ONU Depuis 1989

Un nouvel ordre mondial unilatéral ou multilatéral?

)Le rôle de l'ONU

1.Une fondation de 1945 et un développement dans le contexte de la GF

En 1945, la Charte de San Francisco fonde l'ONU. Les grands vainqueurs de la 2e GM veulent garantir la paix dans le monde. La création d'un Conseil de Sécurité dont 5 membres sur 11 sont permanents et disposent d'un droit de véto, permet un contrôle des principales puissances mondiales sur l'institution tout en garantissant l'effectivité et l'application des mesures décidées.

En 1948 est adoptée la DUDH qui étend à l'échelle de l'humanité des principes édictés lors de la Révolution française et défendus par les Alliés dans leur lutte contre l'Allemagne nazie. Mais le respect de ces principes va rester lettre morte lors de la GF.

Le contexte de la GF aboutit à un blocage du fonctionnement de l'ONU car les EU et l'URSS sont des membres permanents et ont des intérêts antagonistes. L'URSS pratique la politique de la chaise vide après 1949 ce qui permet aux EU d'obtenir le soutien de l'ONU et l'envoi des troupes de l'ONU en Corée. De plus, il y a eu un usage très fréquent du droit de veto: 118 fois pour l'URSS, 67 fois pour les EU.

2.Une institution de plus en plus mondiale

Lors de sa création en 1945, l'ONU comprend 51 membres fondateurs. A partir des années 1960, l'ONU devient une véritable organisation mondiale avec l'entrée des nouveaux Etats issus de la décolonisation. En 1961, elle dépasse 100 Etats membres.L'ONU devient une tribune pour les revendications des Etats du TM face aux pays riches. Chaque événement de la GF est marqué par l'entrée historique d'Etats à l'ONU. La dislocation de l'URSS en 1991 marque une nouvelle étape avec l'entrée massive de nouveaux Etats issus de l'ex-URSS. Actuellement, l'ONU comprend 191 membres. Même si des organisations sont encore contestées comme l'OLP, elles possèdent une représentation à l'ONU.

3.Un gendarme de la paix?

Après la GF, l'ONU peut faire preuve d'une plus grande efficacité et élaborer des règles de droit international qu'elle va s'attacher à faire respecter dans le monde.

C'est dans cette logique que s'inscrit le droit d'ingérence, énoncée pour la 1ère fois par Kouchner, responsable de Médecins sans Frontières en 1991: le droit d'ingérence s'appuie sur la DUDH de 1948 pour justifier une intervention étrangère dans un pays si sa population est en danger. Ce droit d'ingérence apporte une très grande nouveauté dans les relations internationales puisqu'il ne s'agit plus de régler simplement les menaces ou les conflits entre les Etats mais aussi des cas particuliers de situation interne aux Etats (intervention au Darfour au Soudan en 2004).

La mise en place d'un droit pénal international: les violations massives du droit humanitaire survenues lors du conflit dans l'ex-Yougoslavie ont incité le Conseil de sécurité à créer en 1993 un tribunal international chargé de juger les personnes accusées d'avoir commis des crimes de guerre. En 1994, le Conseil a créé un 2e tribunal chargé de juger les affaires concernant des accusations de génocide au Rwanda. Un certain nombre d'accusés sont déjà passés en jugement devant ces tribunaux. Le Tribunal pour l'ex-Yougoslavie instruit également les crimes commis pendant le conflit du Kosovo. L'un des principaux objectifs de l'ONU, la création d'un mécanisme international qui oblige les auteurs de violations massives des droits de l'homme à rendre des comptes, a été atteint en 1998 lorsque les gouvernements ont créé une cour pénale internationale afin de punir les auteurs de génocide et autres crimes contre l'humanité.

Les actions de l'ONU dans le monde se multiplient à partir des années 1990: déploiement

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