Qu'est-ce qu'un état totalitaire ?

Qu’est ce qu’un Etat totalitaire

Le concept de totalitarisme est d’abord utilisé par la gauche antifasciste italienne pour dénoncer le régime dès le début des années 20, puis il est repris pas Mussolini pour qualifier et glorifier sa politique. Le terme semble aujourd'hui être tant rentré dans l’usage commun, que sa signification se perd, notamment par son utilisation à des fins de stigmatisation ou d’instrumentalisation d’un discours politique.

Le terme est majoritairement utilisé pour désigner les régimes qui se mettent en place en Europe dans l’entre 2 guerres : le régime communiste (1922), le régime nazi en 1933 et, à certains égards, le régime mussolinien (1922).

L’Etat totalitaire se singularise/ se démarque de tous les types de régimes jusqu’alors instauré. En effet, il prétend à un contrôle complet et permanent de la société, et un encerclement étroit des individus dans le but de créer une communauté nouvelle, un “tout”. Cet état doit servir une idéologie propre à chaque régime, qui est en fait l’essence du système totalitaire.

Nombreux historiens se sont interrogés sur l'État totalitaire, ont souligné leurs particularités, explicité leur fonctionnement étatique, mais on également remis en cause leur comparaison et plus fondamentalement le caractère totalitaire de ces états.

Qu’est ce qui différencie un régime totalitaire des autres régimes autoritaires? Qu’est-ce qui fait la singularité de l’Etat totalitaire et qui le différencie des autres formes de régimes autoritaires ?

Nous analyserons dans un premier temps les origines de l’Etat totalitaire (idéologie et arrivée au pouvoir), puis nous verrons en quoi son fonctionnement le distingue des autres régimes. Enfin, nous verrons les limites d’une comparaison fréquentes des régimes et de la notion de totalitaire.

I. Une idéologie à l’origine du totalitarisme A) Les lois de mouvement

Dans son ouvrage Les Origines du totalitarisme, Hannah Arendt analyse le système totalitaire, et notamment l’idéologie qui fonde ces régimes.

Pour Hannah Arendt : Totalitarisme relève moins d’une idéologie que d’un mouvement révolutionnaire “révolution permanente”. Ce mouvement est illustré par les lois de mouvements.

mais les régimes totalitaires =/= tyrannie arbitraire est pas sans lois

Les régimes communistes et nazi répondent tous deux à une idéologie de mouvement, selon des Lois dites naturelles, lois de la Nature pour le nazisme (darwinisme et hiérarchie des races = lutte des races inéluctable, domination de la race aryenne), et de l’Histoire pour le communisme (marxisme-léninisme : lutte des classes, révolution

pour abolition classes). La Nature et l’Histoire sont des divinités, sources de lois permanentes et éternelles.

Ces Lois sont des lois suprêmes qui dictent le cours des choses elles sont en mouvement et le but du totalitarisme est de “servir” ces lois. Ces lois entendent instaurer la Justice sur terre. Ces lois sont la source de la légitimité totalitaire.

Ces lois permettent de légaliser l’utilisation de la terreur : elle permet de stabiliser les hommes afin de permettre au Lois naturelles de se réaliser, et permet même d”accélérer leur mouvement puisqu’elle élimine tout potentiel obstacle.

Hannah Arendt défend donc l’idée que les régimes totalitaires contrairement aux régimes tyranniques, ne sont pas dépourvus de législation, ils bravent les lois positives mais répondent à des lois suprêmes.

Ces lois sont directement appliquées, de manière très rationnelle sans inquiétude pour la conduite humaine, et surtout sans traduction en normes de Bien et de Mal.

Ces lois sont censées transformer l’homme qui doit entièrement se soumettre à ces lois, et soumettre le monde entier à ces lois.

Par la création d’“Un homme” les régimes entendent supprimer tout espace entre les hommes et la société en les encerclant de très près et en contrôlant chaque aspect de leur vie privée, tout en les isolant les uns des autres afin de leur nier toute capacités de réflexion et d’action. forger des hommes capables d’être bourreaux et victimes, toujours en obéissant à ces lois.

B) Le rapport à la réalité

Le rapport à la réalité dans ces régimes est évidemment altéré.

L’idéologie ne se réfère pas à la réalité afin d’en éloigner l’homme, afin qu’il ne puisse plus distinguer le vrai du faux, et le réel de la fiction : Hannah Arendt dit que l’homme totalitaire est un homme qui ne réfléchit pas, n’a pas de conviction.L’éducation totalitaire a pour but cet absence de conviction, de pensée personnelles.

Les idéologies arrivent à rendre compte des contradiction et faits comme cohérent par processus dialectique. Puisqu’elles s’émancipent de la réalité : rien de nouveau, elles sont statiques. La propagande leur permet d'éloigner de la réalité, changent la réalité en fonction de leurs convictions.

C’est pour cette raison que Raymond Aron qualifie le régime communiste d’”idéocratie”, puisqu’il évoque son idéologie et prétend s’y conformer. Il semblerait que croire à une idée fausse suffirait à la rendre vraie, surtout si elle provient d’une idéologie : les citoyens ne croient pas à l’existence des classes, donc elles n’existent pas. Ainsi, le régime soviétique élabore 3 constitutions, il s’efforce de devenir constitutionnel mais n’a jamais respecté ces constitution notamment celle de 1936 (plus question de classes ennemies, plus de discrimination entre villes et campagnes, pouvoir appartient aux 2 chambres élues,...)

Les idéologies deviennent des armes quand elles sont déployées à l’extrême et intègre un processus de logique => “raisonnement froid comme de la glace”, force de la logique : les hommes ne veulent pas se contredire, remettre en question quelque chose qu’il aurait dit et donc préfère suivre la logique sans considération pour le réel.

Racine du terme “idéologie” = approche scientifique et résultats philosophique, logique d’une idée. On a donc bien ce processus de rationalisation afin de répondre à une logique. La “force irrésistible” de la logique entraîne les hommes dans des extrêmes, osent pas se contredire.

II. Le fonctionnement d’un Etat totalitaire

A) Le rôle des masses

Les masses ont un rôle primordial

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