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La clausula de unction pipini

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Par   •  24 Octobre 2024  •  Commentaire de texte  •  3 968 Mots (16 Pages)  •  48 Vues

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TD n°3 Le baptême de Clovis                                                                                                        11/10

Dania Delestrade L1G2

Extrait de l’ouvrage issu de la communication de F.Flodoard l’ Histoire de l'Église de Reims, publiée par l’Académie impériale de Reims traduit par Lejeune p. 84 à 86 ,1854.

Enfin, on prépare le chemin depuis le palais du roi jusqu'au baptistère. On suspend des voiles, des tentures ; les places sont couvertes de tapis, l'église est parée, le baptistère est rempli de baume et d'autres parfums, et le Seigneur répandait sa grâce sur le peuple avec une telle abondance qu'on croyait respirer les doux parfums du paradis.. Précédé des évangiles et des croix, au milieu du chant des litanies, des hymnes et des cantiques spirituels, le saint pontife s'avance du palais au baptistère, conduisant le roi par la main, suivi de la reine et du peuple. Chemin faisant, on rapporte que le roi demanda à l'évêque si c'était là le royaume de Dieu qu'il lui avait promis : "Non, répondit le prélat, c'est l'entrée de la route qui y conduit." Quand on fut arrivé au presbytère, le clerc qui portait le saint-chrême, arrêté par la foule, ne put arriver jusqu'aux fonts baptismaux. Après la bénédiction des fonts, par une permission divine, le saint-chrême manqua. Alors le saint prélat levant au ciel ses yeux baignés de larmes, adresse secrètement une prière à Dieu. Tout-à-coup, voilà qu'une colombe, blanche comme la neige, arrive portant dans son bec une fiole envoyée du ciel et remplie de saint-chrême. Il s'en exhale un parfum délicieux, et tous les assistants éprouvent un plaisir ineffable qui surpasse toutes les jouissances qu'ils avaient goûtées jusqu'alors. Le saint prélat prit la fiole, et, lorsqu'il eut versé le saint-chrême sur l'eau baptismale, la colombe disparut tout-à-coup. À la vue d'une faveur si miraculeuse, le roi transporté de joie renonce aussitôt aux pompes et aux œuvres du démon, et demande le baptême au vénérable prélat. 

Lorsqu'il fut entré dans la source de l'éternelle vie, le saint prélat lui adressa ces paroles éloquentes : "Sicambre, baisse la tête avec humilité : adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré." Puis, après avoir confessé la foi orthodoxe, le roi est plongé trois fois dans l'eau sainte, au nom de la très haute et indivisible Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; enfin il est relevé par le saint prélat et consacré par l'onction divine. Avec le roi sont baptisés ses deux sœurs Alboflède et Landéhile, et trois mille hommes de l'armée des Francs, sans compter les femmes et les enfants. Nous pouvons croire qu'en ce jour les saints anges éprouvèrent une grande joie dans le ciel, et que les hommes pieux se livrèrent sur la terre à une vive allégresse. Une grande partie de l'armée, qui n'avait pas encore embrassé la foi chrétienne, demeura encore quelque temps dans l'infidélité sous un chef nommé Raganaire , au-delà de la Somme. Lorsque, par la grâce de Dieu, Clovis eut remporté de glorieuses victoires, Raganaire, coupable d'excès et de débauches honteuses, fut livré pieds et

        

Commentaire de texte de l’extrait de l’ouvrage issu de la communication de F.Flodoard l’ Histoire de l'Église de Reims, publiée par l’Académie impériale de Reims traduit par Lejeune p. 84 à 86 ,1854.

Saint Jean Paul II  lors d’une homélie au Bourget à l’occasion de la visite du Sacré-coeur à Montmartre le premier juin mille-neuf-cent-quatre-vingt, narre cette phrase lourde de sens: « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? ». Cet question est posé à la nation française mais aussi à l’engagement de l’État de poursuivre la « sagesse éternelle » dans le rendement de sa justice, dans le contexte dune progression de la laïcité dans l’espace publique français depuis la révolution française de 1789.Le Pape indiquant le renoncement de la France à ses origines adjacente avec l’Eglise, dont l’une en l’occurrence, faisant explicitement référence aux baptême de Clovis XV siècles plus tôt, partie intégrante de l’histoire et mémoire nationale française. La plasticité de ce sacrement de la dynastie mérovingienne est l’origine du modelage dans le sens le plus noble de la providence imprescriptible de la France s’engageant par, ce baptême miraculeux, dans la voie ecclésiastique comme laisse penser cet extrait de la page 84 à 86 de l’ Histoire de l’Église de Reims  par F. Flodoard, publiée par l’Académie impériale de Reims en 1854 traduit par M. Lejeune.

Ainsi, Flodoard de Reims (893-966) est un chanoine, poète et historien du Xᵉ siècle. Il écrit une communication Historia Remensis ecclesiae:l’Histoire de l’Eglise de Reims composée en quatre ouvrages. La date d’écriture de ces ouvrages est inconnue mais rédigée dans un contexte de crise de la législation et légitimité royale carolingienne, à l’époque des “rois fainéants » dans le déclin de cette race carolingienne au profit de grands comtes. Il est traduit par M. Le Jeune (1824-1860), un des chefs socialistes de Reims en 1849, élève de Jules Michelet, devenu professeur d’histoire.

Par la suite,ce texte extrait d'une chronique ecclésiastique expose le mythe de la Colombe apportant le Saint-Chrême du ciel lors du baptême de Clovis, de sa famille et trois-mille de ses soldats dans une grande célébration. Ainsi, ce prêtre aux obligations particulières va au-delà de la narration de l’épiscopat, d’une gesta episcorum mais l’Histoire même de la Francia occidentalis, il a avant tout l’intention d’un historien se fondant sur les archives à sa disposition.

Néanmoins, il est remarquable de souligner l’influence de Hincmar (845-882) par son hagiographie de Saint-Rémi Vita Santi Remiggi notamment pour le « mythe » de la colombe, où Flodoard lui consacre deux de ses ouvrages dans cette chronique. Le baptême de Clovis est conté pour la première fois dans les écrits d’un chroniqueur du Haut Moyen Âge ayant publié l’Histoire des Francs trente ans après le baptême de Clovis: Grégoire de Tours, évêque de Tour et historien. Grégoire de Tour s’inspirant lui-même du baptême du roi bizantin Constantin I où l’évêque s’inspire du baptême de Rome pour celui du baptême de la France où d’ailleurs les sacres de Constantin I sont à nuancer1. En outre, les seules écrits objectifs qui existent sont en réalité la date et le lieu du baptême, il est impossible de ne pas souligner le certain manque d’objectivité  à l’obscurantisme de la population, l’oublie de l’écrit laissant libre la mission évangélique du clerc pouvant « romantiser » l’histoire, monopolisant le savoir². De même Flodoard ne s’intéressant qu’à l’aspect spirituel du baptême passe au-delà des enjeux politiques qui sont relié fondamentalement au contexte historique lui aussi sont non omis dans le texte: la chrétienté orthodoxe de l’élite gallo-romaine sur le nouveau territoire franc où la religion chrétienne est majoritaire sur la païenne en raison du nombre supérieur de gallo-romains .Malgré l’acte de foi de Clovis, il est incontestable que ce sacre arrange les relations inter-ethnique et permet d’assouvir la pérennité sur le sol désormais franc en formant une « alliance » avec des acteurs politiques sur les ruines de l’ancienne Rome. C’est ainsi le choix de l’auteur de ne pas préciser cet autre contexte politique que celui de l’alliance finalement de l’Église et de l’État dans un sens moins élogieux.

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