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L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale

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Par   •  26 Octobre 2019  •  Dissertation  •  916 Mots (4 Pages)  •  755 Vues

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Étude critique de document d'histoire

L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

        A partir des années 1970, le contexte des mentalités françaises change : il devient propice au retour de la mémoire et à la fin de l'amnésie engendrée par le mythe résistancialiste. Le travail des historiens, qui sont des professionnels du passé, sur les archives permet la révélation, puis la reconnaissance d'une mémoire commune de la Seconde Guerre mondiale. La mémoire est la faculté humaine de conserver et de rappeler des faits et des états passés. Elle installe le souvenir dans l'affectif, voire dans le mythe. Elle est sans cesse en évolution et peut faire l'objet de longues latences, de revitalisation, et d'une exaltation. Avec l'aide d'extraits de l'avant-propos de l'ouvrage de Robert Paxton La France de Vichy 1940-1944 paru pour la première fois en 1973 (réédité en 1999) et d'extraits du discours de Lionel Jospin prononcé lors de la cérémonie de commémoration de la rafle du Vel'd'Hiv en 1997, nous verrons le reflet de l'évolution des mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans la France des années 1970 aux années 1990, ainsi que le rôle qu'ont joué les historiens dans les transformations des mémoires de ce conflit.

        Au début des années 1970, l'épanouissement d'un nouveau contexte mémoriel voit le jour. Le pouvoir politique diminue sa pression sur les mémoires de la Seconde Guerre mondiale.

        L'historien favorise par ses enquêtes le retour du passé refoulé et revitalise la mémoire de la Shoah. L'américain Robert Paxton publie La France de Vichy en 1973 où il démontre que les français ont activement collaboré avec les allemands durant la guerre. Dans son avant-propos, Paxton nous explique de quelle manière s'était passée sa recherche d'archives pour entamer sa thèse d'histoire sur la France de Vichy. Il ne put avoir accès aux archives françaises et dut utiliser celles des allemands car « Les blessures de l'Occupation étaient encore si douloureuses », donc à cause du mythe résistantialiste qui s'est créé afin d'oublier la participation des français dans les horreurs de la Shoah. L'historien Henry Rousso parle de « résistancialisme » pour définir la vison d'une France unanimement résistante après la Libération. En 1987, Rousso publie son livre Le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours dans une France divisée par les négationnistes et les « repentis », sa thèse allait à l'encontre de l'opinion publique étant donné de les négationnistes été en plus grand nombre. Lors de la cérémonie de commémoration de la rafle du Vel'd'Hiv en 1997, Lionel Jospin prononce un discours faisant acte de repentance, il qualifie les événement du 16 et 17 juillet 1942 d' « infamie ». Il déclare aussi l'ouverture du procès de Maurice Papon à Bordeaux. Par la phrase « puisse ce procès être, pour notre société, un temps de mémoire », Lionel Jospin souhaite que la France se souvienne, prenne ses responsabilités et se repente. Ainsi, il annonce qu'il souhaite modifier la loi sur les archives de l'époque afin de faciliter le travail des historiens.

        Depuis les années 1970, les historiens participent à affaiblir le mythe résistancialiste. Les plaies de la Seconde Guerre mondiale s'ouvrent à nouveau.

La nouvelle historiographie écrit une histoire plus nuancée et l'historien recherche donc la vérité pour comprendre l'attitude des français. L'historien Robert Paxton prouve que les français ont activement collaboré et même au delà des attentes de l'occupant allemand. Lorsqu'il dit « J'ai tout de même réussi à trouver des archives sur la question, celles des Allemands », Paxton montre que l’État français garde ses archives sous clés afin de ne pas révéler leur implication dans Shoah et donc de garder le mythe résistancialiste intact. En 1971, Marcel Ophüls réalise Le Chagrin et la Pitié, une œuvre cinématographique qui participe à la déshéroïsation des français et met en lumière la lâcheté de la France. Entre les années 1980 et 1990, une œuvre judiciaire participe à la condamnation d'allemands et des français coupables de crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale, par ces actions, la France reconnaît son implication dans les horreurs de la guerre. Dans son discours, Lionel Jospin annonce le début du procès de Maurice Papon, un haut fonctionnaire et un homme politique français qui est accusé de crime contre l'humanité. Durant ce procès, des historiens ont été appelés comme témoins, ce qui en font des acteurs majeurs du procès. A partir des années 1980, le rôle social de l'historien s'affirme et il participe à créer une nouvelle approche de la Shoah. Leurs travaux influencent également le monde politique, par exemple, en 1995, lors de la commémoration de la rafle du Vel'd'Hiv, le président de la République Jacques Chirac reconnaît pour la première fois publiquement et officiellement la responsabilité de la France dans la Shoah. En faisant cela, une grande culpabilité traverse la société française et une aire de repentance s'installe.

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