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Nouveau Shanghai

Analyse sectorielle : Nouveau Shanghai. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  766 Mots (4 Pages)  •  564 Vues

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Le nouveau Shanghai

20La richesse de vocabulaire qui caractérisait le Shanghai prérévolutionnaire a fait place à un registre plus banal et largement standardisé. De nombreux référents spatiaux ont disparu, soit qu’ils aient été détruits (temples, guildes), reconvertis (champ de courses, temples) ou rebaptisés pour être plus conformes à l’ordre nouveau. De fait, les divisions administratives se sont progressivement imposées aux esprits et à la langue. Les termes nouveaux qui sont apparus pour désigner des espaces spécifiques à l’intérieur de la ville sont liés le plus souvent à des évolutions politiques ou institutionnelles. Ainsi l’ancienne ville fortifiée, devenue « marché du Sud » (Nanshi) a perdu son aura commerciale pour être rangée au registre de « vieille ville » (jiuchengqu ou laochengqu), comme on dirait le « Vieux Lyon », mais sans la connotation sympathique que véhicule l’expression en français (Huang 1995 ; Jiang 1995 ; Chen 1995). La « vieille ville » évoque la congestion des voies, un habitat insalubre, la surpopulation. Elle est opposée à l’image des xincun (nouveaux villages), qui sont construits à partir des années 1950 pour éliminer les taudis et les bidonvilles ou pour absorber la croissance démographique (Shanghai shi penghuqu… 1965). Plus récemment, la propagande officielle a promu haut et fort les huayuan jumin xiaoqu (quartiers-jardins de résidents), symbole de la nouvelle réno-vation urbaine, mais le terme n’a pas fait florès dans le langage commun.

11 Le terme « Pudong » est répertorié dans les Shanghai xianzhi (monographies locales de Shanghai, pré (...)

21Après 1949, une expression est apparue spontanément au sein de la population, reprise ensuite dans les écrits universitaires, pour différencier deux grands espaces. Cette expression oppose le « coin d’en haut » (shang-zhijiao) au « coin d’en bas » (xiazhijiao), le nord-est et le sud-ouest de la ville, sa zone industrielle et sa zone résidentielle. Les deux coins ne sont pas égaux : au premier les pollutions sonores et chimiques dans un quartier densément peuplé, hérissé de barres d’immeubles, sans espaces verts ; au second une tranquillité relative, un habitat individuel (même s’il est surpeuplé) et les espaces verts, les bonnes écoles et les meilleurs hôpitaux. Le « coin d’en haut » correspond au grand quartier industriel historique de Shanghai, tandis que le « coin d’en bas » n’est autre que l’ancienne concession française, dont l’héritage et les avantages ont été en partie préservés au profit de la nomenklatura locale. Une autre dichotomie, opposant cette fois les quartiers situés de part et d’autre du fleuve Huangpu, a vu le jour avec le lancement du plan d’aménagement de la nouvelle zone de Pudong (Pudong xinqu) en 1990. Une nouvelle opposition, née du génie de la bureaucratie, se situe désormais entre « Puxi » (À l’ouest du fleuve), qui désigne tout l’ensemble urbain d’origine, et « Pudong » (À l’est du fleuve), le nouveau Manhattan local en devenir Le premier terme de ce nouveau binôme n’a pas pris dans la langue vernaculaire, ni même dans la presse, et reste l’apanage des documents officiels et d’articles scientifiques. Sa faiblesse principale réside dans le fait qu’il évoque un espace flou

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