Jacques coeur
Dissertation : Jacques coeur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maskaz • 16 Novembre 2023 • Dissertation • 2 541 Mots (11 Pages) • 209 Vues
Jacques Coeur
Le XIVe siècle, période charnière de l'histoire médiévale, a vu émerger des personnalités qui ont façonné le destin de leur temps. Parmi elles, Jacques Cœur, marchand et financier hors normes, incarne l'audace et l'ambition qui ont marqué le paysage économique et politique de la France. Né dans une famille de marchands de Bourges, Jacques Cœur a réussi à transcender les limites sociales de son époque, passant de fils de marchand à négociant en premier plan. Sa vie, riche en rebondissements, se déploie comme une épopée commerciale, allant des marchés méditerranéens aux ports orientaux, tout en jouant un rôle crucial dans le financement des guerres de Charles VII. Cependant, cette réussite exceptionnelle s'est inévitablement heurtée à des revers politiques, conduisant à la disgrâce et à l'exil de Jacques Cœur. Cette étude se propose d'explorer les multiples facettes de la prospérité commerciale de Jacques Cœur, des strates de son ascension sociale à son rôle central dans l'économie française, pour finalement dévoiler les méandres de sa chute politique, offrant ainsi un éclairage nuancé sur la vie de ce personnage hors du commun.
Plan détaillé :
I. La prospérité commerciale de Jacques Cœur
II. Les relations de Jacques Cœur avec la couronne française
III. La déchéance politique de Jacques Cœur
Le XIVe siècle, période charnière de l'histoire médiévale, a vu émerger des personnalités qui ont façonné le destin de leur temps. Parmi elles, Jacques Cœur, marchand et financier hors normes, incarne l'audace et l'ambition qui ont marqué le paysage économique et politique de la France. Né dans une famille de marchands de Bourges, Jacques Cœur a réussi à transcender les limites sociales de son époque, passant de fils de marchand à négociant en premier plan. Sa vie, riche en rebondissements, se déploie comme une épopée commerciale, allant des marchés méditerranéens aux ports orientaux, tout en jouant un rôle crucial dans le financement des guerres de Charles VII. Cependant, cette réussite exceptionnelle s'est inévitablement heurtée à des revers politiques, conduisant à la disgrâce et à l'exil de Jacques Cœur. Cette étude se propose d'explorer les multiples facettes de la prospérité commerciale de Jacques Cœur, des strates de son ascension sociale à son rôle central dans l'économie française, pour finalement dévoiler les méandres de sa chute politique, offrant ainsi un éclairage nuancé sur la vie de ce personnage hors du commun.
I. La prospérité commerciale de Jacques Cœur
A. L'ascension sociale et professionnelle de Jacques Cœur : de fils de marchand à négociant en premier plan.
Jacques Cœur, né vers la fin du XIVe siècle à Bourges, est le fils de Pierre Cœur, un marchand pelletier prospère. Son père, maître fourreur et le plus riche marchand pelletier de son époque, épouse Marie Lambert, veuve d'un boucher, et a deux fils, Jacques et Nicolas. Jacques Cœur est initié très tôt aux affaires par son père, bien que son éducation formelle soit limitée.
En 1427, associé avec Pierre Godart, Jacques Cœur afferme la monnaie de Bourges, mais deux ans plus tard, il est accusé d'avoir fait affiner de l'argent en dessous du titre légal. Bien que coupable, il est gracié après le siège d'Orléans en 1429, moyennant une amende.
À 15 ans, pendant la bataille d'Azincourt en 1415, une partie de l'aristocratie française est décimée, et la France subit des pertes importantes face aux Anglais. Trois ans plus tard, le futur Charles VII se réfugie dans le Berry, stimulant le commerce dans la région.
Jacques Cœur, très jeune, gère l'un des douze bureaux de change de Bourges. En 1420 ou 1418, il épouse Macée de Léodepart, fille du prévôt de Bourges, Lambert de Léodepart. Son mariage contribue à son ascension au service du roi de France. En 1427, associé à Pierre Godart, il afferme la monnaie de Bourges, mais est accusé de pratiques frauduleuses. Après le siège d'Orléans en 1429, il est gracié moyennant une amende.
Jacques Cœur est également lié à des personnalités importantes de l'époque, comme son frère Nicolas, évêque de Luçon, et son beau-frère Jean de Village, qui sera son commandant de flotte.
B. L'expansion de son réseau commercial : les marchés méditerranéens, le commerce du luxe, et les liens avec l'Orient.
Jacques Cœur,, ambitionne de rivaliser avec les grandes puissances commerciales telles que Venise, Pise et Gênes dans le commerce avec le Levant. Pour établir des relations solides avec les nations orientales, il abandonne le troc au profit de transactions monétaires, exploitant des mines d'argent, de cuivre et de plomb en France. Il fait copier des navires génois et entreprend des voyages en Égypte et en Syrie.
Son succès rapide suscite des rumeurs, dont une légende attribuant sa richesse à la prétendue découverte du secret alchimique de la pierre philosophale, grâce à sa rencontre avec l'alchimiste Raimond Lulle. En réalité, Cœur dirige plus de douze navires, dominant le commerce méditerranéen. Ses agents sont répandus dans tous les ports méditerranéens, et il obtient le monopole d'importation des épices et du transport des marchandises françaises vers les ports musulmans.
De retour de ses voyages en 1432, Cœur débarque dans un Languedoc touché par la peste, jetant les bases du commerce avec le Levant. Il choisit Montpellier comme centre d'affaires, attire par son rayonnement culturel et ses liens avec les pays arabes. Sa fortune considérable lui permet d'acquérir des propriétés, des seigneuries, et même de prêter de l'argent au roi. Il s'appuie sur Aigues-Mortes, Montpellier et Marseille pour mener sa politique commerciale méditerranéenne, créant un chantier naval à Aigues-Mortes et établissant une factorerie à Pézenas.
C. Ses contributions à l'économie française : la stimulation du commerce et de l'industrie.
Jacques Cœur, après son mariage avec la petite-fille du maître de la monnaie de Bourges, est introduit à la cour du futur Charles VII, attirant son attention malgré des abus qui lui sont reprochés. En 1435, il est nommé maître des monnaies à Bourges, et l'année suivante, après la reddition de Paris, il obtient la charge de l'hôtel des monnaies de cette ville. Il y fabrique les écus d'or à la couronne, concurrençant avec succès les monnaies anglaises.
Charles VII reconnaît les capacités de Jacques Cœur en le nommant argentier en 1439. À la tête de l'Argenterie du royaume de France, il régularise l'emploi des finances royales, créant de nouvelles ressources pour financer la libération de la France du joug anglais. Il institue progressivement des impôts directs et indirects, contribuant significativement aux moyens nécessaires pour le règne de Charles VII. Son intelligence est saluée par Jules Michelet, qui le décrit comme ayant rétabli les monnaies, instauré la justice en finances, et compris l'importance de la statistique pour l'établissement de l'impôt.
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