L'haussmanisation

HISTOIRE PREMIERE CHAPITRE 4

CORRECTION ANALYSE DE DOCUMENTS : « L’HAUSSMANNISATION » [M. P.124-125]

J’identifie et je questionne les documents. N.B. / : Présentez un document =Nature/Auteur Destinataire/Contexte/

Intérêt

Informations présentes dans Manuel P.124-125 + P.118-119 +§B.2 P.123 + Cours à exploiter

+ Boite à outils P.118

b. L’exemple parisien : la transformation de Paris, symbole de modernité [D.2/3/4/5/6 P.118619 + D.1/2 P.124 + §.B.2 P.123]

Au début du Second Empire, Paris, 2ème ville la plus peuplée d’Europe derrière Londres (1million en1852, 2 en1872) est mar-

quée par l’enchevêtrement du bâti, l’entassement de la population comme dans l’île « moyenageuse» de la Cité, les difficultés

de circulation et les crises sanitaires (épidémies de choléra en1849). Or le pouvoir politique souhaite faire de Paris une capitale mo-

derne tout en affirmant son autorité sur une ville souvent turbulente.

A Paris cette politique est mise en œuvre à partir de 1853 par le préfet Georges Haussmann* [Bio./D.1 P.118]. Elle se traduit par

[D.2/3 P.118-19] l’agrandissement de la ville en 1860 avec l’annexion des communes limitrophes, qui fait passer les arrondisse-

ments de 12 à 20, et surtout par de vastes travaux d’urbanisme : percements ou élargissement des voies de circulation, création ou

réaménagement de places, construction d’équipements publics majeurs à vocation économique, sanitaire et culturelle (ponts, ga-

res, Halles centrales – de l’architecte Baltard, abattoirs, réseaux d’adduction d’eau potable et d’égouts, casernes, palais de justice,

préfecture de police, église – St Augustin par Baltard, Bibliothèque nationale, théâtres, opéra - de l’architecte Garnier ….) sans

compter le mobilier urbain, enfin aménagement d’espaces verts (squares, parcs, bois de Boulogne et de Vincennes).

Cette modernisation et cet embellissement de la capitale, qui vise à en faire une ville moderne et « modèle», profite à de nom-

breux entrepreneurs qui construisent et vendent les nouveaux immeubles [Zola, La curée, 1871]. Cette politique est ainsi critiquée

en raison de la spéculation immobilière et des liens entre le pouvoir et ces spéculateurs qui font fortune. [D.6 P.119]. La critique

porte également sur les conséquences sociales de ces grands travaux qui éliminent 60 % des habitations le plus souvent des popu-

lations modestes, ce qui conduit à expulser celles-ci du centre et de l’ouest parisiens vers des communes périphériques où les con-

ditions de logemenr sont dégradées et insalubres. L’esthétisme des nouveaux boulevards, bordés d’immeubles strictement alignés

et standardisés (mêmes normes architecturales : hauteur, façade réglementées …) et la lutte contre l’insalubrité, ne peuvent faire ou-

blier que ces grandes artères limitent la possibilité de construire des barricades en cas d’insurrection, et que la ségrégation socio- spatiale* se renforce au détriment des classes populaires.

1. Présentez les documents : nature, auteur, destinataire, contexte – présentez rapidement le contexte politique à la date des documents, intérêt :

L’analyse porte sur deux documents : [N] une lettre pamphlet* et une caricature*

[A] L’auteur de la lettre est Jules Ferry (1832-1893) avocat, journaliste, pamphlétaire, homme politique républicain oppo-

sant au Second Empire, il connaît la notoriété en publiant en 1868 un pamphlet humoristique contre le préfet de la Seine

Georges Haussmann, fustigeant la gestion opaque du financement de ses travaux parisiens, «Les Comptes fantastiques

d’Haussmann». L’année suivante, il sera élu député républicain de la 6ème circonscription de Paris lors des élections légis-

latives pour le Corps législatif en mai 1869.

La caricature est extraite de La Ménagerie impériale, recueil de caricatures de Paul Hadot, dit White (1835-1875), cri-

tique sans concessions du Second Empire.

[D./C.] Les deux documents datent de la fin du Second Empire, marquée par la montée de l’opposition libérale et républi-

caine et une tentative de libéralisation du régime : la lettre de Jules Ferry datée du 18 mai s’adresse aux membres de l’As-

semblée, le Corps législatif, plus particulièrement les membres de la commission parlementaire chargés d’examiner le nou-

veau projet d’emprunt de la ville de Paris – emprunt qui nécessite un vote de ratification des députés, et plus largement à

l’opinion publique, par sa publication dans la presse, rendue possible par l’assouplissement de la censure. C’est aussi

l’opinion publique qui est destinataire du recueil de caricatures publié au lendemain de la chute du Second Empire.

[I] Les deux documents portent un regard globalement négatif sur le baron Haussmann et les travaux qu’il a engagé à Pa-

ris à la demande de Napoléon III depuis le mois de juin 1853. Lorsqu’il rédige sa lettre, Jules Ferry

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