La guerre d'Espagne

La guerre d’Espagne

“Dans une guerre civile, la victoire même est une défaite”. Tels sont les mots de Lucain, auteur latin du Ier siècle ap J.-C, issue de Pharsale. Cette phrase résume bien la cruauté d’une guerre civile comme celle d’Espagne. Le sujet s’intitule la guerre d’Espagne et non la guerre civile d’Espagne, cela montre qu’il faut inclure dans le sujet la question internationale. La guerre a donc lieu en Espagne mais les belligérants sont plus nombreux que ne laisse le croire l’intitulé. Une guerre civile est une affrontement armé entre les habitants d’un même pays. La guerre d’Espagne est donc d’abord  une guerre qui oppose deux camps : les Franquistes, ou blancs, ou nationalistes de la droite et extrême-droite et les Républicains surnommés les rouges de la gauche et extrême gauche. La guerre en elle-même commence en juillet 1936 et se termine le 1er avril 1939. Mais la date du début du conflit est antérieur à juillet 1936. La date d’octobre 1934 est importante puisqu’elle marque le début des graves désaccords entre le gouvernement de droite et la gauche : ce sont les grèves importantes dans tout le pays et la révolte des Asturies. Le gouvernement envoit alors la Légion étrangère espagnole commandée par les généraux Franco et Gobed. On peut alors se demander comment le conflit a t-il eu pu avoir lieu et comment le conflit espagnole s’est transformé en un conflit internationale ?

En s’interrogeant d’abord sur les causes du conflit, nous aborderons ensuite le déroulement des événements de cette guerre opposant nationalistes et républicains, pour finir sur les interventions étrangères pendant le conflit.

Les causes de ce bouleversement espagnole sont lointaines et bien ancrées dans le pays.

L’Espagne ne sait jamais vraiment remise de la conquête de Napoléon Ier. Les causes sont donc sérieusement profondes et ancrées. Le pays connaît un grand nombre de pronunciamiento, coup d’Etat militaire, durant les XIX et XXe siècle qui visent régulièrement à remettre le roi au pouvoir. Le pays connaît aussi pendant cette période beaucoup de révoltés. Le début du XXe siècle espagnole est marqué par une profonde crise multifactorielle. Le pays est très en retard au niveau industriel par rapport à l’Europe. La non participation de l’Espagne à la première guerre mondiale va lui éviter une moin bonne situation que si elle y avait participée. Le roi Alphonse XIII commence a régné à 16 ans en 1902. Son pouvoir n’est pas très fort, et il est très influencé par Miguel Primo de Rivera, un général militaire. Ce dernier fait un coup d’Etat militaire en septembre 1923. Le roi se met en retrait et donne les pleins pouvoirs à Primo de Rivera qui exerce sa dictature jusqu’en janvier 1930. Le général se retire sur ordre du roi Alphonse XIII. Les Républicains voyaient là l’occasion d’abolir dans un même temps la monarchie. Après une révolte matée dans le Nord, le roi ordonne des élections. Elles sont remportées par les républicains, la IIème République est alors proclamée. Le roi se retire et part en exil. Les premières élections sont remportées par les républicains et socialistes mais le pays reste marqué par une forte crise économique.

L’Histoire récente de l’Espagne est donc très ancrée de divisions, entre les carlistes qui soutiennent le roi et les républicains. Les causes directes du conflit proviennent également de ces divisions.

En 1933 a lieu des nouvelles élections, et la droite conservatrice les remportent. Dès 1934 tout le pays connaît une série de grêve, et aussi la révolte des Asturies. La révolte se termine dans un bain de sang, à cause de la grande violence des répressions menés par l’extrême droite et Franco notamment. La gauche réagit en s’unissant autour du Frente Popular qui est, exactement comme en France, l’alliance de toutes les gauches. Le président espagnole décide de dissoudre le Parlement espagnole : le Cortés. Il prévoit des nouvelles élections. Le 16 février 1936 a lieu ses nouvelles élections. Elles sont remportées par le Frente Popular avec une courte majorité. Mais ce gouvernement reste très fragile. Dès lors, des généraux et des personnalités de l'extrême droite qui ne croyaient plus en la République se sont organisés. Ils attendaient le meilleur moment pour passer à l’action et renverser le gouvernement. Les inspirateurs principaux sont le général Emilio Mola et José Sanjurjo, un militaire. Ils parviennent à réunir plusieurs opposants au gouvernement, commes les royalistes et le très connu monarchiste Calvo Sotelo, José Antonio Primo de Rivera et son parti appelé Phalange, fils du dictateur Miguel Primo de Rivera, et plusieurs garnisons militaire de grandes villes. Le coup d’Etat militaire, le pronunciamiento,se prépare mais Mola ne parvient pas à rallier le général Franco, qui est alors dans les îles Canaries où il avait été mis à l’écart.

L’assassinat de la grande figure royaliste Calvo Sotelo le 13 juillet 1936 fait changer d’avis Franco, qui rejoint Mola. Cet assassinat est le prétexte tant attendu, et le coup d’Etat militaire peut être lancé, surnommé par les nationaliste le “Glorieux Mouvement”.

Le Glorieux Mouvement de juillet 1936

Franco rejoint directement le Maroc espagnol : c’est le soulèvement de Mellila. La révolte gagne toute l’Espagne : les nationalistes de toute l’Espagne se joignent au mouvement. En quelques jours les nationalistes contrôlent plusieurs régions comme La Galice, la moitiée de l’Andalousie, le Navarre, ou la Vieille Castille. Franco débarque en Andalousie le 5 août avec ces forces armées et prend la tête des nationaliste puisque le général Sanjurjo est étrangement mort dans un accident d’avion le 20 juillet. Environ la moitié de l’armée espagnole refuse de rejoindre les nationalistes, et reste fidèle à la République. La population réagit à ce coup d’Etat et s’arment pour lutter avec l’armée républicaine.

 Le coup d’Etat est donc raté, et l’Espagne sombre dans une longue lutte armée, une guerre civile. Le conflit s’enracine dans la durée.

Au début de la guerre, celle-ci ressemble beaucoup à la première guerre mondiale : c’est une guerre de position et de tranchées. Les mouvements militaires des franquistes vont du Sud au Nord.  En novembre 1936 commence l’assaut pour Madrid, tenu par les Républicains. En mars 1937 après des pertes effroyables Franco décide de stopper l’assaut et continue vers le Nord. Les nationalistes prennent le Pays Basque et les Asturies

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