L’opposition de la droite nationaliste et antisémite

L’opposition de la droite nationaliste et antisémite

        Les anciens boulangistes et opposants à la République libérale, comme Maurice Barrès, se rassemblent dans les années 1890 autour du nationalisme. Le patriotisme des républicains est fondé sur une définition politique de la nation, rassemblant des citoyens. Le nationalisme de l’extrême droite est fondé sur une définition biologique de la nation, rassemblant des Français contre les étrangers juifs. C’est un régime conservateur et parfois réactionnaire. A partir de 1894, la vie politique française est ébranlée par l’ “Affaire” Dreyfus, qui met en évidence les contradictions de la IIIe République. Bien que fondé sur les idéaux d’égalité et de fraternité, le régime républicain s’est en effet construit dans le respect des traditions hiérarchiques et autoritaires. La volonté de revanche conduit au culte de l’armée et fait passer l’objectif de la cohésion nationale avant les libertés individuelles.

En quoi le nationalisme antisémite menace-t-il les valeurs de la  République ? 

Dans un premier temps nous verrons comment un sentiment antisémite grandissant reunit une partie des Français. Puis nous verrons en quoi la droite nationaliste ébranle les valeures de la République.

Tout d’abord, le terme d'antisémitisme apparaît en Allemagne en 1873, où les financiers juifs sont rendus responsables de la crise financière. En France aussi, diverses faillites et corruptions sont attribuées aux juifs (faillite de la banque catholique l'Union générale en 1882). Les milieux monarchistes et cléricaux leur imputent le triomphe de la République laïque. De nombreux hommes de gauche - du socialiste Jaurès à l'anarchiste Pouget - dépeignent  « le riche juif » comme l'ennemi du prolétariat, et voient dans l'antisémitisme populaire un potentiel révolutionnaire à exploiter. L’antisémitisme étant une haine contre les juifs. L’ “Affaire” Dreyfus, dans laquelle un officier alsacien juif Alfred Dreyfus est condamné à tort pour trahison, devient très médiatisé à partir 1892. L’immense succès du pamphlet La France Juive (1886) montre que l’antisémitisme est véhiculé par tous les courants politiques, toutes les classes sociales. L’auteur, Édouard Drumont fonde en 1892 le journal La Libre parole (doc.1), qui dénonce la présence des Juifs, notamment dans l’armée, et divulgue l’“Affaire” Dreyfus. Sur la une de La Libre parole, on y remarque Édouard Drumont au centre, il est représenté en grand avec une tête plus grosse que son corps, avec sa main droite il tient par une pince le pantalon de Alfred Dreyfus et de la main gauche montre ce dernier. Par ailleurs, il s’apprête à jeter Dreyfus dans les égouts. Contrairement à l’auteur, A. Dreyfus est représenté en plus petit, il est en position de faiblesse, il est tenu par une pince par son pantalon. Il est représenté en comme un avorton coiffé d’un casque allemand à pointe (signe de trahison envers la France). Par ailleurs, même son visage a des traits grossis comparé à Edouard Drumont qui est dessiné plus sûr de lui. De plus, il y a marqué “traite” sur son front. Cette illustration montre le parti que prend ce journal, qui est donc antidreyfusard. C’est une situation qui démontre aussi un antisémitisme car Dreyfus qui est juif est réduit et va être jetté aux égouts. De même, derrière Édouard Drumont, on observe une pile de ses écrits “couronné” par une plumé avec un ruban avec écrit dessus “ La Libre parole”. On peut donc en déduire que La Libre parole va donc relater des sujets antisémites repris dans les écrits de Drumont. En arrière plan, on voit un militaire de l’armée qui est au garde à vous, il assiste à la scène d’un air solennel, on peut donc en déduire que l’armée est aussi antidreyfusarde, sachant que c’est l’armée qui a monté le complot contre Dreyfus. En dessous de cette illustration, un message de Drumont à propos de “Judas” Dreyfus : “Français, voilà huit ans années que je vous répète chaque jour.” Il utilise le terme de “Judas”, traître des chrétiens ce qui a pu donner à l’arrestation Jésus et sa condamnation. La trahison de la France vaut donc celle de Jésus aux yeux des nationalistes. De plus, l’antisémitisme de Drumont est plus ancien car il dit : “voilà huit ans”, ce qui sous-entend que l’antisémitisme existe déjà mais qu’il est renforcé avec l’ “Affaire” Dreyfus.

C’est alors le début d’une campagne antisémite qui va se propager dans toute la France. Cette affaire étant médiatisée, beaucoup de journaux tel que La Libre Parole, sont publiés. Ce qui divise la France en deux : d’un côté, il y a les Français qui soutiennent des antisémites comme Edouard Drumont ou encore l’écrivain d’extrême droite Maurice Barrès du côté des antidreyfusards. Ce mouvement antisémite prend beaucoup d'ampleur à l’échelle nationale, et fait naître en antisémitisme grandissant notamment chez les Dreyfusards. On assiste ainsi à une opposition de l’opinion publique et politique. Etant donné que l’antisémitisme est grandissant, certains valeurs de la République sont menacées.

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