Nazisme
Cours : Nazisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Assia367493 • 29 Novembre 2022 • Cours • 1 042 Mots (5 Pages) • 447 Vues
OUEST FRANCE
Que reste-t-il de l’architecture nazie ?
Les reliquats de cette période noire de l’Allemagne sont peu nombreux. Et pour cause : la grande majorité des bâtiments emblématiques du nazisme ont été bombardés ou détruits par les Soviétiques. Il a pourtant fallu garder ceux qui tenaient encore debout. Voici ce que sont devenus quelques sites du IIIe Reich.
Grandiloquente, dorique, rationnelle, combinant béton et façades en pierre, modernisme et éléments classiques : voilà qui peut caractériser l’architecture du régime national-socialiste. Peut-on vraiment parler d’un « style » nazi ? Johann Chapoutot, professeur d’histoire à la Sorbonne, détaille : « Les usines étaient dans un style très techniciste, type « bauhaus », et les maisons des dignitaires, lourdingues, empruntaient au néorural. Pour les bâtiments de représentation politique, en revanche, le style est clairement influencé par l’Antiquité. »
Effet de mode de l’entre-deux-guerres (on en retrouve un peu partout, comme le palais de Chaillot à Paris), le style néoantique colle parfaitement à l’image que voulait donner le nazisme. « Hitler était fasciné par les Grecs et les Romains. Son ambition était ni plus ni moins de copier l’empire romain. » Mieux que copier : prolonger l’œuvre des peuples antiques, que les nazis considéraient, dans leur délire de grandeur raciste, comme des ancêtres germaniques…
Puissance et innocence
Comme pour tous les aspects de la dictature nazie, la politique architecturale du régime était déterminée par les préférences personnelles d’Hitler. Pour lui qui aurait rêvé d’être architecte (en plus d’avoir voulu devenir peintre), le style à faire prévaloir était une architecture néoclassique, inspirée du monde antique mais aussi de la Prusse du XIXe siècle. Le monde rêvé de son enfance. La puissance et l’innocence, à l’état pur.Voici plusieurs de ces bâtiments, en images. Certains ont été démolis au cours des bombardements alliés ou lors de l’arrivée des Russes à Berlin. Mais d’autres ont été conservés ou sont en cours de réhabilitation, pour des raisons essentiellement économiques. « Ces investissements avaient coûté cher à l’Allemagne, d’autant plus que son patrimoine a été détruit par la guerre. Si vous ajoutez à cela le coût de démolition, c’était intenable. »
Il a donc fallu réutiliser ces symboles de l’ignominie. L’actuel ministère des Finances de Wolfgang Schäuble, par exemple, se trouve dans le bâtiment de l’ancien ministère de l’Air du régime nazi…
La résidence de Göring : détruite
Tous les dignitaires nazis disposaient de résidences privées somptueuses pour leurs familles. La plupart ont été détruites par les Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale ou quelques années plus tard. Carinhall, dans la forêt de Schorfheide, à environ 70 km de Berlin, est le nom du « pavillon de chasse » construit dans les années 1930 pour Hermann Göring.
Le bâtiment, immense et mégalo, a été détruit sur les propres ordres de son propriétaire en 1945 alors que les Alliés avançaient en Allemagne. Stratégie typique de ces hommes qui se considéraient comme des Übermenschen (surhommes) : après eux, le néant.
L’amphithéâtre de Heidelberg : inutilisé
Le Thingstätte (le lieu où faire des choses, en français…) était une sorte de théâtre multidisciplinaire en plein air, qui a connu une brève popularité avant-guerre, dans les années 1930. Ici, le Volk (peuple) se réunissait pour admirer du théâtre « choral » (imitation de l’Antiquité, là encore) ou des spectacles de propagande. Une « chose » (Thing en vieil allemand) est un rassemblement populaire dans un décor naturel. 400 amphithéâtres de ce type étaient prévus par le régime, qui en a tout de même construit quelques dizaines entre 1933 et 1939.
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