Le Gouvernement Francais Depuis 1946
Mémoire : Le Gouvernement Francais Depuis 1946. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar swagg • 17 Juin 2013 • 1 084 Mots (5 Pages) • 928 Vues
Introduction
De la fondation de la IVe République (1946) aux premières années du pouvoir socialiste
sous la Ve République (1983), le gouvernement de la France a connu de profondes
mutations.
L’État central puissant, hérité de l’Ancien Régime et renforcé par la Révolution puis
l’Empire, a été contraint de redéfinir son champ et ses moyens d’action pour s’adapter
à un monde en mouvement. La construction européenne, d’une part, l’essor des
demandes d’autonomie locale, de l’autre, ont contribué à une redéfinition du gouvernement
et de l’administration de la France. Comment et pourquoi l’État atil
fait
face à ces mutations ? Cette redéfinition de son rôle s’estelle
traduite par un affaiblissement
ou un renforcement de son pouvoir ?
Pour répondre à ces questions, nous verrons d’abord comment la IVe République
a tenté de restaurer un État fort, qui s’est surtout incarné dans une administration
efficace. Nous examinerons ensuite comment, sous la présidence de De Gaulle puis
de Pompidou, le pouvoir politique a réaffirmé sa prépondérance sur l’administration,
tout en perpétuant la tradition de l’État fort. Enfin nous montrerons comment les
années 1970 ont vu l’État se dessaisir progressivement de certaines de ses prérogatives.
I. La IVe République redéfinit le rôle et les moyens de l’État (1946-
1958)
1. Un État faible en apparence...
La IVe République est restée dans les mémoires, notamment du fait de la propagande
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Sujet 1
de ses opposants communistes et gaullistes, comme un symbole de désorganisation
et de faiblesse au sommet de l’État. Il est vrai que le mode de scrutin proportionnel
utilisé pour désigner les députés de ce régime parlementaire, en favorisant la représentation
d’une multitude de petits partis à l’Assemblée, rendait la constitution de
majorités gouvernementales stables des plus compliquées. C’est pourquoi, en seulement
douze ans d’existence, le régime vit se succéder pas moins de 25 gouvernements
dont certains ne durèrent pas plus d’une journée. En apparence donc, la IVe République
marque le déclin d’un État affaibli par les divisions et les hésitations en son
plus haut sommet.
2. ... mais qui se renforce en profondeur...
Il n’en est pourtant rien dans les faits car, derrière la « valse des ministères » en façade,
la IVe République a surtout légué à la France une administration d’une efficacité
sans précédent. La création de l’ENA en 1945 permit ainsi de former rapidement de
nouveaux cadres tout à la fois compétents et républicains. Ceuxci
constituèrent l’ossature
des cabinetsministériels et de l’administration. Ainsi, les changements réguliers
de gouvernement n’handicapèrent nullement le pilotage du pays et sa reconstruction,
car, si les ministres changeaient à intervalles réguliers, leurs collaborateurs restaient les
mêmes et garantissaient la continuité de l’action étatique, pardelà
les aléas d’une vie
parlementaire mouvementée.
3. ... et étend ses champs d’action
Qui plus est, la IVe République n’a pas seulement doté l’État d’une administration
performante, elle en a singulièrement accru les compétences. Par les nationalisations
d’entreprises (Renault, Air France, Crédit Lyonnais, EDF, etc.) opérées à la Libération,
l’État s’est d’abord trouvé en situation d’intervenir de manière déterminante dans le
pilotage économique du pays. Par ailleurs, la création de la Sécurité sociale a mis sur
pied un État providence qui ne se contente plus de ses fonctions régaliennes traditionnelles,
mais se charge de redistribuer les richesses et d’assister les plus démunis.
II. La Ve République gaulliste, entre continuité et rupture (1958-
1974)
1. L’État tout-puissant
En dépit des critiques acerbes de De Gaulle à l’égard de la IVe République, sa politique,
une fois arrivé au pouvoir en 1958, s’inscrit dans une large mesure dans la
continuité de celle de ses prédécesseurs. Utilisant à plein les ressources dont la IVe République
a doté l’État, il fait de celuici
le pilote de l’économie et de l’aménagement
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