Comment la Chine est-elle parvenue à satisfaire les besoins alimentaires de sa population? A quels nouveaux défis est-elle confrontée aujourd’hui?

La Chine, pays le plus peuplé de la planète, arrive à assurer la sécurité alimentaire de sa population avec moins de 10% des terres cultivables du monde. Pourtant, il y a 50 ans, près de la moitié des Chinois étaient sous-alimentés. Comment la Chine est-elle parvenue à satisfaire les besoins alimentaires de sa population? A quels nouveaux défis est-elle confrontée aujourd’hui?

Des années 60 aux années 80, la Chine connaît une forte croissance démographique. Le pays passe de 670 millions d’habitants à près d’un milliard. La transition démographique est alors en cours: la mortalité s’effondre et l’accroissement naturel augmente fortement. Au début des années 60, l’agriculture est encore traditionnelle, peu mécanisée et recourant peu aux engrais et aux produits phytosanitaires chimiques. Bien qu’élevés pour une agriculture traditionnelle, les rendements ne sont pas toujours suffisants pour mettre la population à l’abri de la disette ou de la famine. En 1970, 380 millions de Chinois sont ainsi sous-alimentés. Leur régime alimentaire est en deçà du seuil de sécurité alimentaire en 1970 (2020kcal par personne et par jour) et composé essentiellement de produits végétaux (90%). Pour faire face aux besoins alimentaires accrus de la population, le gouvernement chinois lance des programmes destinés à augmenter la production agricole. Il s’agit tout d’abord d’une intensification de la production agricole dans l’Est de la Chine connue sous le nom de “révolution verte” (développement de l’usage des engrais et produits phytosanitaires chimiques, de variétés de riz ou blé améliorées...). D’autre part, dans les régions d’élevage extensif du Nord et de l’Ouest (Tibet, Xinjiang, Mandchourie...), le gouvernement ouvre des fronts pionniers agricoles grâce à l’irrigation ou aux variétés améliorées.

Dans les années 80, du fait de la politique de l’enfant unique mise en place en Chine au milieu des années 70, mais également en raison de l’urbanisation, la croissance démographique commence à ralentir. La population passe à 1,13 milliards d’habitants en 1990. L’intensification agricole des années 70 a permis de réduire le nombre des sous-alimentés. Ils ne sont plus que 290 millions en 1980, 180 millions en 1990. En 1980, la ration alimentaire moyenne passe au-dessus du seuil de sous alimentation (fixé par la FAO à 2400 kcal quotidiennes), et elle poursuit son augmentation tout au long de la décennie. Cela s’explique entre autres par la hausse des productions agricoles, la Chine devenant même en 1990 exportatrice nette de produits agroalimentaires (10 milliards de $ d’exportations contre 8 milliards d’importations). Dans le même temps, le régime alimentaire des Chinois évolue significativement: la part des céréales et légumes passe de 88 à 80% de la ration alimentaire, tandis que la consommation de viande double. Ce phénomène, appelé transition alimentaire, est lié au développement économique du pays.

Depuis les années 90, la Chine est confrontée à de nouveaux défis alimentaires. La croissance de la population poursuit son ralentissement, passant de 1.13 à 1.34 milliards d’habitants en 2008. La transition démographique chinoise est en voie d’achèvement, tandis que la population urbaine s’accroît fortement et que le niveau de vie s’élève. La plupart des Chinois

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