Algérie: Migrations organisées ou migrations tolérées ?

Algérie : Migrations organisées ou migrations tolérées ?

Le 3 Mars 1830, l’Etat français évoque pour la première fois l'idée d'organiser une expédition militaire destinée à punir le dey d'Alger Hussein de son offense envers le Consul de France Duval mais ce n’est que le prétexte, Charles X alors au pouvoir cherche à restaurer son image, à obtenir réparation d’une vielle dette, à détruire un repaire corsaire menaçant le commerce et à mettre fin à l’esclavage. Ce n’est que le 14 juin 1830 que les troupes débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, la flotte française bombarde les défenses d’Alger et le dey finit par capituler le 5 juillet après des jours de combats intenses.

Comment la France va-t-elle résoudre son problème de pénurie de main-d’œuvre, en Algérie ?

Première partie : Migrations organisées, quels type de migrants l’Etat français choisit-il et comment rend-il l’Algérie attractive. Qualités des migrants acceptés et leurs problèmes d’adaptation.

Deuxième partie : Migrations non-organisées, l’attitude défavorable de l’Etat français envers des migrants suspects ou pauvres qui en font des migrants indésirables.

Troisième partie : Finalement l’Etat français accepte des migrants qui ont tout de même des qualités face à des crises économiques.

I. Migrations organisées vers l’Algérie

A la fin des années 1840, l’image que l’on se fait de l’Algérie mêle les phantasmes de l’orientalisme romantique (femmes, chaleur, épices, culture, nourriture,…) et les dures réalités de la première période d’installation européenne. Dans les années 50, le Second Empire entreprend une politique de colonisation incitée par l’adjudication (vente aux enchères de biens en présence d’un juge) et la concession de vastes lots de terre aux sociétés d’exploitation ou aux futurs colons. Il convient donc d’utiliser une main-d’œuvre immigrée pour créer de nouvelles formes d’exploitation agricole par opposition à une économie traditionnelle. Mais cette politique réside sur une spoliation des terres, des cheptels et des récoltes et créant un appauvrissement de la population locale qui dû même parfois travailler sur ses anciennes terres, désormais la propriété des nouveaux colons.

L’Etat français cherche alors à créer un courant d’immigration comparable à celui qui ce dirige vers l’Amérique du Nord et incite les Allemand et les Suisses - bon agriculteurs, hommes tranquilles, religieux, soumis aux lois, qualifiés capable de supporter des années difficiles - à immigrer vers l’Algérie en famille (si possible). L’Etat français garanti un passage entre Marseille et l’Algérie ainsi qu’une concession en échange de deux mille francs minimum.

La propagande est organisée par des agents opérant pour le compte du gouvernement général de l’Algérie : elle consiste en une tournée publicitaire à travers l’Allemagne, la publication d’articles dans la presse locale et la diffusion de milliers de tracts en langue allemande.

Peu habitués aux fortes températures de l’été méditerranéen, les immigrés venus du Nord supportent mal le climat dont ils sont insuffisamment

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