Massalia à l'époque archaïque
TD : Massalia à l'époque archaïque. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar somna14 • 14 Février 2022 • TD • 1 952 Mots (8 Pages) • 339 Vues
Massalia : cité phocéenne
« Les hommes et les choses en reçurent un éclat si grand que ce ne fut pas la Grèce qui parut avoir émigrée en Gaule, mais la Gaule qui parut transportée en Grèce. » Justin, 43.4, IIIe s. ap. J.-C.
Cette citation de Justin, un historien romain, nous montre le rayonnement de la culture panhellénique dans les colonies. Elle nous parle notamment de la cité de Phocée, polis d’Ionie en Asie Mineure, connue pour ses colonies, comptoirs et relais commerciaux, et particulièrement pour celle de Massalia. Fondée en 600 av. J.-C., cette cité phocéenne se situe dans la région actuelle de Marseille et devient un lieu de commerce important dans l’Extrême Occident. J’ai choisi de vous présenter Massalia à la période archaïque soit de 600 av. J.-C. (sa fondation) jusqu'à 480 av. J.-C.
Deux ouvrages se confondent quant à la fondation mythique de Massalia,
- « La Constitution des Massaliotes » d’Aristote au IVe s. av. J.-C.
- Résumé de Trogue-Pompée par Justin, au IIIe s.
Voila ce que nous pouvons en retenir : Simos et Protis, deux phocéens, partent en expédition à la recherche de colonie. C’est ainsi qu’ils se retrouvent à l’embouchure du Rhône et font la rencontre de Nanos, le roi des Ségobriges, un peuple barbare. Ce dernier les invite au mariage de sa fille Gyptis, dans une tradition matriarcale : lors des noces, la fille choisit son époux parmi les invités en lui tendant une coupe d’eau. Par hasard ou par volonté des dieux, Gyptis choisit Protis. Nanos donne alors aux jeunes mariés une terre où ils fondent Massalia.
Cette cité est considérée comme la première colonie phocéenne, et devient une puissance économique. On peut se demander :
Par quels moyens Massalia est elle devenue une colonie autonome ?
- Construction d’une colonie phocéenne
- Un emplacement stratégique
Les phocéens ont fondé Massalia près de l’embouchure du Rhône. C’est un emplacement tout à fait stratégique qui permet de plus vastes échanges commerciaux avec les barbares. Comme on peut le voir sur la carte, cet emplacement permet une arrivée facile de toute la méditerranée et un échange simple avec les celtes qui sont sur le territoire français actuel. Dans son environnement géologique, on retrouve de grandes similitudes avec les littoraux égéens : les îles de Riou, la colline de Notre-Dame de la Garde… Autant de raisons qui ont pu attirer les phocéens à s’installer à cet endroit. Ils se sont installés précisément au nord du Vieux-Port actuel. Dès sa fondation, un travail d’urbanisation est mis en place.
Je souhaite maintenant vous présenter l’organisation de la cité afin que vous ayez une idée plus précise et une image plus visuelle de cette colonie
- Une polis hellène
Massalia est avant tout de culture hellène. Les phocéens viennent avec leur culture, leur image d’une cité, et s’inspirent de celle là pour construire leur propre cité.
On retrouve des éléments très basiques de la polis :
- L’agora est un lieu indispensable de la cité, où se passe le marché. Certains historiens (dont Antoine Hermary) parlent même d’une deuxième agora lors de l’extension de la cité vers l’Est, cela entraine la création d’un espace commercial suburbain.
- Les temples d’Artémis d’Ephèse, d’Apollon Delphinios et d’Athéna Polias sont aussi des lieux importants, où les habitants peuvent exercer leur culte.
- D’après Sophie Bouffier, un théâtre se trouve également sous l’édifice d’époque augustéenne.
- On sait qu’à partir de la fin du VIe s. la cité se fortifie grâce à des remparts.
- Le port reste tout de même un élément essentiel de la vie massaliote.
- Le port, l’indispensable du commerce massaliote
A l’arrivée des phocéens, c’est un endroit visité par les Ségobriges, mais que les ioniens doivent aménager. On constate que la mer se trouve plus à l’intérieur des terres au VIe s. av. J.-C., grâce à la construction d’un quai permettant aux bateaux d’amarrer. Sa construction est datée du premier quart du VIe s. av. J.-C.. On ne trouve quasiment aucun port de cette période car tous détruits, ce qui fait de ce quai un élément important afin de comprendre le fonctionnement et l’architecture de ce port.
Avec le temps, cette zone portuaire change naturellement. A cause de l’urbanisation de la colline, le port se remplit facilement de vase et fait reculer l’eau de minimum 50 mètres en moins d’un siècle. C’est à cause de cette sédimentation que des plages apparaissent. Ce changement et la grande quantité de céramique et amphores retrouvées nous permettent de conclure à une forte activé du port
- Economie et commerce au sein de la cité
- Amphores et céramiques : la preuve d’un commerce fort
Les amphores sont primordiales pour le commerce massaliote. Elles sont utilisées comme contenant, notamment de vin ou d’huile. Elles jouent un grand rôle dans l’archéologie car elles permettent de suggérer le passage ou le commerce de certaines populations.
Quant à la vaisselle courante, elle est, dès la fondation de Massalia, faite localement par des artisans. On
Au premier quart du VIe s., les archéologues estiment que 35% des céramiques à Massalia sont étrusques, dû au commerce en lien. Tandis que 20% serait de la céramique indigène.
Ce n’est qu’à partir de 540 av. J.-C. qu’apparaissent les amphores massaliotes, on découvre une céramique à pate claire, avec des décorations très simples. La production de cette céramique représente un grand pourcentage des découvertes archéologiques et son style se confond avec le type traditionnel. On retrouve ces céramiques également dans la Vallée du Rhône, et même dans la région actuelle de Bourges. C’est sur le site archéologique de Lyon-Vaise que l’on constate des amphores massaliotes datant de 540, et on constate que le matériel de Massalia représente plus de 75% des tessons retrouvés.
- La monnaie massaliote : le début d’une autonomie
La cité frappe monnaie dès le dernier quart du VIe siècle, signe de sa montée en puissance et de son autonomie financière. Elle fait venir ses métaux d’Ibérie. Elle adopte d’abord l’étalon euboïque chalcidien : ces monnaies d’argent sont frappées d’un carré creux au revers et au droit de trente-neuf types différents. ce sont celles qui sont les plus courantes sur la route commerciale de Messine. Ces pièces ont été découvertes sur plusieurs sites de la côte méditerranéenne, notamment à Auriol, qui leur valent le nom de « monnayage d’Auriol ». Cela montre bien la forte présence du commerce massaliote. A partir de 480, la cité choisit l’étalon attique et décide de représenter soit Apollon, soit une tête casquée, et au revers soit la tête d’Athéna, soit son port.
Mais la monnaie n’est pas la seule façon de commercer à cette époque. Les échanges font aussi partie de l’économie
...