L'antisémitisme d'Hitler

Peu de temps après son arrivée au pouvoir, Hitler fait de l'antisémitisme un thème majeur de sa propagande, résolu à fonder la puissance du peuple allemand sur la supériorité de la race aryenne. Le recours à des pseudosciences (généalogie, darwinisme social) inspire la définition d'un Juif pour les nazis. Comment le passage à l'acte d'exterminer a-t-il été possible?

Ce sont les difficultés militaires sur le front Est qui ont rendu possible l'idée d'exterminer les Juifs (ils doivent payer la défaite allemande). Pour camoufler cette réalité meurtrière, les nazis utilisent un vocabulaire spécifique. Ce langage codé témoigne de l'inversion des valeurs, puisqu'on change l'usage usuel des mots.

Dès mi-1941, le processus d'extermination est en cours. Quatre centres de mise à mort sont installés, fin 1941-début 1942 sur le territoire de la Pologne d'avant 1939 : Cheimno, Beizec, Sobibor et Treblinka (la Pologne possédait les dus grosses communautés juives ; elle disposait d'un bon réseau de chemins de fer pour acheminer les déportés vers les camps et elle constituait un pivot géopolitique de la campagne à l'Est).

La conférence de Wannsee met en place les rouages de la phase finale de l'extermination. Pour plus d'efficacité, l'entreprise d'extermination fut menée à grande échelle avec les procèdes techniques les plus modernes (pas de sang et des responsabilités diluées) méthodes de gazage - sélection - éloignement de la victime et du bourreau -rôle des chemins de fer, cet instrument de déportation - qui débouchaient sur le meurtre de masse anonyme dans les chambres à gaz. Le four crématoire effaçait toute trace. Primo Levi pose la question de la dignité et de la dégradation possible de l'homme.

Les écrivains, les historiens, qui s'efforcent de comprendre comment ce "passage à l'acte"a été possible (par la conjugaison de deux logiques, celle du racisme intégral et celle de la froide technique industrielle, dans le contexte de difficultés militaires), s'interrogent également sur les raisons du silence de tous ceux qui savaient ce qui se perpétrait dans les camps d'extermination (gouvernements alliés, administrations, Église, Croix-Rouge) : pourquoi n'ont-ils pas dénoncé le génocide et fait tout pour l'empêcher? Au refus de croire a l'incroyable s'est ajoutée la priorité donnée à l'action militaire contre la puissance nazie : la libération des camps de concentration en 1945 n'était pas un but de guerre pour les Alliés

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