Marchands et princes : les auteurs mercantilistes

INTRODUCTION A L’ÉCONOMIE

Bibliographie :

- Bernaud, Alain et Faccarello, Gilbert (1992, 2000, 2000) Nouvelle histoire de la pensée économique, 3 volumes, Paris, La Découverte

- Deleplace, Ghislain (1999) Histoire de la pensée économique, Paris, Dunod

- Denis, Henry (1966) Histoire de la pensée économique, Paris, PUF

- Duboeuf, Françoise (1999) Introduction aux théories économiques, Paris La Découverte

Chap 1 : Marchands et princes : les auteurs mercantilistes

Les auteurs mercantilistes sont des auteurs des XVIe , XVIIe et XVIIIe siècles.

Mercantiliste est un terme forgé par des commentateurs, issu de l’italien mercante qui signifie « marchand ».

Il s’agit d’économistes marchands. Il ne s’agit pas d’économistes professionnels (XIXe siècle).

Ils étaient des professionnels du commerce de et la finance, disposant d’une compétence pratique due à leur profession.

En règle générale, leur intervention se fait en faveur de certaines politiques économiques.

Ils plaident dans leurs décisions le respect de l’intérêt général.

En réalité, ils n’adoptent pas toujours les positions des intéressés. Les mesures qu’ils préconisent agissent au regard du profit de leurs activités.

I/ Le contexte historique

A) Les grandes découvertes

B) La réforme (protestante)

II/ La doctrine mercantiliste

A) Commerce, monnaie et intérêts

B) Population, travail et salaire

I/ Le contexte historique

A) Le contexte des grandes découvertes

Ces grandes découvertes se font au cours du XVIe siècle, notamment pour l’Espagne et le Portugal.

Ces pays sont les 1er à se lancer dans les expéditions. Cette initiative s’explique par :

• une raison économique.

Au XVIe siècle, il y a une pénurie de métaux précieux, gênant le développement du commerce puisque la monnaie est faite en or et en argent. Le peu de métaux précieux dont dispose les états provient du commerce fait avec l’Afrique du Nord.

Le commerce avec l’Orient était réalisé jusque là par voie terrestre, en empruntant la route de la soie. Cette route passe par la Turquie, par Constantinople jusqu’en Inde et en Chine.

Les italiens ont le monopole de cette route et, au regard de leur situation, présentent leurs marchandises ramenées d’Orient à des prix exorbitants. Alors, les autres nations vont tenter de s’approvisionner par leurs propres moyens ;

• une raison géographico – politique

En 1453, Bisance (actuel Istanbul) est prise par les turcs. Les restes de l’Empire romain orientale tombe alors sous le joug de la Turquie. Or, cette prise bouche la route de la soie ;

• les avancées techniques en navigation

Des bateaux différents des précédents sont bâtis : les caravelles. Ces nouveaux navires naviguent contre le vent et permettent aux portugais de descendre le long de la côte Ouest africaine mais également de remonter (chose impossible auparavant à cause du vent).

Vasco de GAMA va contourner l’Afrique pour aller jusqu’en Inde et en Chine. Il s’agit donc de faire du commerce avec l’Orient sans passer par la route de la soie.

Le Portugal va finir par se bâtir un Empire dans l’Océan Indien car sa flotte est plus performante que la flotte africaine.

L’Espagne essaie également de tirer son épingle du jeu. Son retard, par rapport aux portugais, s’explique par sa préoccupation de la question arabe.

Des expéditions sont réalisés pour faire du commerce mais la route de la soie n’est plus empruntable (Turquie) et il n’est plus possible de contourner l’Afrique (Espagne).

Selon Christophe Colomb, il y a moyen d’atteindre les Indes en passant par l’Ouest. La découverte de l’Amérique va alors se faire en 1492.

Un nouveau commerce va se développer, un commerce avec le nouveau continent, l’Amérique.

Magellan part en 1519, contourne le continent sud américain et remonte. Bien qu’il ne survivra pas au voyage, ce dernier va permettre de rallier l’Espagne au Nouveau Monde.

Les autres pays européens suivront. Parmi eux, on compte la France, l’Angleterre et les Pays Bas.

Les pays considéré comme les plus importants était les pays à façade maritime car disposant d’une ouverture directe sur le Nouveau Monde.

À cette époque se met en place le Commerce triangulaire qui consiste à partir d’Europe avec de la marchandise de valeur marchande minime (arme, verrerie) ainsi que de l’alcool. Un passage en Afrique se fait (Golfe de Guinée) où la marchandise est déchargée et échangée contre des esclaves, fournis par des tribus locales. La traite négrière se fait d’abord avec des prisonniers puis des populations locales vont finir par être réduites en esclavage. Ces esclaves vont être amenés en Amérique (du Nord et Brésil). Ils seront vendus et des métaux précieux ainsi que des produits tropicaux seront ramenés en Europe.

Ce commerce a permit de résoudre le problème du manque de monnaie.

B) La réforme protestante

La réforme protestante date du XVIe siècle, avec un ouvrage (1517) de Martin Luther. L’ œuvre littéraire du théologien suisse est  fondatrice du protestantisme.

Avec Luther, une opposition au Pape se fait ; elle résulte de certaines pratiques jugées contraires à la foi constituées par le commerce des indulgences. Il correspond à une paye importante faite par les fidèles à l’Église afin d’assurer l’absolution de leurs péchés.

Pour  Jean Calvin, théologien français réfugié en Suisse, le salut vient de Dieu, sans intervention de l’Église.

Chez Calvin existe le Dogme de la Prédestination selon lequel Dieu seul décide si une personne va au paradis ; les actions, bonnes ou mauvaises, n’ont alors pas d’importance.

Il en résulte une prédisposition à la naissance, quel que soit le comportement de la personne.

Cette pensée se développe tout au long du XVIe siècle et au XVIIe siècle, énormément aux Pays Bas et en Angleterre.

Au Pays Bas, ce dogme se développe en opposition à l’inquisition espagnole. En Angleterre, ce développement se fait à la suite du règle d’ Henry VIII. Il s’agit d’un fils non destiné à régner, mais son frère est décédé avant son mariage avec Catherine d’Aragon. Le Pape va accepter de marier Henry VIII à la fiancée de son frère défunt. Or, elle ne donne pas de fils à Henry VIII qui va finir par se lacer d’elle et tomber amoureux d’une femme : Anne Boleyn. Il va alors divorcer de Catherine d’Aragon, malgré la désapprobation du pape. Ce dernier va excommunier Henry VIII. Va s’en résulter un schisme entre l’Angleterre et l’Église qui va amener l’acte de suprématie en 1538 consacrant la primauté de la couronne britannique sur l’Église.

...