Religion et politique dans l'empire romain
Dissertation : Religion et politique dans l'empire romain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar TheFazi2002 • 21 Novembre 2020 • Dissertation • 2 229 Mots (9 Pages) • 1 592 Vues
Dissertation d’histoire:
Religions et politique dans l’Empire romain
(Ier siècle av. J-C-Ve siècle ap. J-C)
Depuis ses débuts au Ier siècle av. J-C, l’Empire romain accorde une place plus qu’importante à sa religion ainsi qu’à celles des peuples conquis. Il va même jusqu’à la mêler à sa politique, et plutôt étroitement, même si celle-ci aura changé entre le début et la fin de son parcours. Comme nous l’avons donc dit, politique et religion sont étroitement mêlées sous l’Empire, et cette cohabitation connaît plusieurs phases et changements, que nous allons dès à présent étudier en nous posant une question;
En quoi la politique et la religion sont-elles liées sous l’Empire romain et sous quelles formes ce lien se manifeste-t-il au fil des siècles?
Dans un premier temps nous nous intéresserons aux pratiques romaines avant le début de l’Empire, puis sous l’instauration de l’Empire; nous verrons ensuite comment sont nées les premières tensions politico-religieuses avec l’Empire, puis nous terminerons en nous interessant à sa difficile transition vers le christianisme.
Avant l’arrivée d’Auguste et de l’Empire, Rome avait conservé sa culture religieuse. La religion romaine traditionnelle, polythéiste, était constituée d’un mélange de divinités, la plupart empruntées à la croyance hellénistique, tout en présentant des dieux issus d’autres religions.
Nous l’avons dit, la religion a donc une place importante dans la société romaine de l’époque, et un citoyen ne respectant pas l’orthopraxie, c’est à dire le respect et la pratique du culte, est très mal considéré par la masse. Ce culte s’exprime de différentes manières. En effet, le bon citoyen romain se doit d’honorer les dieux dans sa vie de tous les jours, en se rendant aux jeux du cirque et aux pièces de théâtre données à l’occasion de fêtes religieuses. Dans la même optique, il doit aussi faire en l’honneur des dieux des offrandes et sacrifices; pour ce faire, la domus romaine traditionnelle comportait toujours un lararium, véritable autel domestique en l’honneur d’un ou plusieurs dieux auquel la gens tout entière ainsi que ses esclaves devaient rendre hommage par des offrandes. Notons un fait important pour les propos que nous tiendrons par la suite, Rome a également pour coutume d’adopter les dieux des peuples conquis, où plutôt de choisir le plus interessant d’entre eux et l’intégrer à la religion romaine. Enfin, la religion romaine a également un chef, le Grand Pontife, dirigeant des prêtres de Rome.
Si ces différentes pratiques ne seront pas amenées à changer; ou du moins pour l’instant; l’arrivée d’Auguste et avec lui de l’Empire va créer de nouveaux usages et plus que jamais auparavant mêler politique et religion à Rome.
S’il existe un personnage qu’on peut qualifier d’irréprochable, du moins au sens orthopraxique du terme, il s’agit bien d’Auguste qui fût le premier empereur romain, accédant au pouvoir en 27av.J-C.
Auguste permet bien d’illustrer le lien étroit entre religion et politique dans l’Empire, puisqu’il parvient même à le renforcer. En effet, Auguste prône un respect et un retour strict aux mos maiorum, c’est à dire les usages et coutumes des anciens. Afin de renforcer l’unité de l’Empire, il instaure également le culte impérial, en faisant diviniser César. Il s’agit d’une nouvelle forme de religion autour de l’Empereur. À la mort de Lépide en -12, c’est la fonction de Grand Pontife, laissée vacante, qu’Auguste peut désormais assurer.C’est l’apogée du mélange entre politique et religion, le chef de l’Empire devenant également chef religieux. Tout au long de son règne, Auguste s’efforce de montrer son attachement religieux. Par exemple, pour son triple triomphe en -29, Auguste revêt les attributs de Jupiter Capitolain, et dans la même pensée, sa statue envoyée en plusieurs exemplaires aux quatre coins de l’Empire présente, elle, les attributs du dieu Apollon.
Aussi, il fermera les portes du temple de Janus, une fois de plus dans un soucis de respect de la religion et de la tradition. Ce geste, opéré à l’occasion de la fin des guerres civiles, est un symbole de paix. Enfin, il fera conserver ses mémoires par les vestales, prêtresses dédiées à la déesse Vesta.
Même après sa mort, la grande piété d’Auguste restera dans les mémoires, et les pratiques anciennes ainsi que celles qu’il a instaurées ne connaîtront pas de grand changement sous les Julio-Claudiens, sa dynastie. Pourtant l’expansion permanente de l’Empire finit inévitablement par faire face à un problème d’ordre religieux, que nous allons à présent aborder.
Nous nous intéressons à présent, comme annoncé plus tôt, aux tensions politico-religieuses qu’à connu Rome.
Dans les années -60, Pompée profite d’un désaccord entre les deux frères
Aristobulle II et Hyrcan II, qui se disputent le pouvoir en Judée, pour, en les départageant, peu à peu s’accaparer celle-ci, et ainsi l’intégrer dans les territoires romains. Rome évite tout de même de gérer directement la Judée, trop problématique. Jusque-là, on avait laissé les juifs s’auto administrer, à l’instar des prédécesseurs des romains. Puis, alors que le souverain-client de Judée gérait bien trop mal son peuple, qui était décidément incontrôlable, Auguste se décide enfin à l’évincer et réellement prendre le pouvoir.
Sous l’Empire, Auguste à bien du mal à gérer cette colonie du fait du mode de religion de ses habitants, le monothéisme. Rome n’a encore jamais rencontré un peuple comme les juifs, et ne peut, pour des raisons évidentes intégrer leur dieu à la religion romaine, comme le veut la coutume habituelle. Un dieu unique ne saurait trouver sa place parmi les innombrables divinités romaines traditionnelles. La manière qu’ont eu les juifs d’appréhender la culture romaine illustre bien le problème; ils ont accepté la mode romaine, son architecture, son style vestimentaire, mais se refusent à mettre de côté leur religion, et s’offusquent à la vue des symboles religieux romains, selon Tacite et Flavius Josèphe dans son ouvrage Guerre des Juifs. Tout au long des siècles qui suivent, les romains doivent faire face à diverses émeutes. L’empereur Hadrien, en 135, doit même prendre des mesures assez dures envers les juifs pour tenter de calmer la situation. Les juifs sont interdits à Jérusalem, leurs traditions proscrites.
À présent, revenons en arrière
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