Lettre D'un Soldat à Sa Famille

Lettre en se mettant à la place d'un soldat guyanais

Maman, me voilà arrivé sur le front Européen depuis quelques semaines maintenant, mais c'est la première fois qu'on m'offre la possibilité de t'écrire. Molly me manque, tu me manques, ma région me manque, maman. Même ton poulet brûlé me manque. Ton sourire et ta voix douce m'assurant que tout se finira bien me manque. Tu dois te poser des questions sur comment est la situation là où je suis.

Des questions auxquelles je te dois des réponses. Je te mentirai bien en te disant que tout vas pour le mieux ici, que je n'ai ni faim, ni soif, que le temps est agréable malgré tout. Que tout n'est pas aussi atroce que je ne l'avait imaginé. Mais ça serai faux maman. La faim me tiraille l'estomac, le temps humide est la raison de mes cloques. Mais c'est ainsi, je n'y peux rien. Et même si dans ce courrier je t'avoue ma peur, je sais que quand je reposerai le crayon, le froid sera toujours là, la faim criera mon nom, et mes pieds continueront de s'enliser dans cette boue cruelle engloutissant mes pas.

La pluie glaciale me rougira les joues et rendra mes lèvres plus bleues encore, et en raison de toute ses choses, mes mains et tous mes membres trembleront,de froid, de faim,de peur, de fatigue. Je tuerai père et mère pour une tasse de thé chaud et une bonne douche, maman tu sais. On nous apprend à devenir machiné et à renier le moindre afflux de sentiment. Aucune émotion ne dois transparrettre Ni la peur, ni l'inquiétude. Mais , personne ne fais illusion ici, crois-moi. Et c'est pourquoi j'ai décidé de ne rien te cacher maman, non, pas à toi, je ne peux pas te mentir. J'ai peur qu'à mon retour tu ne reconnaisse pas ton fils chéri, et si la personne que je m'apprête à devenir te dégoûtait ? Je m'excuse maman. De toute ses choses que l'on m'oblige à faire. Et de toutes celles dont je n'ai pas encore connaissance. Je n'ai guère faute choix maman, c'est eux ou moi. Je ne veux faire de mal à personne

, je ne veux détruire de famille. Je veux te rendre fière, quitte à donner ma vie pour ça. Et saches, qu'à chacune des fois ù ma défense m'oblige à ôter ma vie de quelqu'un, je m'en veux terriblement. Et toutes ses images maman, ses corps arrachés, ses membres détachés, et cette odeur, de corps brûlants, promets-moi que je l'oublierai un jour , je t'en supplie, c'est insupportable. Cette guerre va être longue. De toute manière, n'importe qu'elle guerre est trop longue. Ah je ne t'ai pas dis, il y a des tas d'origines ici, je fais connaissance, doucement. Je ne noue pas trop de liens avec les gens, même si la solidarité est primordiale dans un contexte pareil. Mais se lier d'amitié avec une personne qui explosera sur une mine le lendemain, c'est bien trop dur.

Mais je tiens bon maman. Et je tiendrai bon jusqu'au bout. J'ai entendue dire que j'aurais le droit de rentrer , une histoire de permission. Alors je rentrerai, manger ton poulet brûlé, avec un tel plaisir que tu n'en reviendra pas, et je te prendrai dans les bras maman,et Molly aussi, dis lui de bien travailler à l'école, son grand frère

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