La conference de presse Du 31 Janvier 1964
Recherche de Documents : La conference de presse Du 31 Janvier 1964. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bobadr • 22 Décembre 2014 • 1 608 Mots (7 Pages) • 992 Vues
LA CONFERENCE de PRESSE du 31 Janvier 1964
Comme à l’accoutumée, en raison de la conjoncture, la conférence de presse de ce 31 janvier 1964 est très attendue. Les journalistes se pressent à l’Elysée pour entendre le Général de Gaulle répondre à leurs questions qui portent essentiellement sur les points suivants :
- La Constitution 1958, modifiée 1962 : le fonctionnement des institutions.
- Les relations avec les nouveaux états issus de la Décolonisation.
- L’Europe : sa construction économique, son devenir politique.
- Les Relations Internationales : le rapprochement diplomatique avec la Chine Populaire.
I - La CONSTITUTION : la Vème République est incompatible avec le régime des partis.
5 années pleines que la Constitution de la Vème République a été adoptée à une large majorité des électeurs- citoyens de France. Pour de Gaulle une Constitution « c’est un esprit, des institutions, une pratique ». Son objectif est clair : « Assurer aux pouvoirs publics l’efficacité, la stabilité et la responsabilité dont il manquait organiquement sous la troisième et la quatrième République ».
Le pouvoir était impuissant, « gangrené » par les partis politiques et soumis à leurs exigences partisanes, « un système qui mettait le pouvoir à la discrétion des partis, …inapte à mener les affaires de notre pays. »
La Constitution, pour la conduite efficace des affaires, affirme la primauté du Président de la République, « garant du destin de la France et de celui de la République » sur le gouvernement nommé par lui pour « la détermination et la mise en œuvre de la politique ».
Quant au Parlement, il est chargé du « pouvoir législatif et du contrôle de l’action du ministère » .Les rôles ainsi attribués, « les affaires doivent être menées d’une manière active, ferme et continue ».
Face aux critiques des opposants à la Constitution, de Gaulle rejette le principe d’« un gouvernement de législature » qui réduirait le rôle du président de la République et préparerait le retour du régime d’assemblée. Avec autant de force, il repousse le « régime présidentiel », analogue à celui des USA, qui ne manquerait pas de paralyser et de limiter les pouvoirs du président et du gouvernement au bénéfice du parlement. En outre, ce système ne convient pas à la nation française, car inadapté à la réalité et à l’Histoire de la France.
Par ailleurs, de Gaulle insiste sur le fait qu’il ne peut avoir de concomitance entre les élections présidentielles et législatives car il ne saurait y avoir une dyarchie au niveau du pouvoir exécutif.
Aux nostalgiques de la IIIème et IVème Républiques, de Gaulle signifie qu’en cas de Conflit entre l’Assemblée Nationale et le Gouvernement, le Président de la République échappe aux pressions et combinaisons des partis en sollicitant la source même pouvoir, à savoir la Nation souveraine, par la voie d’élections législatives au terme d’une dissolution de l’Assemblée Nationale ou par le recours au Référendum . « Ainsi y a-t-il toujours une issue démocratique »
« Gardons la Constitution telle qu’elle est » conclut le Chef de l'Etat, et n’en déplaise aux nostalgiques de tous poils. " Le pays a choisi, et je crois qu’il l’a fait définitivement "..
II - Les RELATIONS avec LES ETATS ISSUS DE LA DECOLONISATION
Cette conférence est l’occasion et le prétexte pour de Gaulle de dresser le bilan de toute une période et d’anticiper les enjeux de la coopération qui accompagne le mouvement de la décolonisation.
L’analyse du conférencier est froide et pertinente sur le passé ; quant à sa vision sur la coopération qualifiée de "grande ambition pour la France » elle témoigne de lucidité, de pragmatisme et de prophétie : « Tant que la colonisation était la seule voie par laquelle il était possible de pénétrer des peuples repliés dans leur sommeil, nous fûmes des colonisateurs, et quelquefois impérieux et rudes. Mais au total le bilan de ce que nous avons donné aux autres est largement positif pour toutes les Nations où nous l’avons fait …Je dis que cette époque est révolue …A cause de l’évolution qui est en cours, d’un bout du monde à l’autre du monde, à cause aussi de l’ébranlement universel qui a été causé par les deux guerres mondiales, à cause du mouvement d’idéalisme, …, la décolonisation s’est imposée…"
Le Général précise à son auditoire que cette évolution irréversible s'accompagne de l'aide financière de la France, mais ceci doit être fait dans le cadre d'une coopération réelle et partagée, y compris avec l'Europe telle que le Chef de l'Etat en conçoit l'organisation.
III - L’EUROPE : "La France est une Nation agricole"
Un an après avoir opposé, au nom de la France, son veto à l’adresse de la Grande Bretagne qui depuis 18 mois négociait son entrée au sein de la CEE, aux motifs majeurs « que la nature, la structure, la conjoncture, propres à l’Angleterre, diffèrent de celles des Etats continentaux
...