Le Procès d’Eichmann
Note de Recherches : Le Procès d’Eichmann. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 12 Juin 2014 • 1 816 Mots (8 Pages) • 1 365 Vues
Le procès d’Eichmann est sans doute resté un des procès les plus célèbres dans l’histoire du XXème siècle. Dans le premier chapitre du livre « la banalité du mal », Arendt présente le cadre du procès et ses principaux protagonistes.
La salle du tribunal est conçue à la manière d’un théâtre, où l’on a assisté d’ailleurs à un vrai spectacle riche en émotion. Le procès fut sensationnel, aussi marquant que les procès de Nuremberg.
Le 11 avril 1961, le monde occidental a les yeux fixés sur Jérusalem où s'ouvre le premier procès d'un criminel nazi depuis les procès de l'après-guerre, à Nuremberg.
Dans le box de l'accusé se tient un petit homme chauve et myope de 55 ans, Adolf Eichmann. Le procès de ce bureaucrate consciencieux et à l'intelligence médiocre met en lumière la «banalité du mal», selon la forte expression de la philosophe Hannah Arendt.
Composition du tribunal :
La salle est d’abord composée d’une très grande estrade. Sur la partie supérieure, les magistrats qui ont le rôle de juge, chargé de rendre la justice en appliquant les lois.
Un magistrat est un fonctionnaire ayant une autorité judiciaire, civile ou politique. (Maire, juges …). La Constitution et les lois donnent le pouvoir de prendre une décision susceptible d'être exécutée par la force publique.
Ils sont au nombre de trois (voir image ci-dessous) :
Landau, c’est le président du Tribunal (milieu). C’est le juge en chef du procès, c’est lui qui possède la juridiction la plus élevée. Landau était un juriste accompli, diplômé de droit à l’université de Londres. Il grimpa rapidement dans le système judiciaire, et a reçu le Prix d’Israël, la plus haute distinction civile du pays.
Halevi, juge (gauche). Le juge allemand obtient un doctorat en droit à l’Université de Berlin, il entame alors une carrière de magistrat et participe au procès Eichmann.
Raveh, juge (droite). Lui aussi étant un juge allemand, il fait ses études de droit aux Universités de Berlin et de Halle et devient docteur en 1928. Il exerçait comme magistrat à Berlin. Quittant l’Allemagne peu après l’avènement d’Hitler, il émigre en Palestine. Il exerce d’abord le métier d’avocat avant d’être nommé juge au tribunal régional de Tel Aviv en 1953, ou il s’occupera, en autre, du procès Eichmann.
Arendt souligne à plusieurs reprises l’intelligence du comportement des trois magistrats. Il apparaissait évident qu’il s’agissait de trois hommes bons et droits, véritablement humains. Ils avaient un comportement irréprochable, à la fois simple et allant droit au but. Ils ont su resté calme et concentré durant tout le procès. Citons en particulier la haute figure du juge Landau, président du tribunal, homme intègre qui jusqu’au bout a servi la justice avec la plus grande fidélité possible.
Au bas de l’estrade sur la table de droite, le dos au public, siégeaient le procureur, Mr Hausner, représentant du gouvernement (milieu) israélien et de son premier ministre Ben Gourion, avec son équipe. (Voir première image avec vue d’ensemble)
Un procureur est un représentant du ministère public dans les tribunaux. Son objectif est de convaincre les juges prouvant que l'accusé est bien l'auteur des faits incriminés.
Hausner, Procureur général né en Pologne. Il étudie la philosophie et l’histoire à l’Université hébraïque de Jérusalem et suit les cours de la faculté de droit. Membre de la Haganah durant la guerre d’indépendance (La Haganah est un groupe d'autodéfense juive créé en 1920 à Jérusalem par des militants sionistes), il préside après le tribunal militaire. Il est nommé procureur général en 1960.
Bach, Procureur général adjoint est d’origine allemande. Sa famille vient s’établir en Palestine dans son enfance. Il étudie les relations internationales, l’économie et l’histoire à l’Université hébraïque de Jérusalem puis le droit à l’université de Londres. Gabriel Bach est l’époux de la fille Yehouda Arazi, l’un des chefs de la Haganah.
Baror, Procureur général adjoint, il est allemand et a étudié dans des séminaires talmudiques (lieux de travail juif) à Francfort et à Jérusalem, puis le droit à l’Université de Londres et à Jérusalem. Il s’établira en Palestine puis il devient avocat. Il finit par accéder au poste de procureur au tribunal régional de Tel Aviv.
Robinson, Conseiller au parquet, né en en Lituanie, Jacob Robinson fait ses études en Russie. Il a comme rôle de conseiller pour les questions relatives aux persécutions antijuives. Jacob Robinson a contribué à unifier les premières recherches sur la Shoah.
Arendt souligne à plusieurs reprises le comportement affecté (cabotinage) et la vanité (prétention) envers le réquisitoire (discours accusateur) du procureur. Ce dernier va centrer d’emblée le procès sur les victimes, la tragédie juive et la souffrance des Juifs.
Au même endroit sur la table de gauche, la défense y était installé (le gouvernement israélien avait décidé d’accepter un avocat étranger : Eichmann avait retenu les avocats Servatius (droite) et Wechtenbruch (gauche) (avocats d’affaires à Cologne).
Servatius appartient à cette « génération du front » qui a connu deux fois en 25 ans les champs de bataille, il a fait les deux guerres mondiales comme gradé. Il considère qu’il est de son « devoir, professionnellement parlant » de défendre l’accusé Eichmann. Sa ligne de défense est fondée sur l’illégitimité (le hors la loi) d’Israël à juger Eichmann et sur la responsabilité de l’État allemand dans la Shoah.
Servatius choisit Wechtenbruch comme assistant, à peine âgé de 30 ans. C’est cependant « un
...