L'installation des Francos à Sahagun 1085

L’installation des Francos à Sahagun, qui débute dans les années 1080, est racontée dans ce que l’on appelle Les chroniques anonymes de Sahagun. Comme son nom l’indique cette chronique est anonyme. Elle aurait cependant été rédigée par un moine, ou bien un groupe de moines de l’abbaye de la ville. Cette chronique est portée sur la période de troubles que connaît Sahagun et le royaume de Léon au XIe et XIIe siècle. Durant cette période la région connaît des troubles qui seraient dû, selon les moines de Sahagun, à l’arrivée des Francos dans la région. Les Francos refusent l’autorité de l’abbé, s'attaquaient à des lieux consacrés et s'insurgeaient contre la liturgie et les champs, ce qui déplaisaient aux moines. Cependant ces chroniques anonymes seraient postérieures aux faits racontés. En effet ce récit a un aspect littéraire important, les faits historiques et la fiction se rencontrent, les épisodes s'enchaînent rapidement et avec finesse, certains d’entre eux bénéficie d’une mise en scène dramatique réussie. De plus le ou les auteurs ont apporté un soin particulier à la rédaction qui est par conséquent très réussi. Tous ces aspects de la chronique poussent certains historiens comme Charles Garcia à penser que celle-ci aurait été écrite à une époque postérieure des faits qu’elle raconte. Afin d’écrire ce récit l’auteur aurait donc utilisé différentes sources lui permettant d’ajouter des épisodes à son récit et de détailler son propos. Ce document est un extrait de ces chroniques anonymes de Sahagun. Les chroniques traitent donc de l’installation des Francos dans la ville. Sahagun est une ville située dans le royaume de Léon, elle est importante à l’époque puisqu’elle est l’une des villes principales sur le chemin du pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle. Cette ville est habitée par des moines vivant dans le monastère Domnos Sanctos consacré au martyrs de Jésus Christ Facond et Primitif. Mais durant la fin du XIe siècle et le début du XIIe siècle la ville de Sahagun connaît de nombreux changements. En effet sous le règne d’Alphonse VI le royaume s’ouvre à l’extérieur et notamment aux territoires au-delà des Pyrénées. Le monastère de la ville évolue, en 1080 il devient le monastère San Benito dédiée à Saint Benoît.  Pour la première fois des moines clunisiens suivant la règle de saint Benoît s’installent dans la péninsule Ibérique. Dans la même période un autre groupe s'installe dans la ville se sont les Francos. Le terme Francos est utilisé à l’époque par les moines hispanique pour désigner des non autochtones, des personnes venant d’au-delà des frontières des Pyrénées. Cet extrait détaille leur arrivée dans la ville. Dans un premier temps les moines s’attardent sur la classe sociale et le métier qu’ils exercent. Les Francos sont présentés comme des bourgeois pratiquant des métiers de l’artisanat. Le ou les auteurs mettent ensuite en avant les régions dont sont originaires les Francos avec une majorité d’entre eux venant de France. Puis les moines s’attardent sur leur installation et leur intégration à Sahagun qui est facilité grâce à certains privilèges octroyés par Alphonse VI. 

1. L’importance de la bourgeoisie dans la ville et les privilèges dont ils disposaient
2. Une ville avec un fondement religieux très fort…
3. … mais une certaine indépendance par rapport au rauyaume de léon  

Ou

1. Les franques : une minorité qui s’affirme par les différends métier qu’elles exercent
2. Une ville composée d’élites et de bourgeois hétéroclite
3. Sahagun une ville religieuse avant politique

OU

1. Les franques de leur installation à leur insertion difficile parfois même au dépend autochtone

1. L’arrivée des franques dans la ville de Sahagun et les privilèges qui leur sont accordés

Nous allons d’abord voir comment les francos se sont insérer dans la ville de Sahagun et cela parfois au dépend des autochtone.  Et plus patriculièrement nous allons voir quand et comment sont arrivée les francos et qu’elles privilèges ils-ont obtenue dans la ville de Sahagun.

