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Paths Of Glory

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Par   •  8 Novembre 2012  •  400 Mots (2 Pages)  •  1 121 Vues

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90-Nevinson

C. R. W. Nevinson, Paths of Glory (Les chemins de la gloire), 1917, huile sur toile, 45,7 x 61 cm, Imperial War Museum, Londres.

© Imperial War Museum.

La mort

899091

90 - C. R. W. Nevinson

Parce que Nevinson eut l'audace de peindre deux cadavres de Tommies devant les barbelés, la toile fut interdite d'exposition en 1918. Nevinson refusa de la décrocher et la dissimula derrière un papier brun, sur lequel il écrivit "Censuré". Ce geste lui valut une remontrance du War Office : il était interdit de montrer la réalité et interdit encore de dénoncer la censure. Pourtant, Nevinson n'a peint que ce que chaque combattant a vu des dizaines de fois, des camarades tombés sous le feu au cours d'assauts inutiles.

La réaction fut d'autant plus violente que la toile n'avait rien de commun avec les toiles de Nevinson cubo-futuristes de 1915 et 1916. D'un réalisme appuyé à la Courbet, détaché de toute géométrie, plus photographique qu'aucun autre tableau de Nevinson, Les chemins de la gloire sont une oeuvre sur laquelle le commentaire esthétique a peu de prise, dans la mesure où l'effet produit est essentiellement moral et politique. En 1957, le cinéaste américain Stanley Kubrick a repris le titre, Paths of glory, pour un film qui dénonce violemment l'absurdité de la Grande Guerre et introduit le thème des mutineries et de leur répression, absent de la toile de Nevinson. Aussi son film est-il demeuré longtemps invisible en France...

90-Nevinson" A côté de têtes noires et cireuses de momies égyptiennes, grumeleuses de larves et de débris d'insectes, où des blancheurs de dents pointent dans les creux ; à côté de pauvres moignons assombris qui pullulent là, comme un champ de racines dénudées, on découvre des crânes nettoyés, jaunes, coiffés de chéchias de drap rouge dont la housse grise s'effrite comme du papyrus. Des fémurs sortent d'amas de loques agglutinées par de la boue rougeâtre, ou bien, d'un trou d'étoffes effilochées et enduites d'une sorte de goudron, émerge un fragment de colonne vertébrale. Des côtes parsèment le sol comme de vieille cages cassées et, auprès, surnagent des cuirs mâchurés, des quarts et des gamelles transpercés et aplatis. (...) Parfois des renflements allongés - car tous ces morts sans sépultures finissent tout de même par entrer dans le sol - un bout d'étoffe seulement sort - indiquant qu'un être humain s'est anéanti en ce point du monde. "

Henri Barbusse, Le feu.

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