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Résister par les arts et la littérature.

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Par   •  27 Novembre 2016  •  Étude de cas  •  1 395 Mots (6 Pages)  •  806 Vues

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Résister par les arts et la littérature

Lors de la 2e guerre mondiale, la résistance à l’oubli était liée à l’impérieuse nécessité de « faire savoir » aux autres la dureté des conditions de vie, d’entretenir la mémoire des artistes tandis que la résistance à l’angoisse des souvenirs et des traumatismes était souvent déclenchée par la culpabilité d’avoir survécu. Cette résistance revêtait différentes formes : la résistance active, illégale, qui correspondait à la lutte armée, à la réalisation de faux-passeports, etc ; la résistance passive, désobéissance civile, qui voulait dire rester dans la légalité mais refuser de collaborer avec l'occupant ; et pour les victimes, la résistance à la torture voire à la mort bientôt prévue. Ainsi, on distingue deux types de personnes : les artistes ayant créé des œuvres engagées ainsi que les gens s’appuyant sur celles-ci pour trouver un regain de courage afin de protester et survivre.

Les dessins créés dans les camps de concentration n’avaient pas pour but premier d’être esthétiques. Ils étaient considérés comme des « armes de guerre » et visaient premièrement à témoigner ainsi qu’à encourager. De nos jours, nous avons retrouvé plus de 30 000 dessins et croquis dans les anciens camps de concentration nazis. Ces dessins sont tous d’une très grande variété. En effet, ceux-ci ont été réalisés par des hommes étant artistes professionnels ou encore amateurs. Ce sont des témoignages visuels et réalistes de la vie quotidienne et de la déshumanisation dans les camps. Christophe Cognet, réalisateur ayant créé le film Parce que j’étais peintre , dit lui-même : « La nécessité de dessiner, c’est combattre les camps dans leur essence même qui est précisément d’avoir été conçus pour être irreprésentables et provoquer la faillite de toute représentation de l’intérieur. Ces œuvres constituent ainsi l’un des plus hauts faits de résistance : elles sont la trace, la preuve, du combat essentiel que mènent les hommes pour produire des images dignes d’eux-mêmes »

France Hamelin est un exemple d’artistes correspondant à ce type d’œuvres. Elle naît le 14 juillet 1918 et grandit dans le Lot-et-Garonne avant de s’installer, en compagnie de sa famille, à Paris. En 1939, elle commence des études supérieures d’art et de philosophie à Bordeaux. De retour à Paris, elle est témoin de la rafle du Vélodrome d’Hiver en juillet 1942 et décide d’entrer en contact avec des résistants. Elle rencontre ainsi Julien Hamelin, son futur mari. Le couple participe à plusieurs actions clandestines mais il est arrêté en août 1943 par les Brigades spéciales de la Police française. France est séparée de Julien : elle est internée à la Préfecture de Police, au Dépôt, à la prison de La Petite Roquette puis au camp des Tourelles. Elle dessine la vie quotidienne des femmes détenues au crayon et au fusain sur des feuilles volantes. Elle parvient à s’évader en mai de l’hôpital Tenon où elle a été transférée car elle était enceinte. En avril 1945, elle retrouve Julien, rescapé de Buchenwald. France, devenue mère de 5 enfants, enseigne tout en restant une militante contre la guerre du Vietnam et celle d’Algérie. Dans les années 1980, France Hamelin publie deux livres, Les crayons de couleur et Femmes de la nuit. Les tableaux de France Hamelin font l'objet d’expositions dans plusieurs pays. France Hamelin meurt en 2007.

France Hamelin réalise le portrait de camarades détenues avec elle. Le cadrage en gros plan souligne les traits marqués du visage. Le titre exprime toute l'empathie de France Hamelin envers cette femme qui a perdu son mari, alors qu'elle-même s'inquiète pour le sort de son compagnon.

Le façonnage d’objets dans les camps relevait également d’une pratique artistique et d’un acte de résistance : les matériaux étaient en général volés dans les ateliers. L’objet taillé était souvent utilitaire : cuillère, couteau… Le déporté voulait ainsi conserver un peu de dignité et posséder quelques affaires personnelles.

Pierre Provost fut un graveur de talent d’avant-guerre qui devint un résistant. Il fut arrêté en juillet 1943 et arriva à Buchenwald comme détenu politique en janvier 1944. Il y grava quelques objets et quelques médailles, ce qui était son métier, avec l’aide de certains détenus. Il créa près de 50 gravures et objets en plastique qui sont un témoignage sur la vie des détenus

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