Acteur essentiel de la vie économique/poids économique de Bondavin

II/ acteur essentiel de la vie économique/poids économique de Bondavin: 

1. Enracinement de la famille : patrimoine à Marseille ancienneté de la famille, renommée liée à son père, hérite du réseau, clients de son père, poids de la famille, Constitution d’un héritage/ soucis familial-renommé héritée de son père.

Bondavin bénéficie de la renommée de sa famille dans la ville à Marseille. La famille arrivée au XIIIe est intégrée dans l’espace communautaire au XIVe siècle. En effet, selon J. Shatzmiller la famille Draguignan est déjà implantée à Marseille depuis de nombreuses années. Avec les sources, on arrive a reconstitué que l’arrière-petit-fils de Bondavin, maitre Bonjuson a exercé le métier médecin et rabbin (deux métiers essentiels dans la vie de la communauté juive). De plus, Bonjuson est un « familier » de la reine Marie à la fin des années 1380 ce qui prouve que non seulement la famille est implantée dans l’espace public mais aussi au sein des élites dirigeantes. De plus, Bondavin bénéficie d’un grand patrimoine foncier de la famille qui se transmet et se préserve de génération en génération. Il a en outre la gestion de la domus familiale qui s’est transmis et maintenu pendant au moins 6 générations, ce qui illustre bien la notoriété et l’ancienneté de la lignée à Marseille. L’héritage que Bondavin reçoit de son père à sa mort en 1316 est compacte au sens où il y a un véritable souhait de garder la fortune et donc l’influence de la famille à Marseille. Il est difficile de reconstituer la totalité de l’héritage, on sait juste que son père lui lègue la possession de « tous et chacun de ses biens » et la jouissance de leurs fruits. Le patrimoine foncier et immobilier acquis par Bondavin va être augmenté tout au long de sa vie.

1. Gestion locale à l’échelle de Marseille : agriculture (vignes, terres agricoles) et artisanat stratégie de réinjecter l'argent dans les terres, vignes, rôle dans l’activité agricole (vignes, terres), commerce marseillais. 

Bondavin de Draguigan se distingue des autres juifs marseillais par l’étendue de son patrimoine foncier. En effet, il effectue jusqu’en 1360 des transactions sur 15 vignes, neufs sur des autres terres, deux sur un jardin et une noiseraie sur le territoire de Marseille, deux autres terres situées sur le territoire de Saint-Marcel et enfin deux jardins et deux vergers dans la Juiverie de la ville basse. Quelques biens proviennent de donations comme c’est le cas pour les deux parcelles que lui fait André Bonvin le 16 mars 1355. Par ses deux parcelles acquises, Bondavin étend son patrimoine familial car elles sont situées derrière la maison familiale, à côté du jardin de Bondavin. Ces deux parcelles resteront à sa possession jusqu’en 1389. Ce détail prouve qu’une partie des inquisitions de Bondavin sont involontaires. Toutefois, il y aussi une part d’acquisitions intentionnelles. En juin 1319, il acquiert une terre à Font-Obscure qui se trouve mitoyenne à une parcelle qu’il possède déjà. 6 ans plus tard, c’est une vigne achetée qui lui permet d’agrandir sa parcelle à Aubagne, aux Gibelins. Ces deux achats montrent une véritable réflexion, gestion de l’argent de Bondavin : il achète des terres qui lui permettent d’étendre la superficie des terres qu’il a déjà en sa possession. Les possessions foncières sont liées en outre au contrôle d’une partie de la production viticole du terroir marseillais.

L’activité de Bondavin est fondée sur l’expertise et la participation à la production agricole. Ces compétences d’expert s’obtiennent dans le cadre des activités économiques quotidiennes. AU cours de la première moitié du XIVe siècle, Bondavin et ses procureurs sillonnent la ville et son territoire pour estimer la valeur d’immeubles, de vignes et d’autres terres. Par exemple, le 11 juin 1319, il est estimateur de biens fonciers qui appartiennent au chrétien Arnaud Milotis. Ainsi, ce rôle d’estimateur de Bondavin et en général des juifs sont l’occasion qu’on leur reconnaissent la « bonne foi ». Les contacts quotidiens entre Bondavin et les hommes d’affaires et les artisans juifs montrent que ses clients n’ont aucune méfiance à se rendre dans la maison familiale de Bondavin qui se trouve dans la Juiverie de la ville basse. Une autre caractéristique de l’investissements dans les biens fonciers de Bondavin est la participation à la production agricole.

...