D’après l’auteur anonyme de ces chroniques, c’est le règne d’Alphonse VI de León et de Castille (1065-1109) qui est à l’origine de l’irruption des francs dans la péninsule. En effet c’est lui qui a ouvert les portes de son royaume aux francos. Le comportement du roi était en quelque sorte annonciateur de la facilité avec laquelle les francos trouveraient ensuite des collaborateurs locaux. En effet quand les francos furent arriver a Sahagun, il fallait commencer une nouvelle vie. On peut le voir ligne 9 à 12 : « Avec de grandes prières, [les colons] demandèrent à l’abbé qu’il leur soit permis et autorisé de cuire où bon leur semblerait, et que chacun d’eux il reçoive chaque année un sou ». Il faut savoir que les terres sont des terres appartenant à l’autorité de l’abbé et non celle du roi.  Mais si se partage des terres parait généreux c’est par ce qu’il y a une histoire derrière. En effet les franques arrivés de fraîche date refusaient l’autorité de l’abbé et se mettaient alors à s’attaquer aux lieux consacrés, brûler les propriétés des moines, ils niaient le pouvoir de médiation des reliques et s’insurgeaient contre la liturgie et les chants. Autant d’élément qui poussa probablement l’abbé à leur accorder ces terres.

Mais la phrase « [les colons] demandèrent à l’abbé qu’il leur soit permis et autorisé de cuire où bon leur semblerait » est plus particulièrement significative car à l’époque il y avait obligation « d’aller faire cuire leur pain dans le four du monastère. », créant ainsi une faveur abbatiale destinée à raffermir l’union fraternelle entre les moines et les habitants. Ainsi les francs en demandant à faire cuire où bon leur semblerait, se mettait un peu a part des autres habitants.

De plus comme nous allons le voir plus loin dans notre exposé les francos qui viennent s’installer sont en majorité des bourgeois. Alors le roi va mettre en place des ordonnances dans lesquelles il dit que les bourgeois de la ville de Sahagun serait exemple de quelque taxe et de service militaire obligatoire. En effet ligne 16 à 20 « Alphonse VI ordonna, par révérence aux martyrs de Jésus-Christ, que les bourgeois de Sahagun ne paient pas au roi le portazgo, ni aucune autre taxe. Il ordonna aussi qu’ils ne soient pas obligés de participer aux expéditions du roi ou à son ost, bien que ce soit l’sage des autres villes et lieux d’y aller, ».  Il y a donc bien ici un comportement priviligié à l’égard des bourgeois. Mais ce n’est pas tout car le roi va encore plus loin dans ses mesures pour la protection des bourgeois, en effet ligne 21 à 24 : « Par ailleurs, si quelque collecteur ou officier délégué du roi prétendait exercer par la force quelque droit royal à l’interieur de l’enclos ou de la ville de Sahagun, il ordonna qu’ils tuent et que le meurtrier ne soit pas puni. ». Ici on comprend que le roi donne le pouvoir aux bourgeois de se faire justice soit même. De plus Alphonse VI a favorisé l’installations de moines clunisiens sur un grand nombre de sièges épiscopaux par crainte de voir ses domaines passer sous la coupe de la papauté. Le roi fit aussi l’imposition du rite romain au détriment du traditionnel rite mozarabe et le remplacement de l’écriture wisigothique par la caroline. Ce sont là des raisons suffisantes qui auraient dû conduire le moine copiste à accabler la personne royale. Or on ne trouve aucun dénigrement à l’encontre du monarque, bien au contraire. Pour les moines de Sahagun, Alphonse, qu’ils considéraient comme le plus grand bienfaiteur de leur communauté. Dès lors, c’est dans une autre direction qu’il fallait chercher la source des malheurs des clercs. C’est dans ce contexte qu’il faut inscrire la présence de la minorité franque au sein de la ville.

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