Montesquieu, de l’esprit des lois

Il s’agit d’un texte, extrait du traité politique « de l’esprit des lois » écrit par Montesquieu en 1748. Montesquieu est un philosophe français du XVIIIème siècle, précurseur du mouvement des Lumières.

La France en 1748 est sous un régime de Monarchie absolue avec sa tête le roi Louis XV.

Dans ce texte nous allons voir comment Montesquieu critique ce système politique. Dans un premier temps nous analyserons la pensée politique de Montesquieu à travers cet extrait et nous verrons par la suite qu’elle est influencée par le modèle britannique.

Montesquieu explique dès le début de sa démonstration qu’un homme qui a du pouvoir a besoin d’être contrôlé car sinon il risque d’en abuser et de dépasser les limites de de la raison : « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ». Il dit « le pouvoir arrête le pouvoir » et indique très clairement qu’il faut toujours un contrepouvoir.

D’autre part, Montesquieu dénonce l’absence de liberté si tous ces pouvoirs sont réunis : « lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté… » et il va jusqu’à dénoncer le risque de dictature violente si jamais tous ces pouvoirs sont détenus par un seul homme.

Peu après, Montesquieu dénonce le risque de la monarchie absolue avec des condamnations arbitraires car la justice n’est pas séparée du législatif : « la liberté des citoyens serait arbitraire car le juge serait législateur »

Enfin, il explique l’existence de trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, dans un état et qu’ils doivent être séparés pour maintenir ce fameux contrepouvoir et mettre des limites : « tout serait perdu si le même homme exerçait ces trois pouvoirs ».

Toutes ces idées novatrices en France au milieu du XVIIIeme siècle s’inspirent fortement du modèle britannique que Montesquieu connait bien pour avoir fait plusieurs voyages en Angleterre et aussi à travers les ouvrages de John Locke.

En effet, l’Angleterre a connu deux épisodes de rébellion. Tout d’abord  la « guerre civile » de 1642 à 1651 » où le roi Charles Ier tentait de faire des réformes religieuses (revenir au catholicisme alors que la plupart des anglais étaient protestants) sans informer le parlement et procédaient à des arrestations arbitraires. Le parlement a gagné et le roi a été décapité pour permettre de redonner au parlement ses droits.

Et puis, par la suite la très importante « glorieuse révolution » de 1688 où le traité « bill of rights » a été rédigé pour limiter officiellement le pouvoir du roi et augmenter le pouvoir du parlement. Ceci a très fortement marqué les lumières et bien évidemment Montesquieu : « le pouvoir arrête le pouvoir »

En 1679 avec « l’Habeas corpus » l’Angleterre avait déjà limité les arrestations arbitraires du roi et c’est ce texte qui a influencé Montesquieu également pour expliquer en quoi la monarchie absolue enlever certaines libertés aux citoyens : « la liberté des citoyens serait arbitraire car le juge serait législateur »

Ces évènements ont marqué les philosophes français comme Montesquieu mais également les écrits de John Locke qui était très connu en France où il avait séjourné. Ses textes comme « traité d’un gouvernement civil » ou « lettre de tolérance » défendent la liberté politique et l’équilibre des pouvoirs entre le gouvernement et les citoyens.

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