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Qu'est-ce que le postcommunisme roumain?

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Par   •  13 Juin 2018  •  Dissertation  •  1 719 Mots (7 Pages)  •  544 Vues

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Qu’est-ce que le postcommunisme ?

Le postcommunisme, en Roumanie, est la période de transition qui débute avec la chute du régime communiste de Ceausescu en 1989, et qui s’étend jusqu’à nos jours. Elle est le résultat de la révolution sanglante organisée par les roumains du 16 au 25 décembre 1989 contre le régime communiste en place, qui signe la fin de la dictature de Ceausescu, assassiné le soir de Noël 1989 après avoir été jugé pour ses crimes. Le postcommunisme en Roumanie est d’une part la période de transition politique vers la démocratie, que certains considèrent comme achevée aujourd’hui tandis que d’autres y voient encore des améliorations à y apporter ; et d’autre part elle est la période d’adaptation sociale des citoyens à un nouveau régime politique, une nouvelle façon de vivre, de penser et de se conduire dans une société nouvelle, en contradiction totale avec la période communiste. Le postcommunisme est une période durant laquelle l’élite politique va essayer de faire entrer le pays dans un système plus européanisé.

Au début de la période post-communiste en Roumanie, le changement a été brutal pour les citoyens. Ces derniers sont soulagés pour la plupart de la chute du régime communiste, mais la révolution s’est déroulée tellement rapidement que les roumains n’ont pas le temps d’envisager auparavant le changement : ils entrent directement dans la transition, et doivent prendre les meilleures décisions possibles avec très peu de recul sur la situation politique et sociale de leur pays. La rapidité de la révolution est ce qui fait la particularité de la Roumanie par rapport aux autres pays de l’ex Union Soviétique. La révolution a été sanglante mais n’a duré que neuf jours, et l’organisation politique pour savoir qui allait diriger le pays jusqu’aux prochaines élections s’est imposé très rapidement et naturellement. C’est donc le Front du Salut National, acteur important de la révolution, qui s’impose, et met en place des élections législatives et présidentielles en mai.

Dès 1990 le FSN se place alors comme leader. Il ne se veut pas comme parti politique, mais plus comme une organisation politique, un rassemblement. Le FSN est alors considéré comme « héros de la révolution », lui donnant d’autant plus de légitimité pour se présenter aux élections et diriger le pays. Il gagne alors les élections législatives et présidentielles en mais 1990 : Ion Iliescu est élu à 85% des voix, avec comme principal discours une volonté de « refonder la nation ». Ce chiffre montre une certaine unité derrière le FSN, et donc contre le communisme, mais il peut aussi être perçu comme une certaine nostalgie de l’unité de décembre 1989, et donc comme une absence de volonté de faire un pas en avant. Il montre aussi une certaine difficulté à instaurer la démocratie dès le début de la transition car très peu de partis sont représentés, et les partis de l’opposition n’obtiennent que très peu de voix lors de ces premières élections. En 1990, être opposé au FSN n’était pas vraiment envisageable car être contre le FSN était compris comme être contre la révolution, et dans une certaine logique, pour l’ancien régime communiste. L’opposition n’a pas beaucoup de voix pour se faire entendre, elle est alors réprimée car considérée comme un danger pour l’unité, et les citoyens roumains ne se risquent pas à soutenir les opposants au FSN.

On passe donc d’un régime communiste répressif à un nouveau régime qui se veut démocratique, mais qui a encore du mal à accepter le multipartisme et à sortir de cette pensée communiste. En effet, avec cet événement on sent que la mentalité communiste est toujours présente à cette période, que dans la façon de penser des roumains, un seul parti politique est censé être le bon, et qu’ils ont encore du mal à envisager d’autres idées que celles qui sont diffusées en majorité dans le pays. De plus, le nouveau gouvernement mis en place par le FSN en mai 1990 n’a de nouveau que son idéologie et sa volonté de rétablir la démocratie, mais les personnalités importantes de l’élite politique restent les mêmes que sous le régime de Ceausescu. Il n’y a pas de « grand ménage » effectué au sein de l’élite politique du pays, et on doit alors essayer de « faire du neuf avec du vieux ». La tâche du FSN en 1990 est de construire un nouveau régime politique sur la base humaine et institutionnelle de l’ancien régime politique. Les ennemis au régime sont alors ceux qui viennent de l’extérieur de cette structure, et sont forgés grâce au monopole des médias. Le clivage entre le discours occidental et à l’intérieur du pays est alors immense : en occident, on y voit un pouvoir étatique fort, qui recommence les répressions afin de faire taire au maximum l’opposition, alors qu’en Roumanie, le FSN reste le « héros de la révolution » derrière lequel les roumains peuvent s’unir.

Le postcommunisme c’est donc aussi « faire du neuf avec du vieux », c’est-à-dire réutiliser les personnalités et institutions du communisme pour essayer d’en faire quelque chose de mieux, une démocratie. On peut prendre l’exemple du Palais du Parlement, qui à sa construction avait pour vocation de représenter la

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