Étude de la dynamique Kennedy-Khroutchchev
Étude de cas : Étude de la dynamique Kennedy-Khroutchchev. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar papitigil • 8 Février 2017 • Étude de cas • 4 218 Mots (17 Pages) • 882 Vues
Article sur l’étude de la dynamique Kennedy/Khroutchchev
Via le film « 13 jours » de Roger Donaldson, 2001
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Table des matières
Introduction 3
Processus décisionnel 3
Décision en groupe 5
Les jeux politiques 6
Le leadership 7
Les conflits 8
La négociation 11
Conclusion 12
Introduction
[pic 2]La crise des missiles de Cuba est un chapitre important de l’histoire des conflits américains et soviétiques, mais aussi pour l’ensemble de la planète. Le bras de fer entre ces deux superpuissances aurait pu finir en guerre nucléaire, malgré le fait que ni Kennedy, ni Khrouchtchev ne voulaient explicitement l’affrontement. Ces treize jours présentent l’histoire d’un jeune président, inexpérimenté dont la victoire contre Richard Nixon a été très mince et contesté, face à un establishment militaire, cherchant, entre autres, la vengeance de l’échec total de la baie des Cochons et un Khrouchtchev expérimenté. Lorsqu’on lui présente le 15 octobre 1962, les photos des missiles soviétiques sur l’île de Cuba, Kennedy est d’abord déconcerté (David, 2012), mais avec l’aide de son frère et l’assistant spécial du président Kenny O’Donnell, ce dernier trouvera une solution à la crise.
Cette crise dont le film « Treize jours » fait état est un cas très intéressant pour comprendre et analyser les facteurs déterminants qui influencent la prise de décision au sein d’une organisation aussi importante que celle de la Maison-Blanche. Notre étude de cette crise portera particulièrement sur les processus décisionnels, la décision en groupe, les jeux politiques, le leadership, les conflits et la négociation.
Processus décisionnel
Lorsque le président Kennedy a pris connaissance des photos prises par un avion-espion américain des rampes de lancement construites par les Soviétiques sur l’île de Cuba, ce dernier réunit un comité exclusif (ExComm) du Conseil National de Sécurité dans la plus grande discrétion afin d’élaborer un plan d’action. C’est ce qui enclencha le processus décisionnel, processus de prise de décision de crise dans ce cas, qui se définit en cinq étapes (Schermerhorn, 2014, p. 369).
Première étape, la reconnaissance et la définition du problème. À ce moment, un consensus se forme autour du fait que la situation est alarmante, car les missiles peuvent atteindre le territoire américain. Suite à la découverte des missiles, le général militaire Maxwell Taylor présente la situation en déclarant : «Nos villes et bases du sud-est, avec Washington DC à la limite nord sont à portée de ces armes. En cas d’attaque, on ne disposerait que de cinq minutes de répit».
La seconde étape consiste en la détermination et l’analyse des solutions possibles. Les différents conseillers de Kennedy apportent les options à disposition du président. Certains conseillers, dont le frère du président, proposent d'imposer un embargo naval pour cesser l'arrivée de missiles additionnels. D’autres, dont le conseiller à la sécurité nationale et le général Taylor, préconisent une attaque aérienne et l’invasion de l’île de Cuba avant que les missiles soviétiques ne deviennent opérationnels. Ayant le fiasco de la baie des Cochons en tête, le président est réticent à une intervention militaire. Plusieurs débats s’en suivent avant qu’une décision ne soit prise. Il en sera d’ailleurs question dans la section « conflits » plus bas. [pic 3]
Troisième étape, la décision ou le choix du plan d’action. Après plusieurs délibérations, le président Kennedy obtient le consensus des membres de l’ExComm et choisit l’option de l’embargo. De plus, on ordonne la préparation d’un raid aérien dans l’éventualité que le blocus ne soit pas suffisant. Le comité croit que c’est la meilleure solution considérant l’urgence de la situation et le risque d’une escalade de la violence qui aboutirait inévitablement à une guerre nucléaire. Il croit que c’est la meilleure option pour amener un dialogue avec Khrouchtchev et sortir les missiles de Cuba.
La quatrième étape se trouve à être la mise en œuvre du plan d’action choisi. Kennedy annonce publiquement le 22 octobre qu’il impose un embargo afin d’empêcher les navires soviétiques d’atteindre l’île de Cuba avec des missiles supplémentaires. Le 24 octobre, le blocus naval est mis en place par la flotte américaine afin d’empêcher les embarcations soviétiques de se rendre à l’île de Cuba.
Finalement, la cinquième et dernière étape consiste à évaluer les résultats et en faire le suivi. En raison de la grande tension et de l’importance de cette décision, les conseillers ainsi que le président suivirent les évènements minute par minute. De cette façon, le président s’assura que les conséquences indésirables soient évitées et que l’objectif de départ, le retrait des missiles de Cuba par les Soviétiques, soit atteint. De plus, le suivi de l’opération permit au président et aux conseillers d’établir un dialogue avec Khrouchtchev d’une façon qui n’avait pas été prévue au départ.[pic 4]
Selon ces différentes étapes du processus décisionnel et la gestion de cette crise, on peut voir que Kennedy a su aussi appliquer de façon très nette les six règles de la gestion de crise (Schermerhorn, 2014, p. 375), c’est-à-dire comprendre la situation, prendre en charge la crise le plus rapidement possible, prendre du recul dans les moments opportuns, reconnaitre le danger d’un terrain inconnu, ne pas chercher le consensus à tout prix et se tenir prêt à toute éventualité si la situation se dégrade.
Finalement, malgré un problème clairement défini et l’adoption d’une solution optimale, la gestion de cette crise ne peut être considérée comme un modèle décisionnel classique (Schermerhorn, 2014, p. 378), car la connaissance de toutes les actions possibles et leurs conséquences respectives étaient limitées. Le président Kennedy était plutôt dans un contexte décisionnel de risque et même d’incertitude (Schermerhorn, 2014, p. 376) puisque même s’il pouvait connaître les probabilités de réussite des diverses actions qu’il envisageait, il ne pouvait pas prévoir avec certitude les conséquences de l’application de l’embargo et comment le dialogue allait se dérouler avec Khrouchtchev.
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