Le départ Des Poilus

1. PESENTATION :

L'artiste : Albert herter est un artiste américain né à New York en 1871 et mort à Santa Barbara (Californie), en 1950. Il est le fils d'un décorateur d'intérieur qui rêvait de devenir peintre.

L'oeuvre : Il s'agit d'une huile sur toile d'une taille monumentable ( 5 mètres sur 12,60 m2). Concue pour être accrochée en hauteur, cette toile est inaugurée en 1926, en présence du maréchal Joffre, grand chef militaire français en 1914-1918, dans le hall de la gare de l'Est à Paris, où elle se trouve toujours actuellement. Ce tableau montre en effet sur un aspect important de la Première guerre mondiale: le départ des soldats vers le front.

2. DESCRIPTION ET INTERPRETATION DE L'OEUVRE :

Ce tableau représente le quai d'une gare en août 1914, au debut de la Première guerre mondiale. Les personnages nombreux peuvent etre divisés en deux catégories : les soldats (reconnaissables à leur uniformes et aux armes qu'ils portent), déjà dans les wagons ou sur le point d'y monter ; les civils (parents, épouses, enfants des soldats).

Herter représente de nombreuses scènes d'adieux entre les soldats partant au front et leur famille. La diversité des costumes, le souci des détails (par exemple le pain et le vin apportés par des enfants) montrent l'appartenance du peintre au courant réaliste. Cependant, ce tableau n'est pas une représentation exacte du départ d'août 1914, pour deux raisons : les soldats ne montèrent pas dans le train en uniforme et surtout les familles n'étaient pas présentes sur le quai car elles étaient arrêtés au niveau des grilles de la gare. Cette toile n'est donc pas le reflet exact d'une scène ayant vraiment eu lieu mais plutôt le symbole d'un moment important du conflit : le départ des soldats.

Cette oeuvre invite celui qui la regarde au souvenir et au recueillement : les personnages sont graves et tristes (l'un d'entre eux pleure, d'autres sont habillé de blanc, couleur du deuil), les scènes de séparation sont nombreuses. Herter s'est lui-même représenté tenant un bouquet incliné vers la terre et la main sur le coeur alors que sa femme est habillé de blanc (couleur du deuil)... Le personnage central, salue la foule avec son képi, semble partir au combat la “fleur au fusil”, c'est-à-dire avec enthousiasme. En fait, les fleurs au bout du fusil évoquent plutôt le deuil. Les historiens ont montré qu'il y eut très peu de scènes de joie lors du départ vers le front en 1914. Cet homme est en fait le fils d'Albert Herter, qui combattit dans l'armée des Etats-Unis et mourut en France en 1918.

Cette oeuvre évoque donc les souffrances et les épreuves engendrées par le conflit ainsi que le deuil subi par des millions de familles. Elle montre bien que cette guerre totale frappa l'ensemble de la population des pays belligérants.

Cette oeuvre peut enfin être comprise comme une célébration de l'amitié entre la France et les Etats-Unis. Herter, qui vécut à Paris, était très francophile et fit don de sa toile à la Compagnie des chemins de fer de l'Est. Il réunit en fait dans une même image le départ des Français à l'été 1914

...