Marivaux, Le Spectateur français, 1721-1724
Commentaire de texte : Marivaux, Le Spectateur français, 1721-1724. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Myriam Farvacque • 29 Avril 2016 • Commentaire de texte • 1 191 Mots (5 Pages) • 3 071 Vues
Marivaux, Le Spectateur français, 1721-1724 (Seizième feuille - 27 mars 1723)
Décors :
La scène se déroule d’abord un matin au sein de la demeure d’un riche bourgeois parisien, au sol un grand tapi est déployé. Au fond à gauche de la scène il y a la porte par où rentrent les acteurs, deux commodes situées à droite de cette porte, une table posée sur le tapis au milieu de la pièce, deux chaises situées face au public et un lit au fond à droite de la scène.
Les projecteurs sont dirigés sur la table. Toute la pièce est éclairée sauf le lit.
Personnages :
Tous les personnages ont une perruque sauf la femme du riche bourgeois qui a les cheveux ébouriffés.
- Auteur du journal espagnol - Amant
- Riche bourgeois - Amante
- Femme du riche bourgeois - Convives
- Ami de l’auteur - Enfant des convives
- Domestique
Début de l’extrait :
L’auteur et son ami arrivent chez le bourgeois débiteur de l’auteur. Ils entrent par la porte située au fond de la scène côté jardin et frappent trois coups. Le Domestique ouvre.
-Domestique : Entrez-messieurs, Madame se trouve dans la chambre.
La femme apparaît du fond de la scène côté cour, cherchant du regard la porte au fond côté jardin pour se sauver. Les deux visiteurs la voient passer à hauteur du milieu de la table.
- Les deux visiteurs : Bonjour Madame, quelle agréable matinée.
- Femme (honteuse et les joues qui rougissent) : Oui il est vrai !
(En replaçant ses cheveux dans tous les sens puis en réajustant sa robe et d’une petite voix)
Où est ma brosse vous ne l’avez pas vu ? La température est très fraiche.
(En regardant partout autour d’elle mais non vers les visiteurs)
Allons-y, il faut changer les bougies
Les deux visiteurs observent la femme, en se déplaçant autour d’elle.
Son mari entre brusquement dans la pièce côté jardin, particulièrement mal habillé et bouscule sa femme vers la porte.
- Le mari : Femme ! Que faites-vous dans cette tenue à cette heure ? Ne devez-vous pas penser à notre réception de ce soir ?
- Femme : Votre tenue n’est pas plus appropriée que la mienne : voyez, vos créanciers sont arrivés (elle sort côté jardin).
Le mari s’adressant aux visiteurs :
- Mari : Messieurs, je vous salue. Votre visite était prévue. Et je me suis mis à même de vous payer. Voici votre dû (il leur tend l’argent préparé dans une enveloppe ). Je vous remercie de cette avance que vous avez dénié me faire.
- L’auteur : Monsieur, c’est tout à votre honneur d’être diligent dans vos dettes.
Je retourne à mes affaires, mais je vous prie de croire que votre réputation fera l’objet de bonnes paroles de ma part dans mon entourage.
Ils s’en vont, toujours côté jardin.
Changement de décors : la scène se déroule à l’extérieur, dans un jardin.
Un gros arbuste occupe le côté jardin de la scène et un banc est placé côté cour.
L’ensemble de la scène est éclairé, notamment à l’emplacement de l’arbuste.
- L’ami (en riant ) : Mon cher ami, j’apprécie beaucoup vos réflexions sur les relations que peuvent entretenir des amants entre eux. C’est à regret que je vous quitte, les affaires me pressent. A très bientôt.
Il s’en va côté cour.
L’auteur se promène de long en large et s’arrête au moment où il entend des voix particulièrement audibles, en longeant l’arbuste. Il se penche alors pour écouter.
- Une voix féminine : Monsieur écoutez-moi car je connais votre maitresse et je suis capable de salir son nom.
- Une voix masculine : Je vous mets au défi de ne pas la froisser car elle connait tout autant vos aventures.
- Une voix féminine : Vous êtes malhonnête ! Dire que j’ai mis toute ma confiance en vous
- Une voix masculine : Vous exagérez Madame, nous n’avons jamais fait état sérieusement d’un amour qui serait projeté à long terme.
Sa voix devient légèrement moqueuse.
Nous avons passé d’agréables moments ensemble, cela suffit !
Nous nous reverrons bientôt et votre carrosse vous attend.
A cet instant, l’auteur se relève brusquement et part d’un pas rapide côté cour pour sortir en jetant des coups d’œil vifs vers l’arbuste, comme pour vérifier qu’on ne l’avait pas surpris à écouter la conversation.
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