L’effondrement de la dynastie almohade
Dissertation : L’effondrement de la dynastie almohade. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 4 Mai 2012 • Dissertation • 1 110 Mots (5 Pages) • 1 458 Vues
L’effondrement de la dynastie almohade (royaume musulman d’Andalousie) fut marqué par les chutes successives des grandes métropoles entre les mains des Espagnols : Baeza en 1227, Majorque en 1229, Badajoz en 1230, Cordoue en 1236, Valence en 1238, Xativa en 1244, Carthagène en 1245, Jaén en 1246, Séville en 1248 puis Murcie en 1266. En moins de quarante ans, l’Islam perdit la majeure partie de l’Andalousie. Ce désastre eut pour effet de repousser les territoires musulmans à l’extrême sud de la péninsule ibérique, dans ce qui sera le dernier royaume musulman d’Europe occidentale, le Royaume de Grenade.
Le Royaume de Grenade
Les leaders musulmans travaillèrent dès lors à préserver ce qui restait de la présence musulmane en Espagne. Fondé en 1232 par Muhammad Ibn Yûsuf An-Nasrî, surnommé Ibn Al-Ahmar, le Royaume de Grenade (Gharnâtah en arabe) regroupait trois provinces : la province de Grenade proprement dite au centre, la province d’Almeria à l’est et la province de Malaga à l’ouest et au sud. Le royaume était bordé par la Mer Méditerranée et contrôlait le détroit de Gibraltar. Vingt-deux émirs de la dynastie nasride se succédèrent sur le trône de Grenade, en plus de deux siècles et demi. Plusieurs facteurs expliquent cette longévité exceptionnelle au vu des circonstances :
1-Un pouvoir central fort, détenu par la dynastie nasride, dont le premier représentant, Ibn Al-Ahmar, était un descendant de l’illustre Compagnon du Prophète, Sa`d Ibn `Ubâdah.
2-L’arrivée massive à Grenade des réfugiés andalous qui fuyaient leurs cités d’origine une fois celles-ci investies par les Espagnols. Le Royaume de Grenade représentait alors la terre d’Islam par excellence pour ces milliers de Musulmans, parmi lesquels on trouvait des savants, des hommes de lettres, des artisans, des agriculteurs et des architectes. Tous ces gens contribuèrent à la grandeur de leur nouvelle terre d’accueil.
3-Le soutien extérieur des pays du Maghreb. Que ce soit les Hafsides de Tunisie ou les Marinides du Maroc, tous participaient au soutien de leurs frères andalous, via l’envoi d’aides et de renforts militaires.
4-L’effritement de l’unité intérieure des royaumes chrétiens d’Espagne, avec notamment cette guerre fratricide entre le Royaume de Castille et le Royaume d’Aragon. Ces luttes intestines permirent au Royaume de Grenade de consolider son pouvoir, voire de l’étendre aux dépens de ses ennemis.
Mais ces facteurs ne durèrent pas indéfiniment. Les Marinides du Maroc cessèrent leur soutien aux Nasrides de Grenade en raison de leurs querelles intérieures, tandis que l’Espagne chrétienne se réunit sous une même bannière, après que le Roi Ferdinand d’Aragon et la Reine Isabelle de Castille se marièrent en 1479, formant ainsi une puissante coalition anti-maure. Le Royaume de Grenade lui-même était affaibli par les luttes de pouvoir et la déliquescence sociale. Les Grenadins s’étaient laissé aveugler par une vie faite de luxe et d’insouciance et ne voyaient plus le péril qui arrivait du nord.
Les Musulmans ne se réveillèrent de leur torpeur qu’après que les armées de Ferdinand et d’Isabelle dévalèrent plaines et vallées pour envahir le Royaume de Grenade. Des batailles féroces eurent lieu pour tenter de sauver ce dernier bastion musulman d’Europe occidentale. En vain. Malaga, la plus fortifiée des cités grenadines, tomba en août 1487 ; fin 1489, c’était au tour de Guadix, Almuñecar, Almeria et Baza. Au début de l’année 1490, il ne restait plus que la ville de Grenade.
Résistance
Les Rois Catholiques, Ferdinand et Isabelle, envoyèrent alors à l’émir de Grenade, Abû Abd Allâh As-Saghîr (Boabdil) une offre au terme de laquelle il leur livrerait la ville et abdiquerait en leur faveur moyennant protection et avantages
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