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L'alliance Franco-Ottomane

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Par   •  1 Juin 2020  •  Étude de cas  •  8 714 Mots (35 Pages)  •  744 Vues

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L’alliance franco-ottomane

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TITIEN, (1488-1576), François 1er et Soliman le Magnifique, vers 1530

“Cette rencontre entre l’Europe et l’Empire ottoman est le grand exemple de deux mondes qui, en se combattant et se déchirant, finissent par s’entrepénétrer imperceptiblement et s’enrichir réciproquement”

Claudio Magris

Sommaire

Introduction        3


I.        Les Ottomans et l’Europe        5

a.        Les premiers pas diplomatiques en Europe        5

b.        La puissance militaire ottomane        6

c.        Soliman II le magnifique        8


II.        Les avantages de l’alliance franco-ottomane        11

a.        Une diplomatie versatile        11

b.        Une alliance profitable mais surtout nécessaire        14

c.        Le zénith ottoman, une entreprise patiente        15


III.        La pérennité de l’alliance franco-ottomane        17

a.        Le déclin ottoman        17

b.        Les relations franco-ottomanes sous le règne de Louis XIV        18

c.        La fascination occidentale pour la société ottomane        20


Conclusion        22


Bibliographie        23


Introduction

« Je ne puis nier que je désire vivement voir le Turc tout puissant et prêt à la guerre »

Francois 1er 

Il est, dans l’histoire du monde, des peuples que l’on qualifie d’ennemis héréditaires, à jamais irréconciliables, dressés en permanence les uns contre les autres dans des guerres éternelles. Il est aussi des empires jamais rassasiés de conquêtes, en lutte constante avec leurs États voisins pour s’agrandir jusqu’aux limites. En quête d’amitiés, le roi de France François 1er est le premier souverain occidental chrétien à avoir établi, en 1536, une alliance durable, militaire et financière avec le Grand Turc, le souverain de l’Empire ottoman. Cette alliance considérée comme contre-nature par ses contemporains européens, à l’époque où les croisades et le rejet des infidèles sont la norme permet aux deux protagonistes, en plus des avantages commerciaux et de l’ouverture culturelle qu’ils en tirent, de se défendre mutuellement contre l’hégémonie du Saint-Empire romain germanique, alors tout puissant.

En 1453, avec la conquête de Constantinople et le démantèlement de l’Empire byzantin, l’Etat ottoman prend officiellement la forme d’un sultanat. Alors à cheval sur l’Europe et l’Asie, il va au fil des années s’étendre et devenir un acteur de plus en plus puissant en Méditerranée et à l’est de l’Asie mineure, atteignant son apogée sous le règne de Soliman le Magnifique. Lorsqu’il succède à son père Sélim 1er le Cruel, le 1er septembre 1520, Soliman n’a que 25 ans, et il profite de la stabilisation de l’empire qui succède aux errances des sultans précédents. L’organisation militaire est administrativement gérée avec brio et l’expérience des troupes est forte d’années de conquêtes. De plus, la technologie, les sciences et la vie culturelle battent leur plein et mettent à profit les savoirs byzantins récupérés par la Sublime Porte. Sous Soliman, l’Empire atteint son âge d’or, et commence à se développer dans l’occident chrétien une certaine fascination pour cet État mystérieux et surpuissant d’infidèles barbares pourtant capables de tant de raffinement.

Afin de mieux saisir l’impact de l’alliance franco-ottomane sur le monde de l’époque, il faut nécessairement prendre en compte le contexte historico-politique qui entoure les règnes des sultans précédents, ainsi que les conséquences découlant de cette alliance. Autant sur le plan politique que militaire, mais aussi économique et culturel. Car l’alliance franco-ottomane, originellement scellée pour affaiblir un État rival mue au fil des années, englobant finalement bien plus qu’une simple alliance militaire. En se liant, ces deux puissances apparemment destinées à l’antagonisme philosophique, religieux et culturel, vont trouver bénéfice à faire perdurer cette relation singulière. Ce qui se traduit assez naturellement au fil des années par un échange culturel important, provoquant tantôt l’amour, tantôt la haine des sociétés l’une pour l’autre.

Dès lors, il convient de se demander, en se focalisant sur la Sublime Porte, de quelle manière l’Empire ottoman et la France vont mettre en place et faire perdurer une alliance fondamentalement impensable dans le monde chrétien, de la renaissance au XIXème siècle.

Dans cette optique, il faut commencer par rendre compte des liens entre les Ottomans et l’Europe (I), de la façon dont leur entrée diplomatique en Europe (a), aidée par leur puissance militaire (b) permet à Soliman II le magnifique (c) de remporter nombre de victoires, diplomatiques comme militaires.

Il advient par la suite d’expliciter les avantages de l’alliance franco-ottomane (II), de sa nécessité (a), de la manière dont elle s’est constituée, par une diplomatie prudente (b) et des bienfaits qu’elle apporte aux Ottomans, les assistant dans leur patiente ascension jusqu’à leur zénith (c).

L’alliance perdurant, il faut enfin s’intéresser à la pérennité de l’alliance franco-ottomane (III) : malgré le déclin ottoman (a), de bonnes relations se poursuivent sous Louis XIV (b), scellant la fascination occidentale pour la société ottomane (c).

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