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Les mémoires De La Seconde Guerre Mondiale En France

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Par   •  17 Octobre 2014  •  1 594 Mots (7 Pages)  •  1 206 Vues

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I. Dès 1945, des mémoires rivales émergent dans une France traumatisée. Cette guerre des mémoires se clôt avec la victoire du résistancialisme.

A. Le mythe d’une France unanimement résistante.

La seconde guerre mondiale a marqué un tournant important dans l’Histoire de la France. Au sortir du conflit et de la capitulation allemande le 8 mai 1945, la France est totalement divisée. Ainsi, au lendemain de la guerre, la priorité est donnée à la reconstruction politique et économique du pays. Cette période voit l’émergence d’un conflit politique de mémoire à la recherche du pouvoir entre gaullistes et communistes.

En effet, dès 1947, dans le contexte du début de la Guerre Froide, les mémoires entrent en conflit. D’un côté, le Parti Communiste Français (PCF), premier parti de France, est crédité de 25% des voix et prétend au pouvoir. Il ressuscite ses héros morts pour la France et se présente comme le « parti des 75.000 fusillés ». De l’autre côté, les gaullistes construisent leur mémoire autour de la personne du général, de sa gestuelle (V de la victoire, uniforme militaire) et de ses actes forts (appel du 18 juin 1940, défilé sur les Champs-Elysées après la libération de Paris). La mémoire gaulliste privilégie la dimension militaire de la Résistance.

Ainsi, la mémoire de la Résistance se partage entre les différents courants et sensibilités qui s’y sont exprimés. Mais qu’elle soit gaulliste ou communiste, elle célèbre la même France combattante, unie contre l’occupant nazi et ses complices français. Les forces de la Résistance, unies dans le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française), s’accordent donc sur la nécessité de pacifier le pays et de faire oublier la défaite de 1940 et l’existence du régime de Vichy une fois ses principaux responsables condamnés. En effet, entre 1940 et 1944, c’est environ 120.000 français qui accompagnaient l’effort de guerre ou de propagande du régime de Vichy et de l’Allemagne nazie. Ceci donne lieu à l’épuration, mené par De Gaulle, qui est à l’origine d’un conflit mémoriel durable, faisant 9000 morts auxquels s’ajoutent plus de 700 exécutions « légales ».

B. Des mémoires refoulées/sélectives

De Gaulle impose le souvenir de la France résistante et de la continuité républicaine. Il nie la légitimité du gouvernement de Vichy et affirme que les années 1940-1944 n’ont été qu’une parenthèse qu’il est urgent de refermer. Il restaure tout d’abord l’autorité de l’Etat en s’emparant de l’administration et en y plaçant des hommes surs (J. Chaban-Demas). Il entend ainsi éviter la révolution et la guerre civile.

La mémoire résistante s’organise alors offrant des héros au cinéma comme dans la « Bataille du rail » de René Clément (1946).

Ainsi, le discours officiel, la littérature, le cinéma glorifient les résistants et ne s’intéressent pas aux soldats vaincus de 1939, aux déportés et aux victimes de la Shoah. De nombreux monuments tel que le Mont-Valérien sont érigés à la gloire des résistants. Des stations du métro parisien sont rebaptisées pour rappeler le souvenir de Jacques Bonsergent, Guy Moquet etc… C’est le consensus « résistancialiste ».

C. Une mémoire plurielle et conflictuelle.

Malgré l’action résistancialiste, la mémoire de ces années noires est plurielle et conflictuelle. L’objectif du gouvernement est de faire taire la diversité des mémoires.

A cette période, la division des mémoires se fait ressentir avec la multiplication des associations suite au retour des déportés qui ont survécu. La mémoire juive est présente mais est occultée puisqu’elle se heurte à une société peu réceptive à l’évocation de ses souffrances.

En ce qui concerne les résistants, ils se rassemblent dans des associations différentes au gré de leurs affinités politiques.

Les anciens combattants et prisonniers de guerre, eux, mettent surtout en avant leurs revendications matérielles.

Ainsi, les différents témoignages empêchent la formation d’une mémoire unitaire.

Avec les deux grandes lois d’amnistie qui, en 1951 et en 1953, libèrent la plupart des personnes encore détenues depuis la guerre, la stratégie unitaire est conservée sous la IVème République. Cette dernière a ainsi souvent choisi de faire taire les sujets qui fâchent comme en 1956, lorsque la censure frappe le film « Nuit et Brouillard » d’Alain Resnais, documentaire consacré à l’univers concentrationnaire nazi. Cela amorce néanmoins un réveil des mémoires.

II. S’opère alors un retour des mémoires refoulées, de plus en nombreuses et émiettées, grâce au cinéma et au travail des historiens (1969-1980).

A. Une politique mémorielle contestée.

Dans les années 1960, le général De Gaulle encourage la diffusion d’une mémoire sélective de la guerre qui évacue le souvenir de Vichy et de la collaboration. La résistance héroïque est sacralisée davantage avec le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964.

Mais, avec son retrait de la vie politique en 1969, la situation change. Les successeurs du général de Gaulle éprouvent des difficultés à justifier les choix de leur politique mémorielle. Une nouvelle lecture des

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