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La Résistance

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Par   •  4 Avril 2013  •  2 929 Mots (12 Pages)  •  660 Vues

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LA RESISTANCE Aux origines de la Résistance

De l’acte individuel au mouvement

La Résistance en zone nord naît dès 1940. Choqués par l’invasion allemande, certains individus s’opposent par le symbole, plus rarement par les armes, à la puissance occupante. A Dombasle, le 20 septembre, des séminaristes conduisent, drapeau en tête, un défilé patriotique dans les rues de la ville.

Après la signature de l’armistice, c’est plutôt l’apathie et le soulagement d’éviter l’occupation qui dominent au sud. « Chacun est rentré chez soi » (Jean Cassou) et attend des jours meilleurs. Pourtant apparaissent dès juin 1940, quelques signes avant-coureurs d’une opposition, ici aussi individuelle.

Plusieurs courants forment le terreau privilégié de ces révoltes. Renouant avec la passion de la liberté intellectuelle, des démocrates chrétiens s’efforcent, à Lyon ou à Montpellier, de montrer que le nazisme est incompatible avec le christianisme. Parmi eux, des universitaires, dont François de Menthon, qui refuse toute idée de collaboration.

Dans l’armée, des officiers affichent leur germanophobie. Le capitaine Henri Frenay, qui refuse d’admettre que la défaite est irréversible, jette les bases d’une organisation (Mouvement de libération nationale) pour, le moment venu, poursuivre la guerre. Beaucoup ne condamnent pas Pétain, salué pour son patriotisme et son désir de rénovation.

A l’inverse, d’autres considèrent comme un devoir de démythifier le Maréchal et cela d’autant plus qu’ils sont très vite en désaccord avec les premières mesures prises par le gouvernement. Des journalistes comme Jean Nocher à La Tribune républicaine se servent de leur profession pour critiquer à mots couverts la politique de Vichy.

En zone nord comme en zone sud, de petits groupes sortent des limbes. Privilégiant le long terme sur le court terme, faisant primer le collectif sur l’individuel, ils veulent agir sur la société française pour l’entraîner dans la lutte. Ces organisations ont certes un caractère limité et certaines une existence éphémère, mais la pérennité comme la croissance de structures nées dès 1940 (DF, Organisation civile et militaire (OCM)) témoignent de certaines réussites.

Naissance et originalité des mouvements

A la différence des réseaux qui se définissent par leurs objectifs militaires, les mouvements souhaitent agir sur la population. L’accroissement des effectifs est donc une priorité bridée par l’absence d’engagement de classe sociale ou de structure politique (à l’exception du PCF et, dans une moindre mesure, de la SFIO). Le recrutement repose sur un engagement individuel encouragés par les réseaux de sociabilité et le journal qui crée un lien entre des individus qui s’ignore et manifeste l’existence d’une infrastructure clandestine.

Les premières organisations de la zone nord confirment ce schéma. L’OCM réalise en décembre 1940 la fusion d’un groupe de militaires et un groupe de civils. Libération-Nord bénéficie des origines syndicales de son fondateur Christian Pineau.

En zone sud, les mouvements se développent selon des modalités identiques. A l’origine, certains hommes cherchent à sortir de leur isolement : c’est la « fronde en petits comités ». Cette Résistance de 1940-41, où compte avant tout le bouche à oreille, est caractérisée par l’artisanat. La propagande est longtemps l’arme prépondérante.

Des tracts apparaissent, tirés à quelques centaines d’exemplaires, pour dire la vérité sur l’Allemagne et les évènements militaires. François de Menthon lance Liberté en novembre 1940 avec ses collègues, Emmanuel Astier de La Vigerie, avec l’appui de Jean Cavaillès, de Raymond et Lucie Aubrac, sort en juillet 1941 Libération, dont le ton tranche vivement en établissant une synonymie entre Vichy et la collaboration.

Les modalités de l’engagement

Comme en zone nord, l’adhésion à un groupement de résistance, fondé autour de quelques personnalités, repose ainsi d’abord sur un choix personnel. La persécution des francs-maçons, des démocrates et des Juifs alimente le vivier des résistants potentiels. Franc-tireur attire les classes moyennes teintées de jacobinisme. Libération recrute dans le milieu syndicaliste. Egalement des cadres techniques forment la première génération d’adhérents.

Les réseaux de sociabilité confèrent ainsi aux mouvements une certaine homogénéité qu’il convient toutefois de ne pas surestimer. La clandestinité permet des rapprochements entre diverses classes d’âge et diverses origines sociales. Plus que la connivence politique prédomine la relation d’homme à homme. Des professeurs acceptent la tutelle d’étudiants, comme Marc Bloch à Franc-Tireur, les clivages politiques cèdent momentanément devant le but commun.

Les formes d’action

Les mouvements entendent agir sur deux plans. D’une part, contribuer militairement à la défaite de l’axe. D’autre part, influencer l’opinion publique afin d’éviter que la France ne bascule dans la collaboration. Du fait de la présence allemande, l’action de la zone nord a un caractère plus militaire qu’en zone sud, mais au départ seulement.

En zone nord

Militairement, la lutte contre l’Allemagne associe le renseignement, destiné aux Alliés, et le sabotage qui cherche à paralyser l’effort de guerre ennemi. En mars 1943, un peintre en bâtiment de l’OCM s’empare du plan des fortifications côtières projetées dans le Calvados. Ces actions sont complétées par l’aide aux prisonniers évadés.

L’action civile cherche à informer la population et à la protéger de l’occupant tout en favorisant un renouveau politique après la Libération. Les mouvements se dotent de journaux qui atteignent parfois de forts tirage. En janvier 1944, Défense de la France diffuse 450 000 exemplaires - un record. Ses militants fabriquent de faux papiers, pour contrer le STO notamment. Théoriquement, le civil et le militaire sont solidaires, ce qui distingue mouvement et réseau. Mais il faut attendre 1943 et l’arrivée des envoyés de Londres pour que l’ensemble des organisations s’y plie.

Certains mouvements du nord refusent délibérément l’action civile. L’OCM, CDLR et CDLL ne se dotent ainsi pas d’un organe de presse susceptible d’exposer leurs vues. Au contraire, DF, persuadé que la lutte revêt avant

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