doctrine ésotérique , fondée sur la légitimité, et qui attribuait au calife un caractère surnaturel , fit la force des Fatimides . Cette doctrine faisait l’objet d’une initiation, opérée par un corps de missionnaires.
Les souverains se voulurent égyptiens , mais restèrent en fait étranger au peuple, choisissant d’ailleurs des vizirs non égyptiens et recrutant pour leur armée des Berbères , des Arméniens, des Turcs, etc.
Le début de la période fatimide fut une des plus heureuses de l’Égypte. L’économie fut stimulée : la canne à sucre et les plantes textiles connurent un grand essor, ainsi que l’artisanat de luxe , mais c’est surtout le commerce qui, ajouté à l’or de Nubie, du Soudan ou des trésors des Pharaons , fit la prospérité de l’Égypte . Profitant des troubles en Irak , les Fatimides détournèrent le grand commerce entre l’océan Indien et la Méditerranée par la mer Rouge et le bas Nil , Ils créèrent une flotte , et leurs ports étaient fréquentés par les Byzantins et les Italiens.
Le Caire fit alors figure de grande métropole. Cependant, des faiblesses ne tardèrent pas à apparaître . Le califat échu en 996 à un personnage que l’on peut qualifier d’extravagant. Al Hakim, qui prit des mesures incohérentes ; il persécuta juifs et chrétiens ( avec la destruction du Saint Sépulcre par exemple) et prétendit en 1017 que Dieu s’était réincarné en lui; ses prétentions furent propagées par Darrazi,un de ces vizirs, si bien que cela donna lieu à la secte des Druzes.
Au XIème siècle l’Égypte souffrit de plusieurs maux : désordres politiques, conflits dans l’armée entre groupes ethniques , grandes famines.
D’autres part, les Zirides de Kairouan en 1049, puis les villes saintes quittèrent l’allégeance fatimide, et les Seldjoukides avancèrent en Syrie. Un redressement politique et économique s'opérait alors sous les vizirs arméniens Badr al Djamali et son fils Afdal (1073-1121).
Un nouveau schisme apparut en 1094 lors de l’éviction du califat de Nizar; la secte des “assassins” vit le jour ; aussi les croisés ont pu occuper la Syrie côtière sans provoquer de réactions, alors qu’elle connaissait une nouvelle ère d’anarchie et de misère. L’Égypte se trouva, au milieu du XIIème siècle , convoitée à la fois par les Francs et par Nour ed-Din .
A partir de ce moment, des institutions propres au système se précisèrent. Chaque calife ou imam devait, par exemple, avoir été désigné par son prédécesseur, et contrairement au sunnite, la désignation restait secrète jusqu'à la dernière minute.En dépit de ces précautions, il y a eu des querelles de successions comme par exemple à la mort de al-Mustansir, où son fils ainée Nazir fut évincé: ce qui donna lieu à une rébellion.
Les califes fatimides qui vivaient dans leur palais du Caire, entourés d’un cérémonial semblable au cérémonial abbasside, avaient auprès d’eux un grand cadi, un chef des missionnaires de la propagande ou da’wa, chargés spécialement d’endoctriner les populations, ainsi qu’un chef militaire et un vizir.
...