Le pouvoir de l'église du XIème au XIIIème siècle
Analyse sectorielle : Le pouvoir de l'église du XIème au XIIIème siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kobe • 28 Octobre 2014 • Analyse sectorielle • 2 014 Mots (9 Pages) • 1 381 Vues
Sujet de composition, Histoire 2de Lycée de Chazelles s/ Lyon
SUJET : LE POUVOIR DE L’EGLISE DU XIE AU XIIIE SIECLE
Introduction
Le poids de l’Eglise au moyen-âge est encore partout visible en Europe. Quelle grande ville ne possède pas sa cathédrale gothique ? Quel village n’arbore pas fièrement son église romane ? Quel coin de nature ne recèle pas, égarée sous la végétation, une petite chapelle ? En effet, à l’aube de l’an mil, la quasi-totalité de l’Europe a été christianisée, et du XIe au XIIIe siècle, l’Eglise, c'est-à-dire l’ensemble du clergé, connaît une sorte d’âge d’or au cours duquel elle obtient un rayonnement sans précédent.
Quels sont les pouvoirs de l’Eglise au moyen-âge ? Se limitent-ils à un rôle strictement religieux ? De quelle manière l’Eglise exerce-t-elle ce pouvoir au quotidien ? Qui contrôle-t-elle ?
Nous répondrons à ces questions en examinant tout d’abord l’encadrement religieux des populations européennes, puis le rôle social et moral joué par l’Eglise, et enfin son influence politique et militaire.
Développement
L’Eglise, du XIe au XIIIe siècle, joue tout d’abord un rôle d’encadrement religieux des populations européennes.
La première prérogative de l’Eglise consiste bien évidemment en un pouvoir spirituel qui structure la vie des fidèles. Trois sacrements accompagnent les Européens de leur naissance à leur mort : le baptême – qui leur permet d’entrer dans la communauté des chrétiens et d’accéder au salut – le mariage – qui symbolise l’entrée dans la vie adulte – et l’extrême-onction qui prépare les âmes au jugement dernier. Mais la vie quotidienne des fidèles est également rythmée par des pratiques régulières et des passages obligés leur permettant de se rapprocher de Dieu, et de développer leur foi. C’est par exemple le cas de la messe – au cours de laquelle on pouvait communier – mais aussi des diverses fêtes religieuses, comme Pâques ou Noël, marquant des temps de pause, d’agapes ainsi que de recueillement dans le calendrier.
Si l’Eglise parvient à asseoir son pouvoir religieux dans une Europe marquée par plusieurs siècles d’invasions barbares, c’est grâce à un clergé puissant et bien structuré. Le clergé séculier, qui vit dans le siècle, est au contact de la population et veille à son encadrement religieux quotidien en célébrant les offices, délivrant les divers sacrements et rendant de menus services comme l’éducation morale et spirituelle des enfants, la bénédiction des champs et des récoltes, etc. Le clergé régulier, qui obéit à une règle, se charge, par l’extrême piété de son mode de vie, de veiller sur le salut des laïcs et constitue la cheville ouvrière de la christianisation des provinces les plus reculées de l’Europe. Le haut clergé (c'est-à-dire le Pape, les cardinaux, évêques et grands abbés) coordonne ce personnel et l’Europe toute entière vit au rythme de ses décisions.
Si le clergé parvient à imposer le pouvoir religieux de l’Eglise dans toute l’Europe, c’est également grâce à une présence homogène sur le territoire. L’Eglise se fraye un chemin au coeur de la révolution de l’habitat qui se produit au cours de cette période puisque ses églises occupent le centre des nouveaux villages qui se développent sous son ombre protectrice tandis qu’elle structure l’explosion urbaine par ses cathédrales et diverses paroisses. Ses chapelles sont présentes sur les grandes routes commerciales, tandis que ses
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Entrée en matière comprenant :
- une accroche
- le contexte historique
- la définition des termes du sujet
Problématique
Annonce du plan
Ci-dessous, des commentaires méthodo-logiques
Phrase introductive du I
I. a)
I. b)
I. c)
monastères accueillent pèlerins et voyageurs. La population laïque est impliquée dans cet élan de constructions qu’elle finance (la construction de bâtiments religieux représente jusqu’à 1/3 du PIB français dans les années les plus fastes de cette période !), qu’elle édifie avec une ferveur difficilement compréhensible de nos jours (les constructions pouvant s’étaler sur plusieurs centaines d’années), et pour lesquelles elle invente de nouveaux styles architecturaux, toujours plus travaillés : l’art roman puis l’art gothique dont les élégantes arches sculptées s’élancent toujours plus haut vers le ciel dans l’espoir d’honorer Dieu.
Et à l’instar de son influence dans l’architecture médiévale, l’Eglise ne se contente pas d’un simple rôle religieux…
En effet, elle jouit également d’un pouvoir social et moral de premier ordre sur la population européenne.
Le clergé remplit des fonctions sociales auprès de la population, comblant ainsi les lacunes du pouvoir central – rappelons que le rayonnement des souverains européens est très réduit à cette période. On dirait, de nos jours, qu’il occupe des fonctions de service public. En plus de ses tâches religieuses, l’Eglise a donc un pouvoir éducatif (qui ne se limite pas à un enseignement strictement religieux) : elle assure l’enseignement des enfants de la noblesse et de la bourgeoisie dans des monastères ou des écoles « cathédrales », c'est-à-dire dirigées par l’évêque. Elle a également un pouvoir médical car elle recueille les malades – généralement les plus pauvres et les mourants – dans des hôpitaux, des hôtelleries ou plus simplement dans les monastères : certains ordres religieux, à l’instar des hospitaliers, se sont même spécialisés dans cette fonction. Elle remplit également une fonction juridique, établissant des textes de loi (les bulles), des règles de vie (lors des conciles par exemple), et présidant les tribunaux de l’Inquisition. Elle finance ces missions sociales par la dîme, impôt qu’elle perçoit sur l’ensemble des laborentores c'est-à-dire « ceux qui travaillent ».
L’Eglise a également un pouvoir moral qui lui permet de maintenir son influence sur l’ensemble des laïcs. Par la peur de l’enfer et la promesse d’une
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