Le martyr d'Etienne selon Paul

Exposé Histoire du christianisme antique

 Les premières répressions contre les chrétiens

Martyre d’Étienne et tribulations de Paul, les premières répressions contre les chrétiens

Introduction

• Accroche : La popularité d’Étienne est considérable en Occident comme en Orient depuis le Moyen-Age, une représentation qui inonde les cathédrales et chapelles de France.

Un programme iconographique très riche et populaire en effet en France 10 cathédrales sont placées sous son patronage. Le tableau Heures d’Étienne Chevalier peint en 1460 reprend des éléments de la lapidation d’Étienne notamment sa vision : il est agenouillé entre ses bourreaux et regarde les cieux où Jésus et Dieu sont représentés.

• Nature : Les trois extraits proposés sont des textes bibliques appartenant au genre de la littérature apocryphe  rédigés par Saint Luc et Saint Paul ; le premier document est tiré des Actes des Apôtres, 3 ème livre du Nouveau Testament écrit par Saint Luc entre les années 80-90. Les Actes retracent l'histoire religieuse de l'expansion de la foi de Jérusalem jusqu'à Rome et sur la prédication de Paul. Notre extrait s'intéresse au martyr d’Étienne  et relate son procès et la lapidation qu'il a subit.

Les deux autres documents ont été écrits par Saint Paul : Deux épîtres sous la forme de lettres.   Épîtres aux Corinthiens  écrite en Grec vers l'an 55 destinée à l’Église de Corinthe que Paul a crée  et Épîtres aux Philippiens écrit vers l'an 61, pendant son emprisonnement à Rome et s'adresse à la communauté de l’Église de Philippe.

• Contexte :  Avec ses trois documents, nous nous situons à trois périodes différentes : le premier qui relate le martyre d’Étienne se déroule vers l'an 34 mais rédigé entre l'an 80 et 90 par Saint Luc

Le second vers l'an 55 et le dernier en l'an 56-57

Mais nous pouvons prendre comme contexte général : la Résurrection de Jésus, lorsque l'Esprit saint descend sur les disciples qui par la suite annoncent la résurrection et s'assemble pour former une jeune communauté chrétienne à Jérusalem et démarre un conversion de nombreux fidèles en créant des institutions .

Analyse du sujet :

Les documents nous demandent  de nous interroger sur une communauté, la communauté chrétienne qui se rassemble, s'institue avec la première église de Jérusalem mais rencontre une hostilité de la part du pouvoir établi, des tensions liés aux enseignements communiqués par les Apôtres qui représentent de véritable fenêtre vers dieu mais sont les victimes des persécutions.

Une persécution sous de multiples formes comme des emprisonnements mais aussi violente à travers le cas de la lapidation d’Étienne.  Ils nous offrent également une théorisation du martyre, un figure qui prend de plus de sens dans une communauté naissante.

Problématique : Dans quelle mesure ces documents  illustrent-ils les premières oppositions entre un christianisme naissant et un pouvoir établi tout en ayant une théorisation de la figure du Martyre à travers la lapidation d’Étienne et la réflexion de Paul ?

• Plan

Pour y répondre, notre commentaire marquera trois temps : tout d'abord sur le rapport entre une communauté naissante et l'autorité puis sur les persécutions  qu'elle subit et enfin la théorisation de la figure du Martyre au Ier siècle après Jésus Christ.

1. Tensions entre une communauté divisée et un pouvoir établi

a) Jérusalem, point de rencontre des différentes associations

«  Mais sur ces entrefaites, des gens de la synagogue dite des Affranchis, avec des Cyrénéens et des Alexandrins, des gens de Cicilie et d'Asie »

Cette citation nous permet d'observer l'état des communautés religieuses à Jérusalem après la Résurrection de Jésus. Les Douze apôtres après l'annonce ont formé une communauté de croyants et  développèrent  des institutions pour mieux convertir la population ainsi la fonction de diacre fut crée et attribuée à sept hommes élus dont Étienne. . Les sept diacres sont les représentants de croyants « hellénistes » qui coexistent dans la communauté chrétienne de Jérusalem aux cotés des croyants Hébreux qui sont originaire de Palestine et s'expriment en hébreu. Les hellénistes sont des chrétiens comme les Hébreux mais sont originaires de la Diaspora et s'expriment en grec. Toutefois ils ont  rapidement développés une organisation autonome et mis en place des missions de prédication indépendantes ce qui provoqua aussi une hostilité de la part des croyants sous l'autorité des Douze.

Jérusalem est donc une ville constitué d'associations rivales en effet il y a une hostilité grandissante entre les Juifs de la Diaspora non convertis comme celle de Cyrénaïque, d'Alexandrie, de Rome et Asie mineure et celle des hellénistes car ils représentent un mouvement non conformiste du judaïsme.

b)  Étienne, le proto Martyr

Jérusalem est donc un point de rencontre mais aussi de tensions pour ces différentes associations, une tension qui atteint son paroxysme avec la lapidation d’Étienne.

« Étienne opérait de prodiges et des signes remarquables parmi le peuple »

Parmi ces diacres se détache Étienne, il prêche divinement et multiple les prodiges

Il  prêchait l'enseignement de Jésus dans une synagogue dite des Affranchis où se réunissaient des Juifs de langue grecque originaires de tout l'empire.Il est décrit comme ayant beaucoup de charme, accomplissant des miracles et  possédant une véritable sagesse.

« Nous l'avons entendu prononcer des paroles blasphématoires contre Moise et contre Dieu »

Lors de ses prédications il y avait souvent des échanges avec certaines personnes qui omettaient des objections à l'encontre des enseignements d’Étienne qui réfuta avec maîtrise.

Alors ses adversaires se vengèrent par la calomnie, et accusa Étienne de blasphémer en effet dans sa prédication il exprimait une attitude extrêmement opposée au Temple, ce qui lui valut d'encourir le grief d'apostasie ce que les Juifs définissaient par l'abandon des prescriptions de Moise.

«  Ils ameutèrent le peuple, les anciens et les scribes, sa saisirent d’Étienne à l’improviste et le conduisirent au Sanhédrin »

Ces détracteurs l'entraient donc vers le Sanhédrin une institution centrale à Jérusalem dans les affaires du temple, c'est un conseil de grand prêtre qui fonctionne comme une cour de justice et est représentative du peuple juif.

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