L'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie

L’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie

Introduction

        La guerre d’Algérie consiste en une révolte des Algérien en 1954 pour obtenir leur indépendance. Elle opposera la France et l’Algérie (aussi aidée par d’autres français) jusqu’en 1962. L’algérie obtiendra son indépendance suite à un référendum. De nombreux Harkis et “Pieds Noirs” seront abandonnés suite à ce conflit

        Actuellement, les tensions sont toujours présentes entre les deux nations. En 2017 F. Hollande parle des “Souffrances du peuple Algérien” et en 2017 E. Macron fait référence à la “question de mémoire” et au “partenariat d’égal à égal”.

        Ainsi, dans ce contexte il faut aborder les questions d’Histoire et de “mémoire”. Les deux sont complémentaires mais traversés par de multiples conflits.

Mémoire : présence du passé sous différentes modalités, dans les société, les groupes sociaux ou les individus, façonnée par les subjectivités et les enjeux propres à chacun; C’est un “rappel d'événement mais un miroir déformant”

Histoire : déroulement des évènements tels que rapportés par les historiens selon des critères scientifiques (Histoire = Historia (grec) = “enquête”), recherche de la vérité et objectivité

Lien entre Histoire et Mémoire :

        Selon G. Noiriel “Les mémoires sont sélectives, partielles et partiales”. L’Historien peut lui aussi être sensible à des enjeux (politiques ; témoin) ex : B. Stora, spécialiste de la guerre d’Algérie vient de Constantine au moment de la guerre. Aujourd’hui on préfère le terme de “Travail de mémoire” que celui de “Devoir de mémoire”.

Comment le contexte de la guerre d’Algérie a-t-il influé sur la construction des mémoires ? Le rôle de l’historien dans un contexte de “guerre de mémoire” ?

I) La guerre d’Algérie : 1954-1962, guerre de mémoire ?

1. Une guerre de décolonisation

        L’Algérie est une colonie française depuis 1830, c’est un département du territoire français. On y compte 1 million d’européens et 9 millions de musulmans en 1954.

        Les mouvements d’indépendance existent dès le XIXe siècle et se sont amplifiés après la première Guerre Mondiale. Les nationalistes algériens accusent de plus en plus les colons de contredire leurs propres valeurs démocratique.

        On compte deux oppositions en Algérie :

• Devenir comme des “français” par assimilation
• devenir indépendant

        Le contexte de 1945 pour aussi l’Algérie à la révolte :

• La France est détruite et ruinée
• Les Etats Unis, L’URSS et l’ONU sont pour la décolonisation
• Les français d’Algérie dominent socialement et économiquement la société algérienne
• La France ne souhaite pas l’indépendance de l’Algérie pour plusieurs raisons ; la perte de l’Indochine en 1954, le Maroc et la Tunisie sont devenus indépendant (négociations pacifiques). L’algérie est donc la dernière colonie symbole de grandeur pour la France.
• En 1945, la révolte de Sétif est durement réprimée par la métropole

1. L’année 1954

        Dans la nuit du 1e novembre 1954, un mouvement indépendantiste, le Front de Libération National déclenche une vague d’attentats dans toute l’Algérie : C’est la Toussaint Rouge.

        -> Le FLN réclame l’indépendance

        Arguments :

• Algérie = 1 langue, 1 histoire, 1 géographie = 1 nation
• Inégalités sociales entre français et algériens

        Mais pour le gouvernement français “l’Algérie c’est la France”. Ils envoient des troupes pour “maintenir l’ordre” -> 3 millions de jeunes sont envoyés : C4est le début de la guerre d’Algérie (1954-1962).

        L’indépendance de l’Algérie, c’est un conflit de type guerilla (exactions commises par les deux camps qui ont laissés des traces durables = attentats, massacres, torture… impliquant des populations civiles).

        En France : instabilité politique, appel au retour de De Gaulle. Ce dernier reprend le pouvoir en 1958 et créer la Ve République.

        De Gaulle est pour l’autodétermination (les algériens décident pour eux), il est donc, contre l’avis des militaires présents sur place. Les généraux tentent de prendre le pouvoir : c’est le “Putsh des généraux” en 1961, mais échouent. Cela entraîne la création de l’OAS, groupuscule d’extrême droite.

        En parallèle, les évènements d’Algérie émeut et choque la France (médiatisation par la radio et la TV mais fait tout de même face à la censure).

        La guerre se termine par les accords d’Evian en 1962.

        1e Juillet 1962 : référendum sur l’indépendance de l’Algérie en France et en Algérie qui obtient 99.72% de oui = L’Algérie devient indépendante le 3 juillet 1962.

        Avec le départ des européens, c’est la fin de la tutelle française. L’Algérie doit prendre en main son développement avec aussi la fuite en masse de populations (Harkis et “Pieds noirs”)

1. Bilan du conflit

        Les combats se terminent officiellements le 16 Mars 1962, guerre qui a divisé les algériens et les français

Bilan :

500 000 morts dont 400 000 musulmans

4 000 pieds noirs, 30 000 soldats français, entre 15 000 et 30 000 harkis.

        Encore aujourd’hui, le nombre de victimes est incertain. PAr la suite, Les relations entre les deux pays vont être tendues.

        C’est seulement en 1999 que le terme de Guerre d’Algérie est reconnu.

II) La postérité du conflit, entre éloignement et rapprochement diplomatique

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