La Guerre Froide
Rapports de Stage : La Guerre Froide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kdee • 10 Juin 2013 • 2 415 Mots (10 Pages) • 873 Vues
La guerre froide (1947-1991)
Corrigé
Introduction
Très rapidement, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'alliance entre les vainqueurs est rompue et les deux blocs militaires et idéologiques se constituent autour d'une part des États-Unis et d'autre part de l'Union soviétique. Dorénavant, les relations internationales vont se concevoir dans une logique bipolaire, les autres pays devant choisir un camp. Paradoxalement, c'est quand les relations entre les deux Grands évoluent vers moins de tensions que chaque Grand commence à être contesté dans son camp ; mais dans quelle mesure ces contestations remettent-elles en cause la logique bipolaire née au début de la guerre froide ? Passe-t-on alors à une logique multipolaire ? Dans une première partie, nous analyserons la mise en place du monde bipolaire de l'après-guerre, puis nous nous intéresserons à la contestation de cette logique et, enfin, nous verrons comment le monde est passé de la bipolarité à l'unipolarité.
I. La mise en place des blocs et de la logique bipolaire (1947-1953)
1. Aux sources de la bipolarisation : une incompréhension croissante
En février 1945, la grande alliance avait semblé sortir renforcée de la conférence de Yalta. Américains et Britanniques avaient accepté les acquisitions territoriales de l'Union soviétique même si ces acquisitions étaient en contradiction avec les buts de guerre que s'étaient fixés de concert les Alliés. En échange, l'Union soviétique s'était engagée à organiser des élections libres dans les pays libérés par elle. Mais à la conférence de Potsdam qui se tient juste après la capitulation allemande, la tension devient déjà plus perceptible en raison du refus de Staline d'organiser des élections libres en Pologne. C'est le début d'une incompréhension croissante qui éclate au grand jour en 1947.
2. 1947 : l'année charnière
En 1947, le président américain Truman annonce son intention d'endiguer l'expansion soviétique en Europe. C'est la doctrine du « containment ». Concrètement, la doctrine Truman se traduit par la proposition d'aide économique aux pays d'Europe qui « veulent rester libres » : c'est le plan Marshall. L'objectif est clair : aider l'Europe à se relever économiquement pour empêcher la progression de l'influence communiste sur le terreau de la misère. Seize pays d'Europe occidentale acceptent le plan Marshall, mais Staline le refuse pour l'Union soviétique et contraint les démocraties populaires à faire de même.
Staline réagit par un renforcement de son contrôle sur les démocraties populaires et constitue le Kominform, qui réunit l'ensemble des partis communistes des démocraties populaires au pouvoir ou en passe de l'être, mais aussi les puissants PC italien et français. À l'occasion de la conférence constitutive du Kominform, qui se tient à Varsovie, le dirigeant soviétique Jdanov exprime la doctrine soviétique de la guerre froide, réponse à la doctrine Truman : le monde est divisé en deux camps, « un camp anti-impérialiste et démocratique », celui de l'Union soviétique, et un « camp impérialiste et anti-démocratique », celui des États-Unis.
3. L'Europe divisée en deux
Le coup de Prague en février 1948, au cours duquel le Parti communiste tchèque prend le pouvoir en éliminant ses adversaires politiques, est l'événement qui décide les Occidentaux à faire de l'Allemagne un bastion de la lutte contre l'expansion soviétique. En violation des accords de Yalta, les Occidentaux unifient leurs zones d'occupation et y mettent en place une nouvelle monnaie. En juin 1948, Staline réagit en décrétant le blocus des accès routiers et ferroviaires de Berlin : il s'agit de contraindre les Occidentaux à quitter leurs secteurs d'occupation. Les Américains réagissent en mettant en place un pont aérien pour ravitailler la ville et menacent d'utiliser la force si les Soviétiques s'opposent à la libre circulation dans les couloirs aériens. À ce moment-là, la menace est efficace car les Soviétiques ne disposent pas encore de la bombe atomique. Et au bout d'un an, en 1949, Staline recule et lève le blocus.
La conséquence de la crise de Berlin est l'accélération de la division de l'Europe, division dont l'Allemagne devient le symbole puisqu'en 1949 les Occidentaux fondent la RFA et les Soviétiques la RDA. Berlin conserve son statut de ville occupée.
Les Américains organisent politiquement leurs alliés européens en créant l'OTAN, pacte militaire qui a pour but, en mettant toutes les armées européennes sous commandement américain, de résister à une éventuelle attaque soviétique.
4. L'achèvement des blocs
En 1949, l'Asie devient un champ d'affrontement des deux Grands. En effet, les communistes chinois prennent le pouvoir. Du coup, les États-Unis perdent un allié de poids dans la région. Les Chinois rejoignent le bloc soviétique. Dans le même temps, en Indochine, les communistes vietnamiens sont en guerre contre la présence française. L'Asie est déstabilisée. La stratégie du containment connaît alors un sérieux revers. C'est pourquoi, en 1950, les États-Unis n'hésitent pas à entrer en guerre contre la Corée du Nord lorsque celle-ci, soutenue militairement par la Chine, attaque la Corée du Sud. La guerre, très meurtrière, dure trois ans. En 1953, un armistice est signé, qui sanctionne un retour au statu quo ante. Cette fois, la stratégie de containment a été un succès. La guerre de Corée pousse les États-Unis à signer une série de pactes afin d'encercler la puissance soviétique. En 1951, c'est le pacte de San Francisco entre les États-Unis et le Japon ; en 1954, l'OTASE avec les pays de l'Asie du Sud-Est, puis le Pacte de Bagdad avec les pays du Proche-Orient.
La constitution des blocs s'accompagne d'une course aux armements entre les deux Grands. Dès 1949, les Soviétiques possèdent l'arme nucléaire. Et en 1953, quelques mois seulement après les États-Unis, ils possèdent la bombe à hydrogène. Les deux superpuissances sont désormais dans une situation de parité nucléaire. D'autant que toutes deux disposent également des vecteurs nécessaires
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