La démocratie

FICHE DE LECTURE LA DEMOCRATIE SOUS TENSION

La démocratie sous tension, un podcast datant du 4 octobre 2020 de l’UC Louvain, une université catholique située à Ottignies-Louvain-la-Neuve en Belgique, nous présente un débat autour de la démocratie, animé par Jonathan, assistant en sciences politiques dans cette université. Ainsi, Nathalie Schiffino, professeur de sciences politique à l’UC Louvain spécialiste des questions relatives aux politiques publiques et à la démocratie, accompagnée de Camilla Carvaillo, doctorante en sciences politiques, spécialisée dans la socialisation mais surtout dans la participation des jeunes et leur engagement dans la vie politique, mais également Ludivine Damay, chercheuse associée à l’Université Libre de Bruxelles, spécialisée dans la participation des citoyens au niveau local et du budget participatif, ainsi que le professeur Mine Rechan, spécialisé dans les oppositions, les innovations politiques et dans la vision de la démocratie par les différents acteurs et enfin le professeur Pierre Baudwyns à l’UC Louvain, spécialisé dans les comportements politiques, les attitudes et les opinions des citoyens se sont réunis afin de débattre autour des tensions que la démocratie peut subir, les discussions qu’elle peut créer au sein de la communauté de la science politique, mais également afin d’analyser quels éclairages la science politique peut apporter pour mieux comprendre ces phénomènes.

La démocratie, vaste sujet. Tout d’abord, la démocratie est un régime politique. Elle engage donc un certain nombre de règles, formelles et informelles, ce qui permet de définir ce qui est possible, qui organise l’État, qui accède à la décision et comment. Mais la démocratie c’est aussi un ensemble de valeurs, telles que la liberté, l’égalité, et bien d’autres. Enfin, la démocratie est une ingénierie décisionnelle. En effet, celle-ci ne peut fonctionner sans mécaniques, processus et procédures. Mais avant tout, de son étymologie, la démocratie qui vient du grec demos et cratos, signifie le pouvoir confié au peuple. Mais cette démocratie apparue bien avant notre ère, semble de nos jours poser problème.

En effet, dans nos sociétés, la démocratie qui est une démocratie représentative (les citoyens expriment leur volonté par l’intermédiaire de représentants élus) ne permet pas à tous de se sentir représenté. La démocratie, de nos jours, est ressentie par certains comme étant oligarchique, (souveraineté qui n’appartient qu’à une classe restreinte et privilégiée). L’auteur Jacques Rancière, le fait par ailleurs ressortir dans son livre « la haine de la démocratie » qui nous indique que la démocratie fonctionne surtout sur la base d’élites, de professionnels de la politique et nous interroge sur l’idéal d’égalité. Selon les citoyens, la démocratie s’avère être le meilleur système pour les représenter, de ce fait, ils ne critiquent pas la valeur démocratique ; en revanche, le régime, lui est souvent remis en cause. Les citoyens ont ainsi le sentiment de confiscation du pouvoir par les acteurs intermédiaires, notamment par les partis ; ce qui fait alors émerger une crise de la démocratie représentative.  Les citoyens ne se sentent pas reconnus dans la représentation. Les chiffres parlent d’eux mêmes, 80% des français ne se sentent pas écoutés et entendus par les élus et seulement 6% sur 40 000 personnes interrogées selon la fondation pour l’innovation politique en 2019, considèrent détenir réellement le pouvoir. Les jeunes par ailleurs, sont très critiques à cet égard et l’on remarque que leurs comportements politiques ont changé. En effet, les jeunes sont de moins en moins engagés dans les partis politiques mais pour autant, ils ne se désengagent pas politiquement, ils s’engagent d’une autre manière notamment par des organisations citoyennes mais également au travers de mouvements sociaux tels que le climat et le féminisme, mais également par les réseaux sociaux qui leur permettent de s’adresser directement aux élus. La démocratie, bien qu’étant un moyen efficace pour que tous soient entendus n’est pas assez intégrée dans les régimes politiques actuels.

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