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Hitler biographie et vie

Dissertation : Hitler biographie et vie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2013  •  Dissertation  •  9 921 Mots (40 Pages)  •  953 Vues

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« Cinq années pendant lesquelles je dus, comme manœuvre d’abord, ensuite comme petit peintre, gagner ma subsistance, maigre subsistance, qui ne pouvait même pas apaiser ma faim chronique. Car la faim était alors le gardien fidèle qui ne m’abandonna jamais, la compagne qui partagea tout avec moi. Chaque livre que j’achetai eut sa participation ; une représentation à l’opéra me valait sa compagnie le jour suivant ; c’était une bataille continuelle avec mon amie impitoyable. J’ai appris cependant alors comme jamais avant. Hors mon architecture, hors les rares visites à l’Opéra, fruit de mes jeûnes, je n’avais d’autre joie que des livres toujours plus nombreux. »

Adolf Hitler assiste aux séances du Parlement autrichien, il écrit plus tard son mépris pour la démocratie et le parlementarisme. Il étudie les thèses pangermanistes et observe l’influence de la politique sur les masses. Dans ce bastion de la social-démocratie autrichienne, il forge également son dégoût pour les doctrines marxistes.

C'est pendant les années de Vienne que se forge son antisémitisme, raconte-t-il dans Mein Kampf11, même si selon les conclusions de Ian Kershaw, il reste impossible de déterminer le moment exact et les raisons précises pour lesquelles Hitler est devenu antisémite. Il est acquis en effet que de son propre aveu, il n'était pas antisémite en arrivant à Vienne. Mais dans ce foyer de l'antisémitisme politique moderne, dirigé depuis 1897 par le maire populiste Karl Lueger, élu sur son programme foncièrement antisémite, Hitler a sûrement été largement influencé par l'abondante propagande antijuive qui circulait alors, à travers une multitude de journaux, de libelles, de caricatures, de discours publics.

Le 24 mai 1913, pour éviter son enrôlement dans l’armée de l’Empire austro-hongrois, État multi-ethnique qu’il exècre, il s’enfuit à Munich où il vit en vendant ses peintures de paysages. Sa tentative d’échapper à la conscription est remarquée, mais, après avoir été refusé lors d’un examen médical à son retour en Autriche (pour constitution « trop faible »), il retourne à Munich12.

Engagé volontaire dans la Première Guerre mondiale

Adolf Hitler (à droite), soldat en 1915.

En 1914, lors de l’entrée en guerre de l’Allemagne, Hitler s’engage comme volontaireNote 4. Il se bat sur le front ouest dans la 1re Compagnie du régiment List faisant partie du 16e régiment d’infanterie bavarois. Soldat enthousiaste, il est apprécié de ses pairs et supérieurs, qui lui refusent toutefois un avancement, jugeant qu’il ne possède pas les qualités d’un chef. Il remplit pendant presque toute la durée de la guerre la mission d’estafette entre les officiers des postes de commandement. Fin septembre 1916, sa division part pour la bataille de la Somme. Hitler est blessé une première fois à la cuisse, le 7 octobre. Il rentre se faire soigner en Allemagne, à l’hôpital de Beelitz, près de Berlin. Après une affectation à Munich, il revient sur le front des Flandres. Dans la nuit du 13 au 14 octobre 1918, sur une colline au sud de Wervicq, près d’Ypres (Belgique), son unité subit un bombardement britannique au gaz moutarde. Hitler raconte dans Mein Kampf qu'il est touché aux yeux et évacué vers l’hôpital de Pasewalk, en Poméranie alors qu'il est en réalité hospitalisé pour une « cécité hystérique »13. Sur recommandation d'Hugo Gutmann (en), officier supérieur juif, Hitler est décoré de la Croix de fer de 1re classe (distinction rarement accordée à un soldat engagé mais facilement octroyée à une estafette, du fait de ses contacts avec les officiers) pour avoir accompli le dangereux transport d’une dépêcheNote 5.

Alors que l’Allemagne est sur le point de capituler, la révolution gagne Berlin et la Kaiserliche Marine se mutine. Le Kaiser Guillaume II abdique et part pour les Pays-Bas avec sa famille. Le socialiste Philipp Scheidemann proclame la République. Deux jours plus tard, le nouveau pouvoir signe l’armistice de 1918. De son lit d’hôpital, alors qu'il avait retrouvé l'usage de ses yeux, Hitler est anéanti par cette annonce et redevient aveugle. Il affirme dans Mein Kampf y avoir eu une vision patriotique, et d'avoir sur le coup « décidé de faire de la politique ». Un mythe14 s'est construit sur cette « cécité hystérique » soignée par le médecin psychiatre Edmund Forster (de), spécialiste des névroses de guerre, qui aurait entrepris une hypnothérapie sur Hitler à la suite de laquelle se serait structurées la paranoïa, la psychose et la vision patriotique du futur Führer, faits invérifiables car le rapport médical d'Hitler a disparu et le docteur Forster, surveillé par la Gestapo, s'est suicidé en 193315.

Toute sa vie, Hitler adhéra au mythe du « coup de poignard dans le dos », diffusé par la caste militaire, selon lequel l'Allemagne n'aurait pas été vaincue militairement, mais trahie de l'intérieur par les Juifs, les forces de gauche, les républicains. Jusqu'à ses derniers jours, le futur maître du Troisième Reich resta obsédé par la destruction totale de l'ennemi intérieur. Il voulait à la fois châtier les « criminels de novembre », effacer novembre 1918, et ne jamais voir se reproduire cet évènement traumatique, à l'origine de son engagement en politique.

L’image du combattant héroïque de la Grande Guerre façonnée par Hitler dans Mein Kampf puis par la propagande nazi de la fin des années 1920 fait l’objet en 2011 d’une étude approfondie par l'historien Thomas Weber. Dans son ouvrage La première guerre d'Hitler16, il conclut à une large part de mystification. Son régiment avait une très médiocre valeur militaire (unité peu entraînée, composée pour l'essentiel de paysans démotivés13) et n’a pas été engagé dans des combats décisifs. Hitler lui-même et la propagande auraient brodé par la suite sur l’image de l’estafette héroïque en première ligne, or Hitler a une mission d'estafette de régiment transportant les dépêches quelques kilomètres derrière la ligne de front et non d'estafette de bataillon ou de compagnie13. Hitler aurait surtout été attaché à conserver son affectation auprès du commandement de son régiment, qui lui permettait de se tenir aussi protégé que possible des dangers de la ligne de front. Thomas Weber insiste sur les incohérences entre ce que révèle son étude à partir des sources disponibles sur le « régiment de List » (notamment les lettres et cartes expédiées par le soldat Hitler17) et l’image propagée par Hitler lui-même

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