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Le travail de l'historien face aux mémoires de la seconde guerre mondile

Dissertation : Le travail de l'historien face aux mémoires de la seconde guerre mondile. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2019  •  Dissertation  •  1 376 Mots (6 Pages)  •  679 Vues

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Les atrocités de la guerre restent jusqu’aujourd’hui dans la mémoire des français. En 1994 , Henri Rousso résume avec la formule “Vichy un passé qui ne passe pas” la difficulté que rencontre l’Etat Français à reconnaître son implication dans la collaboration avec les Nazis et dans la déportation des juifs pendant la 2GM. Cela est dû au fait que l’Histoire et la mémoire ne sont pas de même nature et peuvent se compléter ou bien s’opposer. Il est donc intéressant de faire l’histoire des mémoires de la 2GM à fin de voir qu’il peut y avoir plusieurs désaccords entre l’Histoire: parfois la mémoire s’oppose à des vérités historiques. La mémoire, qui sont les souvenir d'événements qui ont bouleversé le passé d’une société, est très subjective. Elle peut souvent souvent conflictuelle: les différents groupes qui ont vécu des événements douloureux se font leur propre construction du passé et ces différentes visions peuvent s’opposer. Ces groupes cherchent une reconnaissance dans le présent de leur vision des événements. L’Histoire est la science humaine qui vise à reconstituer et expliquer le passé de la manière la plus objective possible. Mémoire et Histoire traitent le passé mais ont des objectifs différents. Nous nous demandons donc si le travail de l’historien doit être indépendant des mémoires. Pour cela nous analyserons tout d’abord les mémoires d’après-guerre, ensuite le réveil des mémoires à partir des années 1970 et finalement le devoir de mémoire tout en relationnant ces trois parties avec l’Histoire afin de répondre à la problématique.

Suite à la Seconde Guerre mondiale la France la france se voit désunie et affaiblie. Elle a subie de nombreuses pertes humaines et de nombreux dégâts matériels. L'épuration sauvage provoque la mort de 9 000 personnes et de nombreuses femmes sont tondues. L’épuration légale entreprend 160000 procès et aboutit à 50000 condamnations dont 7000 à la peine capitale. Sur ces condamnations à mort 767 ont réellement eut lieu. Face à cette situation, l'objectif au lendemain de la guerre est de mettre en avant l’unité du pays dans son combat contre l’occupation allemande. Ils veulent minimiser la responsabilité de la France et des français dans le régime de Vichy, que de Gaulle considère comme “nul et non avenu”. Le “mythe résistancialiste” (terme utilisé par l’historien Henri Rousso pour décrire la lecture héroïque d’une France qui aurait été totalement combattante) se développe et prend grande ampleur avec l’arrivée de de Gaulle au pouvoir en 1958. Des commémorations de la Résistance se multiplient et le mémorial de la FRance combattante est inauguré au Mont-Valérien en 1960.

Derrière le mythe résistancialiste, et malgré la volonté d’union de la FRance on observe des divisions. Les communistes ne veulent pas laisser aux seuls gaullistes la glorification de la Résistance. Dans un contexte de début de guerre froide les communistes souhaitent entretenir le prestige dont ils jouissent auprès de la population grâce à leur parti. Ils commémorent les résistants communistes comme Guy Môquet.

Les mémoires se divisent aussi sur l’interprétation de la collaboration et du rôle joué par Pétain et le régime de Vichy. Après de nombreux débats des lois d’amnistie sont votées en 1951 et 1953 pour les condamnés de l’épuration. Les détenus sont libérés. Dans Histoire de Vichy, Robert Aron défend la théorie du “glaive et du bouclier” selon laquelle Pétain aurait ét´le bouclier de la France et l’aurait protégée des nazis alors que de Gaulle aurait été le glaive, la partie visible de la Résistance.

Les résistants se regroupent dans de différentes associations qui se créent en fonction des sensibilités politiques.

Beaucoup de victimes de la Seconde Guerre mondiale sont oubliées au lendemain du conflit. Les prisonniers de guerre, Symboles de la défaite de 1940, ont été discrets et peu écoutés après la Libération, tout comme les juifs. Leur retour des camps allemands provoque de l’émotion, mais la société française est peu réceptive au souvenir de la Shoah et beaucoup d’entre eux restent très discrets sur cela.  Incompris par la société français, ils sont confondus dans la mémoire de la déportation. Enfin, le génocide des Tziganes, ainsi que celui des homosexuels et d’autres minorités, est totalement occulté.

Il faut attendre la fin des années 1960 et surtout les années 1970 pour assister à un retour des mémoires et voir se briser le mythe résistancialiste. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution. Le parti communiste décline lors des élections et perd de son prestige, le general de Gaulle meurt en 1970 et les nouvelles générations n’ont pas vécu le conflit. Elles ne sont pas prisonnières de cette volonté de glorifier le rôle des français pendant la guerre.

En 1971 Marcel Ophuls, dans “Le Chagrin et la Pitié” montre le quotidien des français à Clermont-ferrand pendant la guerre. Il montre que la résistance était minoritaire et que la majorité de la population, quand elle n’était pas pétainiste, était très passive face au régime de Vichy.  L’historien américain Robert Paxton publie en 1972 l’ouvrage “La France de Vichy” à partir d’un travail sur les archives allemands. Il montre la complicité du régime de Vichy dans la déportation de juifs français et prouve que les déportations ont été effectués à l’initiative de la France.

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