Le grand hiver de 1709 et l'appel de Louis XIV en 1709

INTRODUCTION :

« Il y a des misères sur la terre qui saisissent le coeur ;il manque à quelques-uns jusqu’aux aliments, ils redoutent l’hiver, ils appréhendent de vivre. » Cette phrase de La Bruyère, qui provient de Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle illustre les difficultés et les souffrances que certaines personnes rencontrent pendant des hivers rudes

Le grand « hyver » de 1709 se situe pendant le petit âge glaciaire.

c’est une période de fluctuation climatique qui dure du 13e s au milieu du 19e s principalement localisée sur l’Atlantique Nord et qui a pour conséquences un refroidissement du climat donc il y a beaucoup de neiges, de gelés, d’inondations liées aux fortes pluies, et enfin de crises agricoles en cas d’hiver trop rude.

On observe une baisse des températures relativement importantes dû à une activité solaire qui est plus réduite notamment entre 1645 et 1715 qu’on appelle en astronomie, le minimum de Maunder. Cette période se situe donc sous le règne de Louis XIV.

Par conséquent il y a eu des températures glaciales pendant certains hiver par exemple celui de1693-1694

Mais l’hiver de 1709 est un hiver exceptionnel qui marque la mémoire des français et qui illustre le petit âge glaciaire il est d’une intensité et d’une longueur exceptionnel il a duré pendant au moins quatre mois

C’est un des hiver qui a été le plus rigoureux et le plus dévastateurs d’europe comme le montre son bilan de 800 000 morts en France.

Le document a est un tableau d’un relevé de température enregistré à Bordeaux qui indique les températures quotidiennes du 8 janvier au 25 janvier 1709. Et elles sont à la fois données en degrés Fahrenheit et en degrés Celsius.

Ce tableau a pu être mis en forme grâce à Joseph-François-Ignace de Labat Savignac qui fut conseiller au Parlement de Bordeaux et qui dressa jour après jour de 1708 à 1720 un journal dans lequel il décrit les événements de sa vie. Ce tableau a été produit parce qu’il permet de comprendre l’ampleur du froid exceptionnel qui a touché Bordeaux en janvier 1709. Toutefois il faut noter que d’après les standards de mesure actuel le thermomètre de l’époque n’était pas assez performant, les températures retranscrites sont donc à prendre avec plus ou moins un degrés

Le document b est un registre paroissial de Le Mercier, curé d’Ezy-sur-Eure sur l’hiver 1709 en Normandie

Normalement les registres devaient consigner que les baptêmes, les mariages et les décès par les curés cependant il va faire ce témoignage par sa propre initiative parce qu’il considère ce qui se passe comme important et veut donc consigner ce fait. C’est aussi le cas d’autres curés et c’est grâce a leur annotations dans les registres paroissiaux qu’il nous ait possible de comprendre les conséquences désastreuses du "grand hyver" sur les populations.

Ce document est donc un témoignage vécut par l’abbé Le Mercier mais qui le raconte bien après les faits. Il faut toutefois faire attention car Le Mercier sous le choque de l’événement a put avoir tendance à amplifier la réalité

Le grand « hyver » de 1709 arrive en plein milieu de la guerre de succession d’Espagne qui se poursuit depuis 1701.

A sa mort le 1er novembre 1700, Charles II d’Espagne,  sans descendance, désigna le petit fils de Louis XIV comme successeur, déclenchant une coalition européenne montée par les Habsbourg avec l’Autriche, la Prusse, la Grande-Bretagne. Le Duché de Savoie, les Provinces-Unies, et cetera qui craignent l’hégémonie française.

Face à une grande intransigeance des ennemies à accorder la paix le Roi et le secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères rédigent un texte, à l’attention de tous les sujets, expliquant la situation critique, appelant à l’unité nationale et à tenir jusqu’à obtenir une paix acceptable.

Le document C est donc une partie de l’appel de Louis XIV à ses sujets qui provient du Journal de la cour de Louis XIV de Marquis de Dangeau qui est un militaire, diplomate et mémorialiste français connu surtout pour son Journal où il décrit la vie quotidiennement à la cour de Versailles de 1684 à 1720 et c’est dans ce journal qu’il glisse l’appel que Jean-Baptiste Colbert a rédigé au nom du roi

On peut donc se demander pourquoi malgré les conséquences de l’hiver 1709 Louis XIV va appeler ses sujets à l’unité nationale et à tenir jusqu’à obtenir une paix acceptable lors de la guerre de succession d’Espagne ?

Après avoir expliqué l’hiver de 1709 et ses conséquences nous nous intéresseront à l’appel de Louis XIV et ses raisons.

1ERE PARTIE :

Tout d’abord l’hiver qu’on croyait terminé après 3 vagues de froid qui ont commencé en octobre 1708 va éclater dans toute sa rigueur lors de la 4ème vague de froid c’est celle qui fait le « grand hyver »

Elle va toucher toute le France et c’est la plus meurtrière,sur le plan humain animal et végétal.

Comme il est dit dans le document b « la veille du 6 janvier il plut » en effet du 3 janvier jusqu’à la soirée du 5 janvier il pleuvait sur presque toute le France

Ensuite dans la soirée du 5 la pluie se transforme brutalement en neige et un vent cuisant commence à souffler : les sols, détrempés par la pluie, les chemins boueux se figent et rapidement en moins de 3h le gel prend brusquement c’est pourquoi il n’y a pas de transition entre la pluie et la gelée dans le texte à la ligne 1.

Donc lors de la nuit du 6 janvier 1709 par un vent de Nord-Est la France a connu une chute brutale de température de l’ordre d’une vingtaine de degrés.

Après on nous dit dans le texte que la gelée « continua de plus en plus jusques au 28 du mois »

Effectivement le froid conquérant s’installe durablement on voit par exemple que la vague de froid dans le document a dure du 8 janvier jusqu’au 25 soit 20 jours consécutifs à Bordeaux

Après dans le texte il nous ait dit à la Ligne 2 et 3 en nous parlant de la gelée « qu’il n’était point d’homme par terre qui en eut vu une semblable ni entendu parler ni lu dans l’histoire » on peut donc se demander légitiment si cette affirmation n’est pas exagérée et que le curé d’Ezy n’a juste pas été frappé par la violence du froid. Cependant on

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