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Jean Jaurès

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Par   •  26 Mars 2013  •  4 020 Mots (17 Pages)  •  1 665 Vues

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Jean Jaurès

Presque 100 ans après sa mort Jean Jaurès laisse encore un souvenir marquant dans l’histoire du socialisme français. Au début de la IIIème République, qui est une période de forte identité démocratique après la défaite de Napoléon à Sedan, le 2 septembre 1870, la vie des français est passionnée de politique. Mais peu d'hommes auront suscité de passions et de polémiques que JJ. Alors, il s'agit de comprendre comment cet homme, devenu un mythe, a su utiliser l'émergence de nouvelles forces pour en faire le combat d'une vie.

I/ Portrait de Jaurès (qui était-il)

II/ Ascension politique (comment il passe du camps des radicaux à celui des socialistes)

III/ L'impact de la mort d'une figure sociale (pacifisme certes mais aussi disloquement)

Jaurès a toujours conservé une grande discrétion sur sa vie privée, et encore aujourd’hui on est confronté à la rareté des archives personnelles le concernant. Mais on peut dire ceci :

Jaurès est l’enfant d’une petite bourgeoise désargentée. Il est né à Castres en 1859, et a un frère cadet, Louis Jaurès (1860-1937), qui deviendra amiral et député républicain-socialiste. Jean a été boursier du lycée Louis Legrand où il a préparé le concours de l’ENS. Deux agrégations en philosophie : major en 1878 et 3ème en 1881 . Certains de ses contemporains lui trouvait des airs de notable. Il est vrai qu'il a épousé Louise Bois, fille d’un sous-préfet, qui était très attachée à la religion (polémique autour du baptême de sa fille Madeleine de la part de ces amis anticléricaux). D’ailleurs il déclare en 1907 « Je crois que le christianisme et le socialisme sont deux courants de la pensée moderne qui doivent se développer parallèlement et dont la convergence déterminera l’avènement d’une ère de justice et de paix. » à la Chaux-de-Fond en 1907. (ville suisse du canton de Neuchâtel au nord-ouest de Berne dans le massif du Jura à 10 km de la frontière avec la France).JJ était d'abord un professeur. Quand il a 20 ans 1879, on est sous la république de Jules Ferry. Or la République de Jules Ferry, place quand même les professeurs à une place prééminente au sein de la société : ils sont dispensateurs des idées issues des Lumières et doivent éclairer les futurs citoyens dans des écoles laïques, l'école qui est alors un moyen d’ascension sociale. Jaurès se destine donc d’abord à l’enseignement. Mais il a quand même la volonté de ne pas laisser de côté ses convictions politiques.

En mai 1876, il prononce son premier discours destiné au préfet du Tarn ; alors qu'il n'avait pas encore 17 ans. Bon et tout le monde sait que sa carrière politique ne fait que commencer et qu'en 1885 : député du Tarn (il a 26 ans), parmi les opportunistes, qui politiquement sont plutôt des républicains modérés. On peut dire qu'il s'impose rapidement sur la scène politique on le voit beaucoup dans les débats sur l'expédition coloniale en Indochine, aussi dans les débats sur le budget des cultes, contre la censure du gouvernement après les affrontements entre la troupe et les mineurs de Decazeville (janvier 1886) avec le meurtre de Watrin qu'il dénonce comme « un acte de violence choquant et inutile » qui va marquer le début de son engagement pour la cause sociale. Je vais très vite là-dessus, mais je veux quand même parler des événements de Decazeville.

CF Fiche.

En un mot Jaurès reproche à ses collègues socialistes de faire l'apologie de l'assassinat en soutenant les grévistes ! Malgré tout, ce sera un des derniers événements qui le rattachera aux républicains opportunistes.

Jaurès se sent attaché à la question sociale et plus particulièrement aux sort des ouvriers. Il défend la mise en place d'un impôt foncier (à l'été 1893) qui d'après lui est « le seul moyen de lutter contre la spéculation et contre les variations de prix ». Il se passionne pour la législation du travail, se mobilise en faveur de la protection des délégués syndicaux des mineurs, il demande la création de caisses de retraite ouvrières alimentées par une contribution obligatoire des employeurs et des employés. Bref il s'implique corps et âmes. C'est à ce moment là qu'il forge sa réputation de « Jaurès Saint Bouche d'or ». On dit de lui qu'il a une éloquence hors du commun, ses discours sont enflammés. C'est un véritable orateur, d'ailleurs beaucoup de caricaturistes se sont emparés de ça. Il est connu pour être passionné dans ses discours, peut être un peu trop mais dans un contexte de politique tourmenté, à la veille de WWI, on lui pardonnera.

J'attire l'attention sur les bouts de discours et d'articles de JJ à propos de la question juive. Attention, je n'ai pas pour but de démontrer que JJ était profondément antisémite et qu'aujourd'hui il aurait effectivement voté FN comme le montre certaines affiches. Non. Jaurès était profondément humaniste. Ce que je veux démontrer en fait c'est que à la veille de WWI, le pacifisme si longtemps défendu par JJ ne pouvait pas subsister.La presse avait un pouvoir beaucoup plus important qu’aujourd’hui et si l'on décidait de montrer JJ comme un antisémite, il devenait antisémite. En fait à propos de cette question juive, dès le 2 juin 1892,avait condamné le racisme et l’antisémitisme dans son article de La Dépêche de Toulouse. Il affirme qu'il n'a « aucun préjugé contre les Juifs » et qui'il « compte parmi eux, depuis longtemps, des amis excellents » et qu'il « n’aime pas les querelles de race, parce qu'au fond il n’y a qu’une race, l’humanité. » Par ailleurs, dans ce même article, JJ insiste sur les racines juives du socialisme. Donc on est d'accord sur le fait qu'il n'était pas antisémite.

Par contre, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de passerelle entre socialistes et antisémites (je pense au socialisme national et boulangiste de Barrès). Il est vrai que son emploi du terme « juif » surprend aujourd’hui, mais, par exemple, il use aussi de « grec » dans son sens courant et populaire de « tricheur », alors que l’admiration de Jaurès pour la civilisation, la langue et l’histoire helléniques n’est pas contestable. En fait, je veux surtout montrer que Jaurès est un homme qui est ancré dans son époque et qu'il s'adapte aux opinions du moment, c'est d'ailleurs ce qui en

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