Métèques et étrangers à Athènes

Métèques et étrangers à Athènes

Les auteurs :

Lysias (454-380) : fils de Képhalos, un riche Syracusain installé à Athènes à l’époque de Périclès, Lysias est un métèque démocrate. Son œuvre est exceptionnelle d’un point de vue historique du fait qu‘elle est porteuse d’un regard métèque sur la cité athénienne.

Xénophon : (426 – 355 donc il meurt peu de temps après son ouvrage Les revenus) c’est un philosophe, historien et chef militaire de la grèce antique notamment connu grâce a son apologie de Socrate. On va voir que dans l’œuvre qui est extraite il va dresser les métèques presque comme un modèle à suivre et va les défendre.

Métèques : définition

Pour Robin Harrison : « le métoikos a dans la tradition grecque à la fois un sens général, indiquant un homme qui s’est établi d’une manière plus ou moins permanente sur le territoire d’une cité qui n’est pas la sienne, et un sens spécialisé, indiquant un homme – ou une femme – qui a un statut légal défini par la cité où il a son domicile du moment ».

Le métèque est avant tout un homme libre, étranger et domicilié. Cette catégorie apparaît à Athènes vers la fin du VI e siècle et petit à petit celui ci va devenir un composant presque indispensable pour Athènes.

Pourquoi ? Parce que le métèque constitue tout d’abord une catégorie fiscale du fait qu’il est soumis à certaines taxes obligatoires si celui ci demeure plus d’un mois dans Athènes. Vous remarquerez que le mot métèque parle de lui même : le métoikon étant la taxe spéciale qu’ils payaient.

Qui sont ces métèques ? Au Ve siècle les métèques sont habituellement d’origine grecque et restent attachés à la cité à laquelle ils résident. Au IV e siècle on assiste à un changement due au recrutement croissant de barbares : ceux-ci forment alors une catégorie beaucoup plus hétérogène qui se sent plus étrangère à la cité (Xénophon).

Annonce plan :

A Athènes, les métèques formaient la part la plus importante des xénoi, des étrangers, c’est pourquoi nous verrons dans une première partie comment vivent-ils à Athènes avant de voir dans une deuxième partie à quel point les métèques sont important pour la cité Athénienne et de ce fait souligner l’importance pour la cité athénienne d’entretenir de bonnes relations avec eux.

I. La situation des Métèques à Athènes

a) Qui sont-ils ?

A Athènes ces étrangers étaient répartis en 2 groupes :

➢ Les étrangers nés libres, installés à Athènes comme commerçants ou artisans ou comme réfugiés politiques

➢ Les esclaves affranchis devenus métèques qui gardent comme patron leur ancien maitre

→La seule ≠ entre ces deux groupes est que les seconds, les affranchis donc : avaient des obligations envers leurs maitres comme par exemple à leur mort donner tout l’héritage qu’ils possédaient à leur ancien maitre. A par ça, ils pouvaient vivre pleinement la condition de métèque comme bon leur semble.

Ce qu’il faut savoir aussi des métèques et la on atteint vraiment un point important sur leur fonction au sein de la cité athénienne c’est qu’ils jouent une rôle primordial dans la vie économique et le métèque va s’inscrire comme une sorte d’homo economicus.

N’étant pas citoyens, les métèques sont écartés de la propriété foncière (sauf avec certains privilèges spéciaux que l’on verra dans la seconde partie). Ils ne peuvent pas acquérir de biens fonciers et immobiliers. Ils se tournent donc automatiquement vers toutes les activités économiques autres que l’agriculture comme le commerce, l’artisanat, l’activité bancaire etc…

Concernant son adhésion, son intégration, quand le métèque s’installe à Athènes, il y a un véritable phénomène d’intégration qui a lieu :

Dans son livre Symbola. Les étrangers et la justice à Athènes, Philippe Gauthier énonce justement ces principes d’intégration des métèques :

• Premièrement, les métèques obéissent aux lois de la cité : l’étranger qui postule la condition de métèque doit dire : « Je veux habiter avec vous, j’ai envie de vos lois ».

• Ensuite il y a L’intégration à la cité qui se marque par l’inscription sur des registres officiels, à l’échelon des dèmes.

• Les métèques participent aux sacrifices et aux fêtes religieuses tout comme les citoyens.

• Ils prennent part aux liturgies (CHOREGIE : cérémonie religieuse qui a lieu chaque année ou les autorités athéniennes, en particulier l’archonte éponyme choisissait des chorèges parmi les riches habitants Athéniens donc parmi les citoyens comme parmi les métèques pour assurer le regroupement des chœurs qui se produisait lors de concours lyriques et dramatiques qui avaient lieu durant les grandes fêtes comme les panathénées ou les fetes en l’honneur de Dyonisos). et sont astreint aux eisphorai (taxes)

• Enfin, ils sont enrôlés dans l’armée non seulement comme rameurs, mais aussi comme fantassins.

Enfin, s’il fallait quantifier le nombre de Métèques à Athènes je dirais que c’est très compliqué car la population varie selon les circonstances de paix ou de guerre. De plus certains métèques s’installaient sur le long terme (comme la famille de Lysias) et d’autres de manière plus courte. L’unique recensement dont les historiens disposent aujourd’hui est celui de Démétrios de Phalère qui comptait 10 000 métèques vivant en Attique dans la période 317-318 av J.-C.

Mais le métèque comme nous l’avons dit une fois installé n’est pas exempt de certaines contraintes dont on a fait allusion tout à l’heure quand je vous parlait du processus d’intégration, ceux-ci sont en effet soumis à des taxes et à des exclusions dont je vais traiter dans cette deuxième sous partie.

B) Les contraintes

Le mot métèque parle de lui même : le métoikon étant la taxe spéciale qu’ils payaient.

Chaque métèque (homme) déboursait une somme de douze drachmes par an, les femmes seules,

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