Occident Medieval

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DE L’OCCIDENT MEDIEVAL

Le Moyen Age est une des quatre périodes de l’histoire. En fait la notion de Moyen Age n’est pertinente qu’à propos de l’histoire de l’Europe occidentale. Ses limites chronologiques précises sont quelque peu difficiles à fixer. Pour les bornes inférieures, deux dates sont à proposer : 410 qui voit le sac de Rome par Alaric et la constitution des premiers royaumes germaniques ou 476 qui marque la fin de l’Empire en Occident lorsque Odoacre dépose Romulus Augustule le dernier empire romain. Pour la fin du Moyen Age, nous avons également deux repères : 1453, date de la prise de Constantinople par les Turcs, donc la fin de l’Empire en Orient ou en 1492, année de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.

En fait, le Moyen Age couvre ainsi une période de dix siècles, entre la fin de l’Empire romain en Occident et celle, un millénaire plus tard, en Orient. La première phase du Moyen Age(le Haut M.A.) a vu la formation de l’Europe à partir de l’unification progressive des royaumes barbares par Charlemagne. La phase centrale du Moyen Age entre le Xème et le XIIIème siècle est caractérisée par un essor remarquable de l’Occident. Durant le Moyen Age tardif l’Occident connaît une phase sombre marquée par une conjonction de fléaux (famine, peste et guerre de cent ans).

Les limites spatiales de l’Occident sont également difficiles à dresser car elles ont constamment évolué durant le Moyen Age. Il se distingue par l’usage du latin et des langues dérivées et la pratique selon la tradition et les rites latins sous l’autorité de Rome. C’est la moitié ouest de l’empire romain bordé à l’ouest par l’océan Atlantique, au sud par la Méditerranée et à l’est par les terres conquises par l’Islam. Cf cartes

Dans l’imaginaire générale, le Moyen Age est une période sombre, un temps barbare, violent, anarchique et obscure. Mais ce cliché qui s’est longtemps fixé est, depuis quelques années, réhabilité. Et le Moyen Age est dit grande période de foi, de culture

C ‘est en 406 après Jésus-Christ que s’amorce un grand mouvement migratoire des peuples de l’Est sur les ruines de l’empire romain d’Occident. En 476, le dernier empereur romain d’Occident Romulus Augustule est déposé. Dès lors l’empire se morcelle en plusieurs royaumes germains et c’est l’époque des royaumes barbares caractérisés par de grands changements. En fait, l’acte de décès de l’empire romain consacré, les peuples francs colonisent le Nord de la Belgique et Clovis s’empare de Soissons en 486, repousse les Alamans, écrase les Wisigoths en 507. Baptisé à Reims en 499 par Saint Rémy, il entreprend la conquête du Sud-Ouest de la Gaule et reconquiert la Burgonde et la Provence.

A l’Est, les Alamans occupent la Franche Comté, la Suisse alémanique et la rive droite du Danube. Dès lors la Gaule et la Germanie entrent en contact, forment un bloc politique où les francs sont les maîtres. A partir de 550 l’empire se divise entre le royaume des Francs et l’empire romain d’Orient. En 800, Charlemagne est couronné à Rome empereur par le Pape Léon III : L’empire carolingien est né. En 843 l’état de l’Occident chrétien est caractérisé par l’éclatement de l’empire carolingien. Ainsi s’en est fini de l’empire carolingien au sein duquel à l’exception de la Germanie naissent de nombreux royaumes dont les souverains sont choisis en dehors de la lignée du fondateur avec plus ou moins l’accord de l’Eglise contrairement aux méthodes en cours depuis Pépin le Bref. En 987 Hugues Capet accède au trône à Amiens en Francie occidentale. En Germanie, en 887, Charles le Gros est déposé. Le duc Arnulf de Carinthie est élu roi. En Octobre 895, il est couronné empereur par le Pape Formose.

Le 02 Février 962, naît le St Empire romain germanique qui survit jusqu’au XIIIe siècle.

1ère partie : L’EMPIRE CAROLINGIEN

I/ GENESE ET EVOLUTION

Dans la seconde moitié du VII ème et la première moitié du VIII ème siècle suite à des crises internes, les royaumes barbares nés sur les ruines de l’empire romain se morcellent. En effet, les guerres fratricides, les échecs militaires sont les facteurs principaux qui minent les fondements du royaume franc et qui le portent à son déclin. Les rivalités entre le royaume de l’Est, l’Austrasie et celui de l’Ouest, la Neustrie, libèrent les royaumes périphériques : Aquitaine, Septimanie, Provence. A la fin du VIIè siècle, les rois mérovingiens des divers royaumes (Neustrie et Austrasie principalement) sont devenus les rois fainéants. La presque totalité de leurs pouvoirs sont entre les mains des Palatins à la tête desquels se trouve le Maire. Ils ont distribué la plupart de leurs terres. De plus, ces rois sont fréquemment des mineurs. En Gaule du Nord, la prise du pouvoir par le maire du palais Pépin de Herstal en 687 marque le début de l’éviction des mérovingiens. En effet, il réunit entre ses mains la mairie de Neustrie (après sa victoire sur le maire Ebroïn) à celle d’Austrasie qu’il avait déjà. Il rétablit l’unité du royaume au profit d’un roi unique mais sans pouvoir Des reformes s’avèrent nécessaires pour reconstituer l’unité des francs. Son fils bâtard Charles surnommé Martel en 711 lui succède en 714.

Il poursuit l’œuvre de son père en contrariant les velléités autonymiques des Frisons, Alamans, Bourguignons et Provençaux. Il réprime aussi les Neustriens. Sa victoire en 732 sur les Berbères à Poitiers arrête l’élan de l’Islam en Occident. La puissance du royaume franc est alors considérable, mais il n’obéit plus au roi mérovingien que Charles ne veut cependant pas détrôner.

A sa mort, en 741, son fils Pépin le Bref lui succède à la tête du royaume des francs sans en être pour autant le roi. Le roi mérovingien est encore maintenu encore quelque temps. En 751, il se fait sacré roi par ses paires et en 754, le Pape Etienne II qui recherchait le soutien des Francs contre les Lombards lui assure l’élection par la grâce divine à Saint Denis. Il est ainsi sacré pour la deuxième fois mais cette fois en compagnie de son épouse et ses deux fils. Childéric III le dernier roi mérovingien est alors déposé et une nouvelle dynastie voit le jour : les carolingiens. Le pouvoir autrefois sacralisé par le sang est désormais consacré par l’onction. La grâce de Dieu entre ainsi en ligne

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