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La vie dans les campagnes en Angleterre au XVIIIe siècle

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Par   •  21 Mai 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 808 Mots (8 Pages)  •  685 Vues

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La vie dans les campagnes en Angleterre au XVIIIe siècle

Introduction :

La révolution dans l'agriculture fut aussi une révolution de la société rurale. Le mouvement des enclosures eut pour effet de supprimer les terrains communaux et entraîna la disparition des agriculteurs les plus pauvres. Sur le plan technique, l'amélioration du système de rotation des cultures et une certaine spécialisation régionale furent à l'origine des progrès de la production. Il est aussi crucial de soulever une corrélation entre le milieu rural anglais du XVIIIe siècle avec l'essor progressif et notable de l'industrialisation qui avait commencé à la fin du siècle précédent. Ainsi, les échanges entre l'agriculture et l'industrie étaient nombreux. L'industrie fournissait à l'agriculture dès le XVIIIe siècle des biens de production. De plus, l'industrie fit une concurrence victorieuse aux produits textiles fabriqués dans la plupart des foyers ruraux. La croissance de la productivité de l'agriculture conditionna le déplacement d'un nombre sans cesse grandissant d'agriculteurs vers l'industrie. Toutes ces démarches entreprises peuvent être ramenées à une seule cause : celle de produire plus pour assurer les besoins d'une population en constante évolution.

I. L'essor des « enclosures »

a) Changement de processus et spécialisation des régions

Jusqu'à la fin du XVIIe les opérations d'enclosures, c'est-à-dire l'action d'enclore un champ et de passer d'une agriculture réputée peu productive (openfield) à une agriculture plus intensive et de type capitaliste, dépendaient le plus souvent de l'initiative du lord et du seul accord des francs-tenanciers d'une paroisse. Le processus change au XVIIIe, le Parlement lui-même , à la demande des principaux propriétaires d'un village, prononce après enquête et par un Act spécial l'enclôture d'un communal et des autres terres. Le Parlement joue évidemment au profit des propriétaires les plus désireux d'obtenir de tels Acts et le nombre de décisions parlementaires ne cessent de croître : on passe de 25 Act de 1661 à 1727 à 226 de 1727 à 1760. Ainsi, le passage à un type d'économie associant l'élevage et cultures accompagna la disparition de l'économie de subsistance et fit émergé des régions spécialisées : céréales sur les riches terres du Sud-Est et élevage bovin dans les Midlands.

b) Impact sur la société rurale et oppositions

Les enclosures ne sont pas allées sans rencontrer d’oppositions. Les petits tenanciers, les cottagers (« habitants d'une chaumière »)) ont multiplié les pétitions au Parlement. Des agronomes ont cherché à démontrer leur nocivité et ont agité la menace d'un manque de main-d’œuvre dans les campagnes désertées par les plus pauvres. Dès 1732 , John Cowper publie un Essai qui veut démontrer que la clôture des communaux est « contraire aux intérêts de la nation ».

Les résistances s'expliquent aisément : le remembrement entraîne une révision des titres d'occupation du sol et provoque l'expulsion de nombreux squatters illégalement installés sur des parcelles publiques ou privées. Et les cottagers, même s'ils reçoivent parfois en compensation une petite part du communal, perdent beaucoup avec la fin de la vaine pâture (un droit d'usage qui permet de faire paître gratuitement son bétail en dehors de ses terres) et du droit de parcours (c'est également un droit de vaine pâture que s'accordent réciproquement deux paroisses voisines). Surtout, le coût pèse lourdement sur les petits propriétaires.

L’élévation de haies vives, de nouveaux bâtiments d' exploitations, les frais de nouvelles semences sont des charges lourdes et exigent un capital rarement disponible.

Les plus faibles peuvent être amenés à vendre purement et simplement leurs exploitations et sont réduits à l'état de manouvriers (ouvriers agricoles pauvres) . Néanmoins le risque est devenu beaucoup moins grand dans la seconde partie du XVIIIe et précisément au moment où le mouvement d'enclôture s'amplifiait : l’accroissement de la population et le développement des exportations ont joué en faveur d'une hausse des prix et des profits agricoles et cela a sauvé les restes de la paysannerie anglaise pour plus d'un siècle.

II. Les techniques agricoles

a) Les différentes innovations : « le système du Norfolk »

Les défrichements, les remembrements, les clôtures devaient permettre un certain nombre d'innovations. Beaucoup ont été mises au point, dans les premières décennies du XVIIIe, par des propriétaires du Norfolk (comté qui se situe à environ 150 kilomètres au Nord-Est de Londres). Ils appliquent en particulier les conseils d'un agriculteur du Berkshire (comté voisin de Londres), Jethro Tull (agronome anglais, précurseur d'une agriculture « scientifique ».) , qui a résumé ses expériences dans un ouvrage publié en 1733, Horse-Hoeing Husbandry : il recommande le recours à certains plantes nouvelles, tel que le sainfoin, préconise des labours légers et répétés, le sarclage fréquent (enlever les mauvaises herbes), l'emploi de machines à semer, et démontre que l'on peut se passer de la jachère. La « Norfolk four course rotation » (système de rafraîchissement du sol par l'utilisation des fourrages et des navets ) permet l'intégration des herbages et des céréales pour des résultats spectaculaires.

La seconde moitié du siècle est marquée par la généralisation du « système du Norfolk ». La prospérité agricole procure les ressources indispensables et on continue d'avoir dans les campagnes un passage de bourgeois enrichis et dont la mentalité d'hommes d'affaires pousse au progrès.

Bakewell ( agronome, en utilisant une approche scientifique, il améliore l'espèce bovine) popularise ses méthodes de sélection et de croisement des races. Le grand innovateur de la seconde moitié du siècle est Thomas Coke of Norfolk : il met au point l'emploi d'engrais, et en particulier les os pulvérisés , pratique la stabulation du bétail (séjour du bétail dans un bâtiment ou un parc enclos) , adopte des plantes nouvelles, comme le rutabaga, la betterave fourragère , utilise des semoirs mécaniques et

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